Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DÉFENDRE, verbe transitif.

Publié le 12/12/2015

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DÉFENDRE, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [L'accent est mis sur la volonté de lutter ou d'aider à lutter contre l'attaque d'un adversaire] 1. [Le sujet et l'objet désignent un animé ou un inanimé] Apporter son secours ou sa protection contre une agression physique ou morale, existante ou éventuelle, en recourant à la force le cas échéant. (Quasi-)synonymes : protéger, secourir, soutenir; antonyme : attaquer. La poule qui défend ses poussins (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 168) : Ø 1.... ce père est assis sur le rocher, et des pensées de mort l'occupent; il veut la vie de son ennemi; mais il la veut pour vous, mes enfants, pour vous protéger, pour vous défendre; c'est pour sauver vos jours et votre douce innocence qu'il tend son arc vengeur. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 17. Ø 2. Et j'admire ce maure qui ne défend pas sa liberté, car dans le désert on est toujours libre, qui ne défend pas de trésors visibles, car le désert est nu, mais qui défend un royaume secret. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 198. — Par extension. Défendre sa (propre) vie, (populaire) défendre sa peau. Lutter pour son existence. Leur général obligé de défendre sa vie contre les accusations d'un rhéteur (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 22 ). Dans l'intention de défendre cruellement ma peau (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 636 ). · Populaire. Défendre son bifteck. Lutter pour son existence ou pour ses moyens d'existence. Quand le parasite est en danger, le parasité le défend, il défend son bifteck (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 17 ). · En particulier, dans le cas d'une entreprise galante. Défendre son honneur, sa pudeur, sa vertu. Il défendait sa boutique comme une fille honnête défend sa vertu (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 581 ). — Emploi absolu, rare. La raison neutre assiste au drame, Mais le coeur crie au bras : défends! (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, 1875, page 215 ). — Locution. À son corps défendant. · Vieux. En combattant pour sauver sa vie. Quand César passa le Rubicon (...) César avait une armée et marchait à son corps défendant (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 141 ). L'homme qui en a tué un autre, fût-ce même à son corps défendant (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 182 ). · Au figuré (On rencontre aussi dans cet emploi — notamment chez Gide — À (son) coeur défendant " À contre-coeur, malgré soi "). Je ne me suis présenté à la politique qu'à mon coeur défendant (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1831, page 171 ). Sans le vouloir, sans le savoir, et souvent à coeur défendant (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1949, page 310 ). Proverbe, vieux. Bien attaqué, bien défendu. Voir attaquer I B 3 b. — SPORTS. Défendre les couleurs, un titre. Lutter en compétition pour faire triompher le titre, etc., d'une équipe à laquelle on appartient. Il était bien décidé à le défendre son titre et au second round (...) il étendit raide évanoui son adversaire (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 174 ). Remarque : On rencontre dans la documentation défendant, ante employé comme adjectif. Un joueur de l'équipe défendante (J. MERCIER, Football, 1966, page 25). 2. [L'objet désigne une personne ou un inanimé abstrait concernant une personne] Soutenir oralement quelqu'un ou quelque chose contre des accusations. M. de Lally (...) qui défend la mémoire de son père avec tant de chaleur (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1786, page 113 ). — DROIT. Plaider pour quelqu'un. Bigourd le défendra, et Bigourd est un habile avocat (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 241) : Ø 3. Ah! vraiment, dit l'avocat feignant de croire qu'on lui proposait une cause à défendre; je serai heureux, Monsieur, de défendre vos intérêts, j'y mettrai l'ardeur que vous m'avez vu déployer dans ma dernière plaidoirie. JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 234. · emploi absolu " Fournir des défenses aux demandes de la partie adverse ". Il a été condamné faute de défendre (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Il [le mineur émancipé] ne pourra intenter une action immobilière, ni y défendre (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 482, page 89 ). · Locution. Défendre son pain (vieux). " Soutenir un procès dans lequel tous les moyens d'existence sont engagés " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)); attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878 et DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845. Remarque : On rencontre dans la documentation défendant employé comme substantif masculin Synonyme : défendeur. À l'audience, le plaignant, le défendant et chaque témoin sont soumis (...) à un interrogatoire (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes Angleterre, 1872, page 282). 3. Emploi figuré. [L'objet désigne un inanimé abstrait : une cause, un parti, une thèse, etc.] Soutenir par la parole ou par l'écrit. Synonyme : prendre parti pour; Synonyme : littéraire prôner. Le traité où Mariana va jusqu'à défendre le régicide (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 89 ). Le préfet défend l'instruction secondaire, mais abandonne l'instruction primaire (JULES MICHELET, Journal, 1843, page 518 ). J'ai toujours honoré ceux qui défendent la grammaire ou la logique (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 797 ). SYNTAXE : Défendre l'empire, la patrie, le pays, la république, le royaume, la société, le trône et l'autel, la ville; défendre son bonheur, son indépendance, ses intérêts, ses positions; défendre les droits, la foi, les idées, la justice, la liberté, des prérogatives, des principes, la propriété, la vérité; défendre âprement, avec courage, avec chaleur, chaleureusement, désespérément; défendre et attaquer, et protéger, et soutenir, et venger; défendre contre les ennemis; courage, droit, mission, moyen, nécessité de défendre; chargé de, prêt à, résolu à défendre; facile, impossible à défendre; jurer de, être obligé de, oser, pouvoir, savoir, prétendre défendre; il s'agit de défendre. B.— [L'accent est mis sur l'acte volontaire d'interdire un accès, de le mettre à l'abri contre une attaque] 1. a) [Le sujet désigne une personne] Interdire un lieu, son approche ou son accès, à des ennemis par des moyens militaires. Défendre l'entrée, la frontière, le passage. Ils [des soldats] se placent à l'entrée du camp pour en défendre l'approche (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 165) : Ø 4. Le siège de Paris n'est guère probable. On va défendre les stations entre Rouen et Paris. Et on s'occupe aussi de défendre Rouen!!! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 145. — Au figuré. Les acacias à l'orée d'un bois qu'ils défendent de leurs piquants (JULES RENARD, Journal, 1902, page 741 ). b) [Le sujet désigne un moyen de défense, inanimé concret ou abstrait] Assurer la protection de. Son heureuse position militaire [d'une ville] la défendoit d'un coup de main (CHARLES NODIER, Jean Sbogar, 1818, page 216 ). Une porte en chêne défendait l'entrée de l'escalier (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 106 ). c) Par extension. [Le sujet désigne un inanimé concret] Garantir contre des atteintes nuisibles ou indiscrètes. Et des chapeaux de bergères Défendent notre fraîcheur (PAUL VERLAINE, Poèmes saturniens, Caprices, 1866, page 76 ). Un lit confortable, que d'épais rideaux défendaient contre tout regard indiscret (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, page 150) : Ø 5. Article VII. Des parties insensibles qui munissent les organes du toucher, et les préservent contre des impressions trop fortes. L'épiderme défend la peau, et empêche le contact des corps extérieurs de devenir douloureux;... GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 595. — MARINE. Amortir ou éviter le choc du bordé d'une embarcation (contre une autre, contre un quai, etc.) (Confer Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SOÉ, J. DUPONT, O. ROUSSIN) 1906). d) Emplois figurés et par métaphore. Défendre contre la tentation. De ce miel dont le sage Cherche lui-même en vain à défendre ses sens (ANDRÉ CHÉNIER, Odes, 1794, page 214 ). Le vide papier que la blancheur défend (STÉPHANE MALLARMÉ, Poésies, 1898, page 38 ). Ce peu qui nous défend de l'extrême existence (PAUL VALÉRY, Charmes, 1922, page 130 ). 2. Par métonymie et par extension. [L'accent est mis sur le commandement négatif qui est signifié à quelqu'un] a) Enjoindre (à quelqu'un) de ne pas faire (quelque chose). Synonymes : empêcher, interdire; antonymes : autoriser, permettre. La loi humaine ne peut pas (...) défendre et punir toute espèce de mal (JACQUES MARITAIN. Humanisme intégral, problèmes temporels et spirituels d'une nouvelle chrétienté, 1936, page 197 ). — Défendre de + verbe à l'infinitif. L'on te défendra de prononcer mon nom et tu obéiras à la défense (VICTOR HUGO, Lettres à la fiancée, 1822, page 108) : Ø 6. Car que sert d'interdire ce qu'on ne peut pas empêcher? Les livres qu'on lui défend de lire, l'enfant les lit en cachette. Lui [Peifitendieu] , son système est bien simple : les mauvais livres, il n'en défendait pas la lecture; mais il s'arrangeait de façon que ses enfants n'aient aucune envie de les lire. ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 940. · Emploi figuré. Ses souliers lui défendent de faire un seul pas (ALFRED DE MUSSET, Le Temps, 1831, page 88) : Ø 7.... votre orgueil vous défend de vous soumettre à l'amour, il devrait vous défendre en même temps d'accepter l'amour d'autrui :... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 392. — Défendre que + verbe au subjonctif (construction moins usuelle que la précédente). Je défends que l'on pleure (VICTORIEN SARDOU, Patrie! 1869, 4, tableau7, IV, page 168 ). Il nous défend tous qu'on bouge (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 610) : Ø 8. En conclusion, j'interdis qu'aucune transaction soit essayée avec le déserteur Dufour. Je tiens d'avance pour sans valeur l'action de la justice anglaise dans une affaire intérieure de l'armée française (...). Je défends qu'aucun solicitor réponde pour moi ou pour mes subordonnés. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 595. b) En particulier. Interdire à quelqu'un ce qui peut lui être nocif. Une maladie qui lui avait fait défendre par les médecins tous les excitants (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 16) : Ø 9. — Je ne peux pas boire de cidre, Madame... Le médecin me l'a défendu... — Ah! le médecin vous l'a défendu... Eh bien, je vous donnerai six litres de cidre. OCTAVE MIRBEAU. Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 301. c) Emploi impersonnel. Il est (était, etc.) défendu de. Familier. C'est défendu de + verbe à l'infinitif Il est défendu d'approcher, d'entrer. Le geôlier, auquel il est strictement défendu de parler (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 238 ). Nous jouons à la muette, il est défendu de parler (MARCEL PAGNOL, Marius, 1931, III, 1er. tableau, 1, page 155 ). C'est défendu d'avoir de la lumière à cause des zeppelins (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 813 ). — Locution. Défendre sa (ou la) porte (souvent en périphrase factitive). En interdire l'accès aux visiteurs. Évitez Lucien; trouvez des prétextes, faites-lui défendre la porte (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 48 ). SYNTAXE : Défendre de toucher, de sortir; défendre absolument, énergiquement, expressément, formellement; maman, la loi, le médecin, la règle, le règlement, la religion défend. Remarque : 1. La plupart des dictionnaires généraux indiquent qu'après défendre de + verbe à l'infinitif et défendre que + verbe au subjonctif, on n'emploie pas la négation. On relève cependant dans la documentation. J'obéis à mon coeur d'ami, qui me défend de ne pas espérer (Stéphane Mallarmé, Correspondance, 1869, page 303). 2. Par extension, populaire Mettre quelqu'un au défi. Je vous défends bien de trouver une seule femme à Rouen, qui soit plus habile que moi, pour filer la laine (Charles Péguy, Tapisserie Ste Geneviève et Jeanne d'Arc, 1913, page 574). Régionalisme (Berry, Vendômois). C'est défendu. C'est impossible (confer George Sand, Jeanne, 1844, page 101). II.— Emploi pronominal. A.— [Correspond à défendre I A et B] 1. Résister à une attaque physique ou morale; la repousser. Il le combattit à regret, et songea plutôt à se défendre qu'à l'attaquer (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 14 ). Se défendre contre. Un foyer plein de cendres au milieu desquelles le bois se défendait contre le feu (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 339) : Ø 10. La chèvre aussi savait que le loup la mangerait; mais ça ne l'empêcha pas de se défendre comme une brave chèvre de M. Seguin qu'elle était... Elle se battit toute la nuit, mon enfant, toute la nuit... ALPHONSE DAUDET, L'Arlésienne, 1872, I, tableau1er, 2, page 368. — En particulier. · Résister aux atteintes de l'âge. Le baron se défendait (...) une soudaine jeunesse l'habitait (FRANCIS CARCO, Montmartre à vingt ans, 1938, page 244) : Ø 11. Ce sédentaire aimait les sports avec passion. Ils le maintenaient jeune, non comme un adolescent, mais comme un homme qui se défend bien :... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 16. · Résister à des avances galantes. Antonyme : s'abandonner. Les pauvrettes se défendaient mollement et toute leur résistance tombait dans le rire (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 9) : Ø 12. J'ai revu Gertrude et je ne lui ai point parlé. À la Grange, ce soir, comme personne n'était dans le salon, je suis monté jusqu'à sa chambre. Nous étions seuls. Je l'ai longuement pressée contre moi. Elle ne faisait pas un mouvement pour se défendre, et comme elle levait le front vers moi, nos lèvres se sont rencontrées... ANDRÉ GIDE, La Symphonie pastorale, 1919, page 924. — Emploi figuré : Ø 13. C'est ici surtout qu'il faut se défendre contre les développements faciles, et se garder de prendre pour des données de l'art dramatique ce qui semble plutôt sa création propre,... ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 142. — Emplois spéciaux. · ÉQUITATION. absolu. Refuser d'obéir. Synonyme : regimber. Mon jeune étalon arabe, sentant l'eau dans le voisinage, se défend (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 7 ). Le mustang se défend d'abord, mais quand il est dompté, il l'est bien (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 430 ). · MARINE. absolu. [En parlant d'une embarcation] Se défendre à la lame. " Recevoir peu d'eau à la mer par gros temps " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 2. Se protéger contre des atteintes nuisibles. Se défendre contre, se défendre de. L'homme (...) incapable de se défendre contre les intempéries des saisons, contre les attaques des autres animaux (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 293 ). Cherchant à me défendre contre le froid par de triples vêtements (ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 244 ). Au figuré. Se défendre contre la tentation. 3. Récuser une allégation. a) Nier ce dont on peut être accusé. Synonyme : protester. Le bonhomme est aveugle et se défend de l'être (VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, I, 5, page 362 ). Il se défendit d'avoir parlé d'une façon si impertinente (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 222 ). b) Chercher à se disculper d'une accusation en justice. Synonyme : se justifier. Il refuse de répondre (...) disant qu'il est innocent et qu'il n'a pas à se défendre (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 38 ). Je n'ai pas besoin d'avocat. Je sais me défendre (ALBERT CAMUS, Révolte dans les Asturies, 1936, II, 5, page 420 ). 4. Se tirer d'affaire habilement. Synonyme : se débrouiller. Il avait du mal à se défendre (...) dans son espèce de commerce (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 572 ). — Emploi figuré. Le Music-hall de Londres se défend de son mieux (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 73 ). 5. Emploi pronominal à sens passif. [Le sujet est un inanimé abstrait] Être acceptable, soutenable. Synonyme : se soutenir. Toutes suppositions sont permises et peuvent se défendre (THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 5 ). Rien à reprendre que deux petites incorrections grammaticales, mais elles peuvent se défendre (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1879, page 326 ). — Familier. Ça se défend. C'est une bonne chose, une idée qui tient debout : Ø 14. Le parti ne veut pas donner des habitudes de luxe à ses militants : ça se défend. Caracalla ne veut pas que la question d'argent se pose pour ses gars : ça se défend aussi. ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 9. SYNTAXE : Se défendre longtemps, mal, mollement, vaillamment; avoir à se défendre, avoir beau se défendre; continuer à, devoir, essayer de, pouvoir, refuser de, renoncer à, savoir, songer à, vouloir se défendre; capable, incapable de se défendre; il faut se défendre. B.— [Correspond à défendre I B 2] 1. S'interdire quelque chose à soi-même. (Quasi-)synonyme : refuser : Ø 15. Bref, je menai la vie incertaine d'un jeune homme de province qui, jeté dans la capitale, garde encore quelques sentiments vrais, croit encore à certaines règles de morale, mais qui se corrompt par les mauvais exemples, tout en voulant s'en défendre. Je me défendis mal, j'avais des complices en moi-même. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 198. — Se défendre de + verbe à l'infinitif. Il se défendit quelque temps d'accepter ses offres (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1556 ). Elle se défend de danser la danse du châle (BARBARA JULIANE VON VIETINGHOFF, BARONNE DE KRÜDENER, Valérie, 1803, page 64 ). 2. Éviter, s'empêcher de. Se défendre de. Se défendre d'un mouvement de + substantif Lamiel ne pouvait pas se défendre d'entendre tous les propos qui se tenaient dans la maison (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 130 ). Je ne puis me défendre d'un sentiment de mélancolie (PÈRE HENRI-DOMINIQUE LACORDAIRE, Conférence de Notre-Dame, 1848, page 11 ). 3. Régionalisme (Canada) [Dans les jeux d'enfants] Se retirer de la partie, quitter le jeu (Confer Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957 et Dionne 1969). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8 743. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 14 068, b) 11 907; XXe. siècle : a) 12 856, b) 11 065.

« parasite est en danger, le parasit? le d?fend, il d?fend son bifteck (ROGER VAILLAND, Dr?le de jeu, 1945, page 17 ).

? En particulier, dans le cas d'une entreprise galante.

D?fendre son honneur, sa pudeur, sa vertu.

Il d?fendait sa boutique comme une fille honn?te d?fend sa vertu (?MILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 581 ). ? Emploi absolu, rare.

La raison neutre assiste au drame, Mais le coeur crie au bras?: d?fends! (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, 1875, page 215 ).

? Locution.

? son corps d?fendant.

? Vieux.

En combattant pour sauver sa vie.

Quand C?sar passa le Rubicon (...) C?sar avait une arm?e et marchait ? son corps d?fendant (EMMANUEL DIEUDONN?, COMTE DE LAS CASES, Le M?morial de Sainte-H?l?ne, tome 1, 1823, page 141 ).

L'homme qui en a tu? un autre, f?t-ce m?me ? son corps d?fendant (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 182 ).

? Au figur? (On rencontre aussi dans cet emploi ? notamment chez Gide ? ? (son) coeur d?fendant " ? contre-coeur, malgr? soi ").

Je ne me suis pr?sent? ? la politique qu'? mon coeur d?fendant (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance g?n?rale.

1831, page 171 ).

Sans le vouloir, sans le savoir, et souvent ? coeur d?fendant (ANDR? GIDE, Feuillets d'automne, 1949, page 310 ).

Proverbe, vieux.

Bien attaqu?, bien d?fendu.

Voir attaquer I B 3 b.

? SPORTS.

D?fendre les couleurs, un titre.

Lutter en comp?tition pour faire triompher le titre, etc., d'une ?quipe ? laquelle on appartient.

Il ?tait bien d?cid? ? le d?fendre son titre et au second round (...) il ?tendit raide ?vanoui son adversaire (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 174 ).

Remarque?: On rencontre dans la documentation d?fendant, ante employ? comme adjectif.

Un joueur de l'?quipe d?fendante (J.

MERCIER, Football, 1966, page 25).

2.

[L'objet d?signe une personne ou un inanim? abstrait concernant une personne] Soutenir oralement quelqu'un ou quelque chose contre des accusations.

M.

de Lally (...) qui d?fend la m?moire de son p?re avec tant de chaleur (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STA?L, Lettres de jeunesse, 1786, page 113 ).

? DROIT.

Plaider pour quelqu'un.

Bigourd le d?fendra, et Bigourd est un habile avocat (ANATOLE-FRAN?OIS. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles