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Définition: FAIRE3, verbe auxiliaire.

Publié le 09/02/2016

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Définition: FAIRE3, verbe auxiliaire. [Toujours suivi d'un infinitif] I.— [Auxiliaire à valeur factitive] A.— Être cause que, obtenir que, aboutir à ce que. 1. [Le sujet désigne une personne] Faire tomber un verre; faire rire quelqu'un aux larmes; faire taire quelqu'un; faire marcher*; faire suer* quelqu'un. C'est lui qui fait vaincre son club (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 253 ). Elle sortit de son cabas un tricot grenat et se mit à faire cliqueter ses aiguilles (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 84) : Ø 1. — Il y a quelques mois, notre Comité ne se voyait pas obligé de me déléguer pour connaître vos opinions : vous les lui faisiez connaître vous-même... ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 77. 2. [Le sujet désigne une chose] L'émotion la fit crier, la peur le fit trembler; c'est ce qui fait vivre; qu'est-ce qui te fait dire, penser cela? La forte odeur de bois vert me donnait une espèce de rhume des foins qui me faisait éternuer, larmoyer (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 189 ). C'est mon désordre qui vous fait faire cette tête-là? (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 158 ). 3. À faire + infinitif Confer l'article à I F 4 b. B.— En particulier. Charger (quelqu'un) de, inviter à. Faire prévenir un ami, réparer des chaussures, envoyer un télégramme, lire des livres, acheter un produit. Fils unique! je ne peux pas imaginer ce que ça représente, moi qui ai toujours eu une petite soeur à garder, à faire jouer (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 32 ). Cinq seulement ont fait dire qu'ils viendraient. La neige arrête bien des gens (HENRI DE MONTHERLANT, Le Maître de Santiago, 1947, I, 1, page 597 ). Quant à Dacha, elle est dans sa chambre. Voulez-vous que je la fasse demander? (ALBERT CAMUS, Les Possédés, 1959, 1re. partie, 4e. tableau, page 971) : Ø 2. — Mais, Jacques, vous avez oublié de les faire tondre. Ces enfants ne sont pas présentables. — Maman, répondis-je aussitôt, papa estime que nous sommes désormais trop grands pour être tondus. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 107. Remarque : Ellipse du participe passé dans une énumération. Il avait fait creuser des trous dans les plaines, coucher tous les jeunes arbres des forêts voisines (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Boule de suif, 1880, page 122). C.— Affirmer, prétendre, attribuer. 1. Faire dire quelque chose à quelqu'un. Attribuer des propos à quelqu'un. · Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Ne m'attribuez pas ces paroles. — Ce n'est pas drôle d'être prisonnier, dit Odette sans lever les yeux. Il la considéra gravement : — Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit! (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 158 ). 2. Littéraire. Faire mourir un personnage à telle époque, à telle date. Il va jusqu'à tripler hiéroglyphiquement le septenaire, faisant ainsi vivre Lamech 777 ans (GASTON LEROUX, De L'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 606 ). — Emploi pronominal. Il signait « Pommereux », se faisant descendre de la famille Pommereux des lettres de Madame de Sévigné (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 153 ). C'est génial (...) de vous être arrangée pour vous faire prendre par tout le monde pour un petit cafard insignifiant (JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni, 1950, IV, page 96 ). D.— Construction grammaticale (pour les sens précédents) 1. Faire + infinitif sans complément d'objet. a) [Le sujet de l'infinitif est exprimé] Faire manger un malade; faire sortir quelqu'un; faites-le obéir. On les a fait entrer dans la cuisine (JEAN GIONO, Regain, 1930, 2e. partie, 3, page 225 ). Il a dit comme ça que d'insulter les revenants c'était le moyen de les faire partir (JEAN COCTEAU, La Machine infernale, 1934, I, page 36) : Ø 3.... il ouvrait la bouche et la fermait tour à tour en faisant claquer ses dents (...). Quand la voiture du roi passa devant lui, il fit bondir son cheval, et certainement il eut la tentation de se précipiter sur le roi. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 532. b) [Le sujet de l'infinitif n'est pas exprimé] L'opium fait dormir; cela fait sourire. 2. Faire + infinitif avec un complément d'objet indirect. a) [Le sujet de l'infinitif est introduit sans préposition] Faire obéir un enfant à ses parents; faites-le obéir à ses maîtres. L'encombrement des guichets le fit renoncer à rien demander de ce côté-là (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 233 ). — Littéraire. Cela le faisait penser à quelqu'un/quelque chose. b) [Le sujet de l'infinitif est introduit par la préposition à ou se présente éventuellement à la forme indirect, dans le cas d'un pronom personnel] Cela lui fit penser à; faites-moi penser à; faire changer d'avis, d'idée à quelqu'un. Elle lui fit promettre d'écrire souvent et de venir la voir (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 321 ). La matière de vingt livres... on ne me fera tout de même pas croire... Voyons, Lipotte!... (GEORGES BERNANOS. Un Mauvais rêve, 1948, page 939 ). 3. Faire + infinitif avec complément d'objet direct. a) [Le sujet de l'infinitif n'est pas exprimé] Faire lire un livre; faites-le prévenir. b) [Le sujet de l'infinitif est un substantif introduit par la préposition à ou par] Faire construire une maison à/par un architecte. — [Préposition à] Il y a un arrêté du préfet (...) qui défend de faire porter aux enfants des charges excessives (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, page 77 ). Beaucoup de fermiers, ne vendant plus leur blé, font moudre leur farine aux petits moulins à vent (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 16 ). — [Préposition par] Ulianow me l'a fait répéter par sa femme : c'est un héros (PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 99) : Ø 4. Si je fais trahir je ferai trahir par des traîtres. Si je fais bâtir je ferai bâtir par des maçons. Si je fais la paix je la ferai signer par des lâches. Si je fais mourir je ferai déclarer la guerre par des héros. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 785. Remarque : L'emploi de la préposition de est également attesté par ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ ) 1972. Cela me fera détester de tout le monde. c) [Le sujet de l'infinitif est un pronom à la forme direct ou indirect ou introduit par par] Faites-le écrire la lettre; faites-lui écrire la lettre; faites-la lui écrire; faites écrire la lettre par lui. Je lui ai fait faire le tour du propriétaire (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 122 ). Dubreuilh t'a rendu un service il y a dix ans; il ne va pas te le faire payer toute ta vie (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 114) : Ø 5. Il est seulement recommandé de lui faire toucher du doigt, positivement, certaines absurdités de fait, lui laissant tirer les conclusions... EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 556. Remarque : 1. Le participe passé de faire devant un infinitif reste invariable Copeau, Jammes, Claudel, Ghéon (je ne cite que ceux qui se sont fait connaître) (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, 1951, page 1183). 2. Faire, verbe factitif, peut être employé comme auxiliaire de faire1, faire2. Faire faire une robe. Monsieur le baron de Château-Renaud savait d'avance tout le plaisir qu'il me procurait en me faisant faire votre connaissance (ALEXANDRE DUMAS père, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 574). 4. Emplois pronominaux. a) réfléchi direct. Se faire maigrir, bronzer, vomir. b) réfléchi indirect. — Entreprendre une action dont on est le bénéficiaire. Se faire couler un bain. — Agir de telle façon qu'une autre personne entreprenne une action dont on est le bénéficiaire. Se faire couper les cheveux. Maintenant que les Chinois se font couper la natte et se modernisent (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 315 ). Confer Faire1 III A 2. c) à valeur passive. — [Le procès s'inscrit dans la durée] Se faire aimer, obéir. Un soldat distingué, lequel a pillé l'Espagne en se faisant battre (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND. Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 104 ). — [Le procès est ponctuel] Se faire attaquer, renverser par une voiture. Je (...) courus jusqu'à un taxi, me fis conduire rue Vauquelin (ANDRÉ GIDE, Journal, 1939, page 13 ). C'est Bichat qui va se faire sonner les cloches (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 244 ). On lui donnera un livre d'images, et il se fera gronder par sa bonne, sinon fesser pour en avoir déchiré les pages (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 190 ). · Familier. Aller se faire pendre* ailleurs, se faire fiche*, foutre* (vulgaire). Aller se faire cuire un oeuf. Remarque : L'omission du pronom réfléchi devant l'infinitif est courante. Faire asseoir quelqu'un; tu me fais marrer (populaire). Ferai-je pâmer les renchéris? (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 158). Cependant le pronom est parfois maintenu lorsqu'il s'agit de verbes essentiellement pronominaux ou pour lever une ambiguïté. Une rafale de mistral (...) faisait s'envoler les feuilles mortes (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 353). II.— [Auxiliaire d'aspect et de temps] A.— Ne faire que + infinitif. 1. [Indique la répétition d'une action, la continuité] Ne pas cesser de. Il ne fait que jouer; ne faire que pleuvoir. 2. [Indique une limitation, une restriction] a) Faire uniquement, exclusivement (une chose et non une autre) : Ø 6. Au fait, en période normale, qu'est-ce qu'il racontait à sa femme quand il était avec elle? Il lui arrivait aujourd'hui de se le demander. Rien en somme. Alors, pourquoi, toute la journée, lui manquait-elle tellement? Ici, il ne faisait qu'attendre; attendre la fin de la demi-heure. GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 11. b) N'avoir d'autre effet que. Ne faire qu'empirer. La résistance ne faisant qu'accroître les désirs de l'ami du bibliophile (GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, page 582 ). L'inquiétude où son état le jetait ne faisait qu'aggraver son mal (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, tome 2, 1950, page 44 ). c) Se contenter de, faire à peine (temps bref). Ne faire qu'entrer et sortir; nous ne ferons qu'évoquer. J'en recueillerai quelques exemples en ne choisissant même pas et en ne faisant que me baisser pour les prendre (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 58 ). Si la pluie était intermittente ou s'il ne faisait que bruiner (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 65) : Ø 7. Ibrahim et Bichos ne firent que passer. Le premier ne parlait qu'arabe ou latin; le second torturait l'anglais. Tous deux fort grands seigneurs et petits savants, ils déçurent beaucoup notre père. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 121. B.— Ne faire que de + infinitif. [Pour indiquer le passé immédiat] Venir à peine de. Ne faire que d'arriver, de sortir. Remarque : Dans la langue courante, on rencontre l'emploi de ne faire que de au lieu de ne faire que. Je ne fais que d'aller et venir (confer ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ ) 1972). Inversement, ne faire que est employé pour ne faire que de. La séance ne fait que commencer. Dans quinze ans, la vie ne fera encore que commencer (Radiguet dans NOUVEAU DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DU FRANÇAIS (JEAN-PAUL COLIN) 1971).

« De L'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 606 ). — Emploi pronominal.

Il signait « Pommereux », se faisant descendre de la famille Pommereux des lettres de Madame de Sévigné (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre- Tombe, tome 1, 1848, page 153 ).

C'est génial (...) de vous être arrangée pour vous faire prendre par tout le monde pour un petit cafard insignifiant (JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni, 1950, IV, page 96 ). D.— Construction grammaticale (pour les sens précédents) 1.

Faire + infinitif sans complément d'objet. a) [Le sujet de l'infinitif est exprimé] Faire manger un malade; faire sortir quelqu'un; faites-le obéir.

On les a fait entrer dans la cuisine (JEAN GIONO, Regain, 1930, 2e. partie, 3, page 225 ).

Il a dit comme ça que d'insulter les revenants c'était le moyen de les faire partir (JEAN COCTEAU, La Machine infernale, 1934, I, page 36) : Ø 3....

il ouvrait la bouche et la fermait tour à tour en faisant claquer ses dents (...).

Quand la voiture du roi passa devant lui, il fit bondir son cheval, et certainement il eut la tentation de se précipiter sur le roi. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 532. b) [Le sujet de l'infinitif n'est pas exprimé] L'opium fait dormir; cela fait sourire. 2.

Faire + infinitif avec un complément d'objet indirect. a) [Le sujet de l'infinitif est introduit sans préposition] Faire obéir un enfant à ses parents; faites-le obéir à ses maîtres.

L'encombrement des guichets le fit renoncer à rien demander de ce côté-là (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 233 ). — Littéraire.

Cela le faisait penser à quelqu'un/quelque chose. b) [Le sujet de l'infinitif est introduit par la préposition à ou se présente éventuellement à la forme indirect, dans le cas d'un pronom personnel] Cela lui fit penser à; faites-moi penser à; faire changer d'avis, d'idée à quelqu'un.

Elle lui fit promettre d'écrire souvent et de venir la voir (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 321 ).

La matière de vingt livres...

on ne me fera tout de même pas croire...

Voyons, Lipotte!...

(GEORGES BERNANOS.

Un Mauvais rêve, 1948, page 939 ). 3.

Faire + infinitif avec complément d'objet direct. a) [Le sujet de l'infinitif n'est pas exprimé] Faire lire un livre; faites-le prévenir. b) [Le sujet de l'infinitif est un substantif introduit par la préposition à ou par] Faire construire une maison à/par un architecte. — [Préposition à] Il y a un arrêté du préfet (...) qui défend de faire porter aux enfants des charges excessives (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, page 77 ).

Beaucoup de fermiers, ne vendant plus leur blé, font moudre leur farine aux petits moulins à vent (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 16 ). — [Préposition par] Ulianow me l'a fait répéter par sa 2. »

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