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Définition du terme: BAISANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 01/11/2015

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Définition du terme: BAISANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de baiser* II.— Adjectif, rare. A.— Familier. Qui pratique couramment le baise-main : Ø 1. Elle est suivie d'une Allemande à rougeurs, qui a été la maquerelle de Rothschild : semble en avoir gardé le baragouinage des banquiers allemands de Balzac; elle avait la spécialité de lui donner des religieuses en imitation. Une sous-Guimond, connaissant le Tout-Paris baisant et baisé;... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1869, page 497. B.— Populaire. Qui baise, fait l'amour; par extension aimable, complaisant : Ø 2. New-York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 231. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 329. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 588, b) 849; XXe. siècle : a) 544, b) 114. Forme dérivée du verbe "baiser" baiser BAISER1, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Effleurer, toucher de ses lèvres quelque partie d'une personne (surtout la main, la joue) ou quelque objet la symbolisant. 1. Domaine des rapports affectifs. [En signe d'affection, d'amitié, etc.] : Ø 1. Enfin la tentation l'emporta, — la tentation de voir son fils heureux et de le voir heureux à cause d'elle. Elle accorda sa permission. Elle avait espéré un élan, qu'il l'embrasserait, qu'il aurait un mot du coeur. Mais il ne pouvait pas avoir d'élan pour quelqu'un qu'il ne désirait pas. C'était devenu pour Mme. de Bricoule une véritable désespérance qu'il ne la baisât jamais spontanément, qu'elle non plus ne pût pas le baiser sans qu'il se crispât,... HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 391. — Par extension. [L'objet désigne un animal] ... flattant ses longues oreilles, la baisant sur le museau... (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Cocotte, 1883, page 813 ). 2. Domaine des rapports sociaux. a) [En signe de soumission, de réconciliation] Baiser humblement. Humilié aux genoux de l'impitoyable Achille, baisant les mains terribles... (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 326 ). — Baiser la poussière des pieds (de quelqu'un). César (...) de mes pieds baisant la poussière (EDGAR QUINET, Napoléon, 1836, page 239 ). b) [En signe de respect, par règle d'étiquette] Baiser (avec respect, respectueusement) la main du roi : Ø 2. On raconte qu'un jour Napoléon se promenait dans l'une des salles du palais des Tuileries, recevant divers grands personnages qui étaient admis à l'entrée et venaient lui baiser la main. Plusieurs membres de la famille impériale se trouvaient de ce nombre. Madame Bonaparte arriva lorsqu'il ne restait plus que quelques-uns de ces derniers. Lorsqu'elle s'approcha, l'Empereur, avec un gracieux sourire, lui présenta sa main à baiser, ainsi qu'il avait fait avec ses soeurs et ses frères. Mais elle, la repoussant doucement, et offrant au contraire la sienne aux lèvres de son fils, lui dit en italien : « Vous êtes l'empereur, le souverain de tous les autres, mais vous êtes mon fils! » et l'Empereur saisissant cette main qu'elle lui tendait, l'embrassa avec tendresse et respect,... ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, 1833, page 241. c) [En signe de politesse, en hommage galant] : Ø 3. Au moment du départ, Marat leur baisa la main, — parce que cela lui faisait plaisir de presser leur main contre ses lèvres et aussi de s'incliner devant elles; et ce fut certainement ainsi qu'elles l'entendirent. ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 137. — Baiser la (les) main(s), etc. Formule de politesse utilisée à la fin d'une lettre, d'une visite. ... vous baiser la main et (...) mettre mes hommages et mon admiration à vos pieds (VICTOR HUGO, Correspondance, 1831, page 487 ). — Par ironie, littéraire, vieilli. Je vous baise les mains. Se dit pour signifier un refus (Confer la plupart des dictionnaires généraux du XIXe et du XXe. siècle). 3. Domaine des rapports spirituels. [En signe de déférence, de vénération] Baiser l'anneau (de l'Évêque), le crucifix, la mule (du pape) : Ø 4.... le Révérendissime lava les deux pieds du frère, les essuya, avec une serviette dont il se servit ensuite pour couvrir seulement les doigts, en laissant le reste des pieds à nu, puis il les baisa, et chacun vint à son tour s'agenouiller et les baiser. À la façon dont s'appliquait la bouche, l'on pouvait se rendre compte du plus ou du moins de ferveur et d'affection des pères et des frères; les uns appuyaient les lèvres, embrassaient réellement, voyant en ce nouveau venu, ainsi que dans tout hôte, l'image du Christ; les autres embrassaient aussi fortement, par affection fraternelle; d'autres, au contraire, frôlaient seulement, se bornaient à remplir un devoir, sans y attribuer plus d'importance. Durtal, lui, rêvait à cette coutume, issue des premiers âges, perpétuée par l'Église, à cette leçon d'humilité que saint Benoît infligeait à tous ses moines... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 218. — Par extension. Baiser la terre, le sol. Se prosterner et appliquer ses lèvres sur le sol en signe d'humilité. ... punir de la manière la plus bête et la plus humiliante (...) faire (...) baiser la terre (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 92 ). B.— Domaine des rapports amoureux. 1. Appliquer, presser ses lèvres sur quelque partie d'une personne (notamment la bouche, avec mouvement actif de caresse, succion, préhension, etc.) ou sur quelque objet la symbolisant, en signe d'amour. Baiser doucement, tendrement, avec transport : Ø 5.... se jetant sur le cadavre, elle l'enlaça à pleins bras, le baisant sur les yeux, sur la bouche, ouvrant de ses lèvres les lèvres mortes, y cherchant un souffle, et la profonde caresse des amants. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Confessions d'une femme, 1882, page 803. Ø 6.... il s'agenouilla devant elle, lui prit les mains, les baisa et la regarda longtemps avec un émerveillement craintif et fier. Puis il posa, prosterné, ses lèvres sur le bout de la bottine. — Qu'est-ce que vous faites? — Je baise vos pieds qui sont venus. Il se releva, la tira doucement à lui, et, cherchant ses lèvres, il lui mit un long baiser sur la bouche. Elle restait inerte, la tête renversée, les yeux clos. Sa toque glissa, ses cheveux se répandirent. Elle se donna (...). ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 211. Ø 7. L'obscur désir qui le gonflait éclata tout d'un coup. Il se jeta sur elle, par derrière, l'empoigna par la taille, lui renversa la tête en arrière, lui enfonça dans la bouche entr'ouverte sa bouche. Il baisa les lèvres sèches et gercées, il se heurta aux dents qui le mordirent de colère. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 268. — Baiser les pas/la trace des pas (de quelqu'un) : Ø 8.... la neige et les chemins des aigles Conviennent, ô déesse, à ta virginité. Car rien ne doit ternir ta pureté première Et souiller par un long baiser matériel Ta belle chair, pétrie avec de la lumière. Ton véritable amant, chaste fille du ciel, Est celui qui, malgré ta voix qui le rassure Et ton regard penché sur lui, n'oserait pas D'une lèvre timide effleurer ta chaussure Et baiser seulement la trace de tes pas. THÉODORE DE BANVILLE, Les Cariatides, 1842, page 164. SYNTAXE : Baiser + substantif : baiser le bas (de la robe, etc.), la chevelure, les cheveux, les doigts, le front, les gants, les genoux, la joue, la nuque, la tempe. Remarque : Noter le mot composé baise(z)-moi- (ma)-mignonne, désignant sans doute une couleur. Rubans (...) couleur (...) « baise-moi-ma-mignonne » (EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, page 27), une bouche rose à la baisez-moi-mignonne (HERVÉ BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, page 26). — Par analogie. [Le sujet ou l'objet désigne un élément naturel] Attoucher, comme en témoignage de tendresse : Ø 9. — D'où que vienne le vent, Il rapporte de ses voyages, À travers l'infini des champs et des villages, On ne sait quoi de sain, de clair et de fervent. Avec ses lèvres d'or frôlant le sol des plaines, Il a baisé la joie et la douleur humaines... ÉMILE VERHAEREN, La Multiple splendeur, 1906, page 82. — Par métaphore. [Le sujet ou l'objet désigne une chose abstraite] Adhérer à, marquer de l'intérêt, de la passion pour... baiser les siècles ses aînés... (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 5 ). · Baiser la camarde. Mourir (Confer Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1842-43, page 45). 2. Par euphémisme, populaire. Baiser quelqu'un.. Posséder charnellement quelqu'un : Ø 10. Je jouissais d'elle ici bien plus profondément que je ne fis jamais à Paris, et d'une manière à la fois plus voluptueuse et plus haute. En cette personne innocente, si intelligente (avec tant d'enfance), pure lumière et toujours vierge, j'aimais, admirais, possédais, tranchons le mot : je baisais la nature. JULES MICHELET, Journal, 1857, page 344. — Absolument. Faire l'amour : Ø 11. Elle pensa : parbleu! il y a six mois qu'il n'a pas eu de femme; il fait l'amour comme un soldat dans un bordel. Quelque chose remua en elle, un battement d'ailes; mais non : rien. (...); il avait pris un air dur et tendu, il baise comme on se saoule, sûrement qu'il veut oublier quelque chose. Il finit par se laisser tomber sur elle, à demi mort; elle lui caressa machinalement la nuque et les cheveux; elle était froide et tranquille mais elle sentait de grands coups de cloche qui lui remontaient à toute volée du ventre à la poitrine : c'était le coeur de Boris qui battait en elle. JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 175. 3. Par extension, argotique. Se faire baiser ou baiser (quelqu'un, quelque chose). — Prendre (quelqu'un) sur le fait ou tromper, avoir (quelqu'un, quelque chose) : Ø 12. Fièvre ou pas, je bourdonne toujours et tellement des deux oreilles que ça peut plus m'apprendre grand'chose. Depuis la guerre ça m'a sonné. Elle a couru derrière moi, la folie... tant et plus pendant vingt-deux ans. C'est coquet. Elle a essayé quinze cents bruits, un vacarme immense, mais j'ai déliré plus vite qu'elle, je l'ai baisée, je l'ai possédée au « finish ». Voilà! Je déconne, je la charme, je la force à m'oublier. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 40. — Attraper, voler (quelque chose) : Ø 13. [Le Marquis à Ducreux, charbonnier] — Tu m'as toujours dévalisé. Y a soixante-sept ans que tu m'as baisé mes billes d'agate, en trichant à la marelle, près de ma grille... J'oublie rien! JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Dernière fête, 1953, page 30. II.— Emploi pronominal (réciproque) A.— Se donner mutuellement des marques d'amour par pression des lèvres : Ø 14. Ils se baisèrent aux lèvres, sans bruit, entre leurs mains qui s'étaient jointes, paume à paume et les ongles hauts. — Chéri! — Chérie! Les mots ne furent pas, ou furent si peu! La confusion de deux souffles, rien de plus... Devant l'avidité gloutonne de la bouche qui pressait la sienne, Gabrielle, pourtant, (...) tâchait à se dérober, charmée et affreusement inquiète, sans force pour ravir ses dents au baiser de ce gentil garçon qu'elle sentait, si vivant contre elle, la respirer comme une fleur,... GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, page 145. — Par extension. [Le sujet désigne des animaux] (Quasi-)synonyme : se becqueter : Ø 15. Elles vont... Elles se promènent en roucoulant au bord de l'eau... Elles boivent, se baignent, mangent; puis sur un rameau leurs becs s'entrelacent, elles se polissent leur plumage l'une à l'autre... (...). Que les deux beaux oiseaux, les colombes fidèles, Se baisent. Pour s'aimer les dieux les firent belles. ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, Les Colombes, 1794, page 234. — Par analogie. [Le sujet désigne des éléments naturels] Entrer en contact avec, se joindre, se frôler : Ø 16.... Mais la vague endormie et le feuillage épais Se touchaient sur la grève et se baisaient en paix. L'arbre trempait ses pieds dans l'écume des plages; Et les flots attiédis s'obscurcissaient d'ombrages. Le couple voyageur savourait à la fois Les doubles voluptés des ondes et des bois. ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 915. B.— Par euphémisme, populaire. Se posséder charnellement : Ø 17. Prédiction : ils se baiseront (...), elle te soutiendra encore qu'il n'y a rien et qu'elle aime seulement notre ami de coeur ou de tête. Ce brave organe génital est le fond des tendresses humaines; ce n'est pas la tendresse, mais c'en est le substratum comme diraient les philosophes. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 24.

« A.? Effleurer, toucher de ses l?vres quelque partie d'une personne (surtout la main, la joue) ou quelque objet la symbolisant.

1.

Domaine des rapports affectifs.

[En signe d'affection, d'amiti?, etc.] : ? 1.

Enfin la tentation l'emporta, ? la tentation de voir son fils heureux et de le voir heureux ? cause d'elle.

Elle accorda sa permission.

Elle avait esp?r? un ?lan, qu'il l'embrasserait, qu'il aurait un mot du coeur.

Mais il ne pouvait pas avoir d'?lan pour quelqu'un qu'il ne d?sirait pas.

C'?tait devenu pour Mme.

de Bricoule une v?ritable d?sesp?rance qu'il ne la bais?t jamais spontan?ment, qu'elle non plus ne p?t pas le baiser sans qu'il se crisp?t,... HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 391.

? Par extension.

[L'objet d?signe un animal] ...

flattant ses longues oreilles, la baisant sur le museau...

(GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Cocotte, 1883, page 813 ).

2.

Domaine des rapports sociaux.

a) [En signe de soumission, de r?conciliation] Baiser humblement.

Humili? aux genoux de l'impitoyable Achille, baisant les mains terribles...

(FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, Le G?nie du christianisme, tome 1, 1803, page 326 ).

? Baiser la poussi?re des pieds (de quelqu'un).

C?sar (...) de mes pieds baisant la poussi?re (EDGAR QUINET, Napol?on, 1836, page 239 ).

b) [En signe de respect, par r?gle d'?tiquette] Baiser (avec respect, respectueusement) la main du roi?: ? 2.

On raconte qu'un jour Napol?on se promenait dans l'une des salles du palais des Tuileries, recevant divers grands personnages qui ?taient admis ? l'entr?e et venaient lui baiser la main.

Plusieurs membres de la famille imp?riale se trouvaient de ce nombre.

Madame Bonaparte arriva lorsqu'il ne restait plus que quelques-uns de ces derniers.

Lorsqu'elle s'approcha, l'Empereur, avec un gracieux sourire, lui pr?senta sa main ? baiser, ainsi qu'il avait fait avec ses soeurs et ses fr?res.

Mais elle, la repoussant doucement, et offrant au contraire la sienne aux l?vres de son fils, lui dit en italien?: ? Vous ?tes l'empereur, le souverain de tous les autres, mais vous ?tes mon fils! ? et l'Empereur saisissant cette main qu'elle lui tendait, l'embrassa avec tendresse et respect,.... »

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