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Définition du terme: CUISSE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CUISSE, substantif féminin. I.— Partie du corps. A.— [Chez l'être humain] 1. Partie du membre inférieur qui s'articule à la hanche et va jusqu'au genou. Cuisse(s) mince(s), musculeuse(s), nerveuse(s). Une longue et rapide descente fatigue davantage les muscles des cuisses et des jambes qui portent tout le poids du corps (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 169 ). Parlons femmes, voulez-vous? Bien entendu, pas de la Femme éternelle (...), mais de cuisses, de fesses, de tétons, enfin, quoi, de choses qui existent vraiment (MARCEL AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, page 169) : Ø 1. J'en ai choisi un moi de cinéma où il y avait des femmes sur les photos en combinaison et quelles cuisses! Messieurs! Lourdes! Amples! Précises! Et puis des mignonnes têtes par là-dessus, comme dessinées par contraste, délicates, fragiles... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 252. SYNTAXE : Cuisse(s) blanche(s), charnue(s), grasse(s), maigre(s), nue(s), ronde(s), velue(s); l'os de la cuisse; se casser, fracturer la cuisse; pincer les cuisses de quelqu'un; mettre, passer, poser la main sur ou entre les cuisses de quelqu'un; avoir de l'eau à mi-cuisses. · L'entre-cuisses. Espace entre les cuisses; par métonymie, les parties sexuelles. Les femmes qui savent résister aux besoins de l'entre-cuisses (JULES RENARD, Journal, 1891, page 76 ). · MANÈGE. Aide des cuisses. Action que le cavalier exerce sur le cheval par la pression des cuisses afin de le diriger dans le sens voulu. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires à partir de Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842. — Par métonymie. · CHORÉGRAPHIE. (Quasi-)synonyme : de jambe. Temps de cuisse. Temps dans lequel une jambe se lève puis, en se rabattant, rejoint l'autre jambe (confer Dictionnaire de l'argot moderne (GÉO SANDRY, MARCEL CARRÈRE), argot du théâtre 1963). Un temps de cuisse est un temps d'Adage (ANTONINE MEUNIER, La Danse classique, 1931, page 278 ). · Partie du pantalon correspondant à la cuisse (confer jambe). Sur le dos du lit un pantalon de femme est étalé; une grande fente ovale bâille entre les cuisses de flanelle grise (JEAN GIONO, Colline, 1929, page 125 ). Remarque : La documentation atteste le diminutif cuissette, substantif féminin généralement pluriel, régionalisme (Suisse). Culotte courte de sport. Enfiler ses cuissettes. Je tremblais dans mes cuissettes, prêt à me sauver au premier bruit suspect (G. Clavien, Les Moineaux de l'Arvêche, Pont-de-la-Morge, La Douraine, 1974, page 63). · Populaire. [Généralement avec une épithète] Personne du sexe féminin. Celle-là s'était desséchée dans l'air embrasé des loges, au milieu des cuisses et des gorges les plus célèbres de Paris (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1208 ). 2. Locutions et expressions. a) Familier. a ) Locution pronominale. — Se claquer, se taper (sur) les cuisses. Témoigner sa satisfaction, sa joie. Ils se donnaient de grandes claques sur les cuisses pour mieux manifester leur joie (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 64 ). — Se croire sorti de la cuisse de Jupiter, se dire noble comme la cuisse d'(à) Abraham, se croire de la cuisse du pape. Se croire de naissance ou de condition sociale élevée; par extension, se croire supérieur aux autres. Ça se dit noble comme la cuisse à Abraham (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Napoléon Bonaparte, ou trente ans de l'histoire de France. 1831, III, 3, page 60 ). Il se croyait de la cuisse du Pape (ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre. 1926, page 88 ). Yvonne. — Nos familles existent. Georges. — À t'entendre on nous croirait sortis de la cuisse de Jupiter! (JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, III, 2, page 279) : Ø 2. — Mademoiselle Louise donc! Est-ce qu'on ne la dirait pas sortie de la cuisse de Jupiter?... Si vous voyiez dans sa chambre, tous ses petits pots, des pommades, des liqueurs! ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 937. — Se faire rire les cuisses de. Se moquer d'une affaire, en plaisanter. Le secret de cette mystérieuse affaire [disait le journal] (...) Le secret! Je m'en serais fait rire les cuisses, s'il ne s'était agi de moi, dans ce coup! (JULES SIMON, Le Cave se rebiffe, 1954, page 208 ). ß ) Locution non-pronominale. — Faire une belle cuisse à quelqu'un (vieilli). Pour indiquer que quelque chose est indifférent, n'a aucune importance. Synonyme : faire une belle jambe. La belle cuisse que cela fait à ses créanciers (EDMOND DESCHAUMES, Événement, 1880 dans Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) Nouveau Supplément 1889, page 76 ). Remarque : 1. Le sujet est toujours le pronom démonstratif (cela, ça), le complément souvent pronom personnel (me, te, lui...). 2. L'expression est attestée par DICTIONNAIRE DE LA LANGUE VERTE (HECTOR FRANCE) 1907. — Montrer ses cuisses. Se produire sur scène, dans des spectacles médiocres. Synonyme : montrer son cul : Ø 3. Ernest regarda la fille (...) et dit en hochant la tête : — Ce n'est pas mal tourné (...), mais à quoi que ça peut servir? À montrer ses cuisses dans des beuglants de garnison... MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 206. · Par métaphore. Ce dix-huitième siècle français suspendu à un fil, où rien n'est plus d'aplomb (...) où la politique montre ses cuisses à l'air comme les marquises à l'escarpolette (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 185 ). b) Expression. [Évoque les activités sexuelles de la femme (confer A 1 par métonymie)] (Quasi-)synonymes : cul, fesse(s). — Arriver par les cuisses. Parvenir à une situation sociale enviable en utilisant ses relations intimes. Synonyme : arriver par le cul. Ça se trouve, des femmes moches qui arrivent par les cuisses (...), seulement il faut qu'elles en mettent un sale coup (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 184 ). — Avoir la cuisse accueillante, gaie, hospitalière, légère. Avoir des rapports sexuels fréquents et avec des personnes différentes : Ø 4. J'avais un camarade qui s'était attaché durant la « drôle de guerre » à une petite Lorraine, qu'il grondait tendrement pour avoir eu jadis la cuisse un peu légère. FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 98. — Histoire de cuisses. Récit licencieux. Synonyme : histoire de cul. C'était (...) un garçon sensible, propre, ne recélant dans son corps aucun de ces dangereux mystères qui inclinent tant d'hommes à une compréhension trop indulgente des histoires de cuisses (MARCEL AYMÉ, Travelingue, 1941, page 28 ). — [Par allusion au proverbe pas d'argent, pas de Suisse] Chez l'épicier, pas d'argent, pas d'épices, Chez la belle Suzon, pas d'argent, pas de cuisse (GEORGES BRASSENS, Poèmes et chansons, Grand-père, éditions musicales, 1957). B.— [Chez l'animal] 1. Partie du membre de certains animaux qui s'étend du bassin jusqu'à l'articulation avec le tibia. Cuisse de chameau, de grenouille, de poulet. Elle [une chatte] était grande comme un chien épagneul, les cuisses longues et musclées attachées à un rein large (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 226 ). Folcoche (...) s'acharne sur une cuisse de lièvre (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 271 ). SYNTAXE : Cuisse d'antilope, de canard, de chapon, de cheval, de lapin, d'oie, de pigeon, de perdreau. Remarque : Dictionnaire de l'Académie des gastronomes 1962 signale que " le gastronome ne connaît la cuisse de boeuf que sous les noms que le boucher donne à ses différentes parties (...); il apprécie la cuisse de mouton sous le nom de gigot, celle de veau sous le nom de cuisseau, qui devient cuissot quand il s'agit de gros gibiers (sanglier, cerf, chevreuil). Seules, pour lui, les volailles et les grenouilles ont des cuisses, le porc n'ayant que des jambons ". — Locution. Tirer cuisse ou aile de quelque chose Tirer parti d'une situation. Vous avez eu, vous, en cette affaire, l'innocence d'un agneau. Vous serez forcé de montrer les dents à votre nouveau parti pour en tirer cuisse ou aile (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 515 ). 2. ZOOLOGIE (insectes). Troisième article des pattes thoraciques. La patte, articulée au thorax entre le sternum et la plèvre, se compose de cinq articles principaux, la hanche ou coxa, le trochanter, le fémur ou cuisse, le tibia ou jambe, le tarse formé de 1 à 5 articles et terminé par des griffes (Dictionnaire de zoologie (UMBERTO PARENTI) tome 2, 1963, page 495 [encyclopédie de la Pléiade] ). II.— Par analogie (principalement de I A 1) A.— [Par analogie de forme] 1. Cuisse-madame, cuisse-dame. Variété de poire longue et renflée et de couleur fauve. Il a offert des poires de cuisse-madame; (...) nous avons beaucoup ri du mot dans sa bouche (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1864, page 73 ). 2. Cuisse (de noix). Quartier de noix débarrassé de son enveloppe. Il [l'écureuil] a commencé par les noix, des cuisses fraîches, présentées une à une (MAURICE GENEVOIX, Les Routes de l'aventure, 1958, page 41 ). B.— [Par analogie d'aspect pour évoquer une teinte spéciale] 1. Cuisse(-)de(-)nymphe, cuisse(-)de(-)nymphe émue. Variété de rose blanche teintée d'incarnat pâle. Des odeurs farouches mêlées aux doux parfums des roses « cuisse de nymphe » qui embaument de leurs buissons l'entrée du jardin (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 443 ). Ces roses [des toiles de Renoir] il ne nous manque que de les préciser « cuisse de nymphe émue » pour les reconnaître chez Fragonard (CAMILLE MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, pages 136-137 ). — En apposition invariable avec valeur d'adjectif. Couleur de cette rose. Gilet de piqué jaune à petites rayes couleur cuisse de nymphe émue (L'Observateur des modes, n° 3, 1819, page 112 ). Elles se font tireuses de cartes. Affublées (...), coiffées du grand cabriolet de satin cuisse-de-nymphe (LÉON PAILLET, Voleurs et volés, 1855, page 17 ). 2. Régionalisme (Touraine), en apposition avec valeur d'adjectif. [En parlant d'un vin] Vin cuisse de bergère, se dit d'un vin rouge très faible en couleur (JACQUES-MARIE ROUGÉ, Le Folklore de la Touraine, 1943). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 511. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 420, b) 2 024; XXe. siècle : a) 2 982, b) 2 335.

« célèbres de Paris (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1208 ). 2.

Locutions et expressions. a) Familier. a ) Locution pronominale. — Se claquer, se taper (sur) les cuisses.

Témoigner sa satisfaction, sa joie.

Ils se donnaient de grandes claques sur les cuisses pour mieux manifester leur joie (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 64 ). — Se croire sorti de la cuisse de Jupiter, se dire noble comme la cuisse d'(à) Abraham, se croire de la cuisse du pape. Se croire de naissance ou de condition sociale élevée; par extension, se croire supérieur aux autres.

Ça se dit noble comme la cuisse à Abraham (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Napoléon Bonaparte, ou trente ans de l'histoire de France.

1831, III, 3, page 60 ).

Il se croyait de la cuisse du Pape (ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre.

1926, page 88 ).

Yvonne.

— Nos familles existent.

Georges.

— À t'entendre on nous croirait sortis de la cuisse de Jupiter! (JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, III, 2, page 279) : Ø 2.

— Mademoiselle Louise donc! Est-ce qu'on ne la dirait pas sortie de la cuisse de Jupiter?...

Si vous voyiez dans sa chambre, tous ses petits pots, des pommades, des liqueurs! ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 937. — Se faire rire les cuisses de.

Se moquer d'une affaire, en plaisanter.

Le secret de cette mystérieuse affaire [disait le journal] (...) Le secret! Je m'en serais fait rire les cuisses, s'il ne s'était agi de moi, dans ce coup! (JULES SIMON, Le Cave se rebiffe, 1954, page 208 ). ß ) Locution non-pronominale. — Faire une belle cuisse à quelqu'un (vieilli).

Pour indiquer que quelque chose est indifférent, n'a aucune importance. Synonyme : faire une belle jambe.

La belle cuisse que cela fait à ses créanciers (EDMOND DESCHAUMES, Événement, 1880 dans Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) Nouveau Supplément 1889, page 76 ). Remarque : 1.

Le sujet est toujours le pronom démonstratif (cela, ça), le complément souvent pronom personnel (me, te, lui...).

2.

L'expression est attestée par DICTIONNAIRE DE LA LANGUE VERTE (HECTOR FRANCE) 1907. — Montrer ses cuisses.

Se produire sur scène, dans des spectacles médiocres.

Synonyme : montrer son cul : Ø 3.

Ernest regarda la fille (...) et dit en hochant la tête : — Ce n'est pas mal tourné (...), mais à quoi que ça peut servir? À montrer ses cuisses dans des beuglants de garnison... MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 206. · Par métaphore.

Ce dix-huitième siècle français suspendu à un fil, où rien n'est plus d'aplomb (...) où la politique montre ses cuisses à l'air comme les marquises à l'escarpolette (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 185 ). b) Expression.

[Évoque les activités sexuelles de la femme (confer A 1 par métonymie)] (Quasi-)synonymes : cul, fesse(s). — Arriver par les cuisses.

Parvenir à une situation sociale enviable en utilisant ses relations intimes.

Synonyme : arriver par le cul.

Ça se trouve, des femmes moches qui arrivent par les cuisses (...), seulement il faut qu'elles en 2. »

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