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DÉPLORABLE, adjectif.

Publié le 23/12/2015

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DÉPLORABLE, adjectif.  

A.—  Vieilli.  Qui inspire des sentiments de douleur, de tristesse, de compassion. 

1. Généralement poétique.  [En parlant d'une personne ou d'une collectivité]  Prince déplorable, famille déplorable, déplorable victime de la tyrannie (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1878).  Vous n'avez plus connu que la longue avanie, Aïeule déplorable aux yeux pâlis de pleurs (CHARLES PÉGUY, Ève,  1913, page 723 ). 

2. [En parlant d'un inanimé abstrait, en particulier d'un fait, d'un état, parfois d'un mode d'expression]  Déplorable histoire, déplorable situation. En entendant ces mots, qui semblaient l'exclure, le baron (...) jeta sur l'avocat un déplorable regard (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette,  1846, page 317) : 

Ø 1.... elle m'a remis la lettre, que je vous envoie. Les larmes me sont venues aux yeux en la lisant (...). Vous verrez par cette lettre le déplorable état du marquis...

GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré,  1797, page 1707. 

B.—  [En parlant d'un inanimé abstrait, plus rarement d'une chose concrète, parfois d'une personne] 

1. [Avec une nuance de reproche]  Qui est très regrettable, en raison notamment de son caractère irréversible; qui inspire une pitié condescendante. Déplorable affaire; effet, erreur, idée déplorable; conséquences déplorables. Le déplorable abandon du perfectionnement moral (AUGUSTE COMTE, Catéchisme positiviste, ou Sommaire exposition de la religion universelle,  1852, page 369 ). 

—  Il est, paraît déplorable de + infinitif, que. Il serait déplorable que Mendès (...) n'eût pas écrit tant de nouvelles terriblement charmantes (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Vingt-sept biographies de poètes et de littérateurs (Theuriet), 1896, page 471) : 

Ø 2.... le recueil des histoires inventées faisait suite au recueil des « mots » authentiques, qu'il me paraissait déplorable de laisser sombrer dans l'oubli.

ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits,  1951, page 1188. 

2. Qui est médiocre ou mauvais du point de vue physique, esthétique, moral, intellectuel, en ce qui concerne l'efficacité, le fonctionnement, par rapport à une norme déterminée. Élève déplorable; goût, réputation, santé déplorable; conditions déplorables. Synonyme : lamentable. L'insuffisante et déplorable gestion des affaires publiques (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent,  1899, page 191 ). J'avais eu, cette semaine-là, des notes déplorables. Ma conduite était mauvaise, mon travail nul (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur,  1922, page 337) : 

Ø 3. Schaunard était excellent virtuose, mais mauvais diplomate. (...) Momus était d'une humeur massacrante, et, aux premières ouvertures de Schaunard, il entra dans une violente colère. Schaunard était bon musicien, mais il avait un caractère déplorable. Il répondit par des insolences à double détente.

HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème,  1851, page 126. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 931. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 1 813, b) 1 603; XXe.  siècle : a) 1 413, b) 701. 

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