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Définition du terme: BAILLE, substantif féminin.

Publié le 01/11/2015

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Définition du terme: BAILLE, substantif féminin. A.— Sorte de baquet de bois plus large du fond que du haut qui servait à des usages divers dans la marine à voile. (Est signalé comme " vieux " dans DICTIONNAIRE DE MARINE (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ), 1831) : Ø 1. J'ordonnai donc de mettre des bailles pleines de braise sous le gaillard et dans l'entrepont où couchaient les équipages;... Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 132. Ø 2. Gilliatt regretta de ne point avoir apporté son enclume. Comme il ignorait que la Durande avait été coupée en deux par la tempête, il avait espéré trouver la baille du charpentier et tout son outillage ordinairement logé dans la cale à l'avant VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 274. · Baille à brai. Baquet dans lequel on mettait le goudron destiné aux diverses opérations de calfatage. — Argot " Bateau malpropre " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)). · Baille à chaux : Ø 3. Quelques-uns d'entre eux dénichèrent la baille à chaux sur le gaillard d'avant et s'en barbouillèrent complètement. JULES-SÉBASTIEN-CÉSAR DUMONT D'URVILLE, Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, tome 5, 1843, page 296. · Baille de combat : Ø 4. Toutes les mèches allumées grésillaient, piquées dans chaque baille de combat portant le numéro de la pièce. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Maréchal de Tourville et son temps, 1943, page 193. · Baille à déjection : Ø 5. [Au fond de chaque case de forçats, à l'île Noir, était] une sorte de cabine (...) qui servait à renfermer les appareils de nettoyage (...) et ce qu'on appelait à Toulon les « bailles à déjection ». ALPHONSE HUMBERT, Mon bagne, 1880, page 106. · Baille à drisse. Baquet en bois dans lequel on lave des drisses ou des manoeuvres (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). · Baille à sonde. Baquet qui reçoit la ligne mouillée à laquelle est attachée la sonde (d'après Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SOÉ, J. DUPONT, O. ROUSSIN) 1906) : Ø 6. Le peu de rhum et de gin que le timonier pouvait dérober au guet vigilant du capitaine, il le tenait en réserve dans ce coin mystérieux de la cale-à-l'eau, au fond d'une baille de sonde, et presque toutes les nuits il avait un rendez-vous amoureux avec cette cambuse. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 192. — Argot. La Sainte baille. " Le prélart dans lequel on baigne le néophyte au passage de la ligne " (Précis de stylistique française (JULES MAROUZEAU), 1902 dans le Dictionnaire historique des argots français (Gaston Esnault) 1966). Remarque : On parle aussi de baille de distribution, de baille à lavale, de baille à incendie. B.— Par analogie. 1. " Baquet de blanchisseuse " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)); attesté dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Nouveau Larousse illustré. 2. " Cuve dans laquelle on fait fermenter le raisin " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)); attesté dans Nouveau Larousse illustré. C.— Argot. 1. Péjoratif. Bateau en mauvais état, vieux rafiot. Remarque : Selon DICTIONNAIRE DE LA VOILE (MICHEL BARBERousse) 1969 " on le compare ainsi à un baquet car en fait, dans l'ancienne marine, une baille était une barrique sciée par son milieu " : Ø 7. C'était pour la troisième, la quatrième fois qu'on était venu jeter l'ancre à Anvers. C'est moi qui accompagnais les émigrants de Libau à New-York et qui leur servais d'interprète. Le Volturno était une vieille baille noire tachée de minium qui allait chercher en Lettonie les émigrants les plus pauvres d'Europe pour les transporter à New-York,... BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 88. — Par antiphrase " Baille (dans la marine, péjorativement, Bateau quelconque) est devenu l'appellation classique du prestigieux vaisseau-école, le Borda " (Roger Coindreau, L'École navale et ses traditions, L'Argot Baille, 1957, page 58) : Ø 8. Le surnom de Baille [donné au vaisseau-école] ne date, semble-t-il, que de 1890, lors de l'entrée en service de l'Intrépide, comme vaisseau-école. ROGER COINDREAU, L'École navale et ses traditions, L'Argot Baille. 1957, page 58. 2. Par métonymie. a) [Pris adjectivement invariable] (Surnom de l')École navale. « ... qualificatif de tout ce qui concerne l'École Navale :... unif-Baille, quette-Baille, tradi-Baille, chanson-Baille, père-Baille, fils-Baille, etc. » (ROGER COINDREAU, L'École navale et ses traditions, L'Argot Baille. 1957, page 58 ) : Ø 9. Un élève de l'École Navale, pendant les dernières années du Borda, se nommait un type-Baille, terme qui avait remplacé (...) Bordachien ou Bordache (...) L'expression type-Baille n'a guère plus cours aujourd'hui. ROGER COINDREAU, L'École navale et ses traditions, L'Argot Baille. 1957, page 58. b) L'eau : Ø 10. Après avoir lesté le macchab, les tueurs l'avaient filé à la baille. LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON) 1960. · À la baille! Au bain! On dit aussi la grande baille (Marine 1847 dans DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT) 1966) : Ø 11. Où que t'as l'intention de le coller [le cadavre] ? (...) Le Nord-Africain de la rue de la Goutte D'Or : À la baille!... à la flotte! AUGUSTE LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, page 207. c) Eau, pluie. « Quérir de la baille » (Auberges de la jeunesse. 1951 dans DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT) 1966 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 38. Forme dérivée du verbe "bailler" bailler BAILLER, verbe transitif. A.— Archaïsme et régionalisme. Donner, remettre, livrer, présenter : Ø 1. LE PÈRE ALEXANDRE, piqué au vif. — Le notaire? Pour quoi donc faire? Son oeil aigu fouille le visage de la servante qui recule un peu. LA TORINE. — ... Des fois, il vous baillerait peut-être un bon conseil... LE PÈRE ALEXANDRE. — Je me conseille bien tout seul, à cette heure! ROGER MARTIN DU GARD, Le Testament du Père Leleu, 1920, I, page 1140. Ø 2. RUFFIN. — Il était tout à l'heure près d'ici et voulait me donner un rubis. SÉVERIN. — Dis-tu Frontin, serviteur de Fortuné? RUFFIN. — Oui, celui-là même. SÉVERIN. — Et quel rubis voulait-il te bailler? RUFFIN. — Un gros rubis en cabochon, un peu écorné d'un côté, mais enchâssé à la vieille mode. Il dit que c'est une antiquité de votre maison. ALBERT CAMUS, Les Esprits, adapté de Pierre de Larivey, 1953, II, 5, page 491. Remarque : Employé comme synonyme de donner (bailler un coup de main, BALZAC, Les Paysans, 1844, page 129; bailler Dieu sans confession, BALZAC, Sur Catherine de Médicis, Le Martyr calviniste, 1841, page 85) parfois même avec le sens de « faire don » (confer exemple 2). — Bailler des fonds. Confer bailleur* de fonds : Ø 3. — Anselme, j'ai jeté les yeux sur toi pour fonder une maison de commerce de haute droguerie, rue des Lombards, dit Birotteau. Je serai ton associé secret, je te baillerai les premiers fonds. HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 92. Ø 4. Mais il n'est pas impossible que ce capital, réalisé sous forme de l'outillage et du fonds de roulement d'une filature ou d'une usine de construction mécanique, soit fourni aux coopérateurs par une société de capitalistes qui le leur baillerait en location, à charge pour eux d'assurer la fabrication et même l'achat et la vente. JOSEPH WILBOIS, Comment fonctionne une entreprise, 1941, page 61. — Populaire et familier. · Bailler (à quelqu'un) le lièvre par l'oreille. Duper (quelqu'un) au moyen de vaines promesses : Ø 5. Robespierre, Barras et le grand Napoléon, depuis plus de vingt ans, m'avaient appris à me taire, Bonaparte surtout; ce héros ne trompait pas. Il ne nous baillait pas le lièvre par l'oreille : jamais ne nous leurra de la liberté de la presse ni d'aucune liberté. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Réponses aux anonymes qui ont écrit des lettres à Paul-Louis Courier, 1822, page 150. · En bailler à garder. " Duper, tromper adroitement " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré). · Par ellipse. Vous m'en baillez d'une belle, vous me la baillez belle, vous me la baillez bonne. " Vous voulez m'en faire accroire " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Argot. Bailler une cotte rouge à une fille. " Lui prendre sa virginité " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). B.— DROIT. vieux. Donner à bail. Bailler à ferme; bailler par contrat, par testament; bailler et délaisser (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : Concurrencé, sauf en matière de fourniture de capitaux (confer exemple 3, 4), par donner à bail ou faire bail. C.— PÊCHE. " C'est l'action de jeter avec une petite sébile, à tour de bras, de la rogue de maquereaux, etc., détrempée dans de l'eau de mer, sur des filets traînés par des bateaux (...) pour prendre de la sardine " (Dictionnaire de marine (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ), 1831). Remarque : Attesté également dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter).

« JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Mar?chal de Tourville et son temps, 1943, page 193.

? Baille ? d?jection?: ? 5.

[Au fond de chaque case de for?ats, ? l'?le Noir, ?tait] une sorte de cabine (...) qui servait ? renfermer les appareils de nettoyage (...) et ce qu'on appelait ? Toulon les ? bailles ? d?jection ?. ALPHONSE HUMBERT, Mon bagne, 1880, page 106.

? Baille ? drisse.

Baquet en bois dans lequel on lave des drisses ou des manoeuvres (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952).

? Baille ? sonde.

Baquet qui re?oit la ligne mouill?e ? laquelle est attach?e la sonde (d'apr?s Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SO?, J.

DUPONT, O.

ROUSSIN) 1906)?: ? 6.

Le peu de rhum et de gin que le timonier pouvait d?rober au guet vigilant du capitaine, il le tenait en r?serve dans ce coin myst?rieux de la cale-?-l'eau, au fond d'une baille de sonde, et presque toutes les nuits il avait un rendez-vous amoureux avec cette cambuse. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 192.

? Argot.

La Sainte baille.

" Le pr?lart dans lequel on baigne le n?ophyte au passage de la ligne " (Pr?cis de stylistique fran?aise (JULES MAROUZEAU), 1902 dans le Dictionnaire historique des argots fran?ais (Gaston Esnault) 1966).

Remarque?: On parle aussi de baille de distribution, de baille ? lavale, de baille ? incendie.

B.? Par analogie.

1.

" Baquet de blanchisseuse " (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse)); attest? dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Gu?rin) 1892, Nouveau Larousse illustr?.

2.

" Cuve dans laquelle on fait fermenter le raisin " (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse)); attest? dans Nouveau Larousse illustr?.

C.? Argot.

1.

P?joratif.

Bateau en mauvais ?tat, vieux rafiot.

Remarque?: Selon DICTIONNAIRE DE LA VOILE (MICHEL BARBERousse) 1969 " on le compare ainsi ? un. »

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