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Dictionnaire en ligne: DUPE, substantif féminin et adjectif.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DUPE, substantif féminin et adjectif. A.— Personne qu'on a trompée intentionnellement et facilement ou qui se laisse facilement abuser. Jouer dans une affaire un rôle de dupe; être la dupe des escrocs : Ø 1. Si je ne tue pas ma femme, et que je la chasse avec ignominie, elle a sa tante à Besançon, qui lui donnera de la main à la main toute sa fortune. Ma femme ira vivre à Paris avec Julien; on le saura à Verrières, et je serai encore pris pour dupe. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 126. Ø 2. Ce sont vos ennemis autant que le sont aujourd'hui ces soldats allemands qui gisent ici entre vous, et qui ne sont que de pauvres dupes odieusement trompées et abruties, des animaux domestiques... HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 376. 1. Par allusion historique. La journée des dupes. Jour où Richelieu que ses ennemis croyaient disgracié reprit son autorité auprès du roi Louis XIII. Assuré de l'appui de Louis XIII après la « Journée des dupes », Richelieu n'en eut pas moins à combattre les intrigues et les cabales auxquelles le frère du roi se prêtait (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 208 ). 2. Locutions usuelles. · Un jeu de dupes. Situation où quelqu'un est trompé. · Un marché de dupe(s). Marché, contrat où quelqu'un est trompé. Faire un marché de dupes : Ø 3. Monsieur tenait à madame qui avait l'argent, madame se cramponnait à monsieur qui avait le nom et le titre. Mais, comme, dans le fond, ils se détestaient, en raison même de ce marché de dupe qui les liait, ils éprouvaient le besoin de se le dire, de temps à autre,... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 348. · Un métier de dupe. Une activité où l'on est trompé. Il fut conclu, à l'unanimité, (...) que payer la mort par l'honneur dans une bataille était un véritable métier de dupe (JULES JANIN, L'Âne mort et la femme guillotinée, 1829, page 125 ). · Faire des dupes. Abuser sciemment de la crédulité d'un certain nombre de personnes pour les tromper, leur soutirer de l'argent, etc. : Ø 4.... les charlatans de tout acabit, fabricants de fausse monnaie, illuminés, empoisonneurs, escrocs et faux alchimistes foisonnèrent pendant des siècles. Surgissant brusquement dans un pays, ils en disparaissaient pour reparaître ailleurs, faisant des dupes et abusant les crédules de la manière la plus éhontée. MICHEL CARON, SERGE HUTIN, Les Alchimistes, 1959, page 47. 3. Locution invariable. [Avec un complément exprimant un aspect de la personne humaine] Être la dupe de. Être la dupe de la flatterie, des belles paroles; être la dupe de son coeur, de sa bonne foi. Être facilement trompé par la flatterie, etc. Puis à la fin, oh! Bien à la fin toujours, lorsque, après avoir eu beau nous mettre de triples bandeaux sur les yeux, nous nous apercevons que nous sommes nous-mêmes la dupe de nos erreurs, nous chassons la misérable qui la veille a été notre idole (HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 262 ). — Spécialement. Être la dupe de soi-même. Je suis dangereuse, et d'autant plus perverse que c'est avec bonne foi. La vérité de ma nature est d'être fausse. Je suis ma première dupe (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 224 ). Remarque : " Dupe, bien que se rapportant à un nom ou à un pronom au pluriel reste au singulier quand il s'agit d'un seul et même moyen employé pour tromper. Nous fûmes la dupe de son stratagème. Il se met au pluriel quand il s'agit de duperies successives. Nous fûmes les dupes de ses stratagèmes " (DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ)). Cette règle, difficile d'ailleurs à vérifier, ne paraît pas toujours respectée. Les auteurs de confessions ou de souvenirs ou de journaux intimes sont invariablement les dupes de leur espoir de choquer; et nous, dupes de ces dupes (PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 105). Il semble que la règle soit celle-ci : être la dupe de reste invariable quand on l'emploie avec sa valeur de locution stéréotypée, et de ce fait d'expressivité atténuée; dès que dupe reprend la vigueur d'un substantif à sens plein, il s'accorde en nombre avec le sujet de la phrase (confer VALÉRY, loco citato). B.— Emploi adjectival. [Uniquement dans la fonction d'attribut] 1. Être dupe. a) de quelqu'un : Ø 5. Enjôleuse, comme elle savait l'être, elle n'eut pas de peine à faire parler Olivier. Personne n'était plus clairvoyant que lui et moins dupe des gens, quand il en était loin; personne ne montrait plus de confiance naïve, quand il se trouvait en présence de deux aimables yeux. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 1013. b) de quelque chose. Être dupe d'un mensonge, de belles paroles, d'une promesse, d'une ruse. Les hommes sont facilement dupes de ce qui flatte leur orgueil et leurs désirs; et un artiste est deux fois plus dupe qu'un autre homme, parce qu'il a plus d'imagination ( ROMAIN ROLLAND, La Révolte, 1907, page 427 ). 2. emploi absolu. Il n'est pas si dupe que vous pensez (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78). Il se renseigne minutieusement sur les prix. Il n'entend ni être dupe ni duper (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 219 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 227. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 938, b) 1 301; XXe. siècle : a) 1 660, b) 1867. Forme dérivée du verbe "duper" duper DUPER, verbe transitif. Rendre dupe quelqu'un Se laisser duper par quelqu'un ou par quelque chose Synonymes : abuser, berner, leurrer. C'est là que j'ai paru douter de votre honnêteté et que je vous ai accusé de vouloir duper vos créanciers (ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 526 ). Jacqueline ne pouvait plus comprendre comment Olivier continuait de se laisser duper par ces chimères qui dévoraient la vie (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1154 ). — Emploi pronominal réfléchi. Se faire illusion à soi-même : Ø Tout a été dit des illusions du sens intime et des insuffisances de l'introspection. Non seulement je me dupe de mille façons sur ce que je suis et sur ce que je pense, mais à vivre baigné dans mon être et dans mes pensées je leur deviens partiellement aveugle. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 501. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Dupé, ée, participe passé en emploi adjectival. Ce que je déplore, c'est d'avoir vécu confiante et dupée (...) c'est d'avoir cru aveuglément dans celui qui me trompait (GYP, Mme. la Desse, 1893, page 161). Emploi substantival. La nation se compose de dupeurs et de dupés (JEAN-BAPTISTE SAY, Économie politique, 1832, page 178). b) Dupant, ante, adjectif, très rare. Qui dupe. Pas n'est besoin que les imitations de l'elzévir soient consciencieuses et pures, que le procédé singeant l'eau-forte, — car nous en sommes-là maintenant! — soit docile, presque dupant Ce serait peine et argent perdus (JORIS-KARL HUYSMANS, Art moderne, 1883, page 182). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 187.

« flatterie, etc.

Puis à la fin, oh! Bien à la fin toujours, lorsque, après avoir eu beau nous mettre de triples bandeaux sur les yeux, nous nous apercevons que nous sommes nous-mêmes la dupe de nos erreurs, nous chassons la misérable qui la veille a été notre idole (HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 262 ). — Spécialement.

Être la dupe de soi-même.

Je suis dangereuse, et d'autant plus perverse que c'est avec bonne foi.

La vérité de ma nature est d'être fausse.

Je suis ma première dupe (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 224 ). Remarque : " Dupe, bien que se rapportant à un nom ou à un pronom au pluriel reste au singulier quand il s'agit d'un seul et même moyen employé pour tromper.

Nous fûmes la dupe de son stratagème.

Il se met au pluriel quand il s'agit de duperies successives.

Nous fûmes les dupes de ses stratagèmes " (DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ)).

Cette règle, difficile d'ailleurs à vérifier, ne paraît pas toujours respectée.

Les auteurs de confessions ou de souvenirs ou de journaux intimes sont invariablement les dupes de leur espoir de choquer; et nous, dupes de ces dupes (PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 105).

Il semble que la règle soit celle-ci : être la dupe de reste invariable quand on l'emploie avec sa valeur de locution stéréotypée, et de ce fait d'expressivité atténuée; dès que dupe reprend la vigueur d'un substantif à sens plein, il s'accorde en nombre avec le sujet de la phrase (confer VALÉRY, loco citato). B.— Emploi adjectival.

[Uniquement dans la fonction d'attribut] 1.

Être dupe. a) de quelqu'un : Ø 5.

Enjôleuse, comme elle savait l'être, elle n'eut pas de peine à faire parler Olivier.

Personne n'était plus clairvoyant que lui et moins dupe des gens, quand il en était loin; personne ne montrait plus de confiance naïve, quand il se trouvait en présence de deux aimables yeux. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 1013. b) de quelque chose.

Être dupe d'un mensonge, de belles paroles, d'une promesse, d'une ruse.

Les hommes sont facilement dupes de ce qui flatte leur orgueil et leurs désirs; et un artiste est deux fois plus dupe qu'un autre homme, parce qu'il a plus d'imagination ( ROMAIN ROLLAND, La Révolte, 1907, page 427 ). 2.

emploi absolu.

Il n'est pas si dupe que vous pensez (Dictionnaire de l'Académie française.

1835-78).

Il se renseigne minutieusement sur les prix.

Il n'entend ni être dupe ni duper (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 219 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 227.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 938, b) 1 301; XXe. siècle : a) 1 660, b) 1867. Forme dérivée du verbe "duper" duper DUPER, verbe transitif. Rendre dupe quelqu'un Se laisser duper par quelqu'un ou par 2. »

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