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Dictionnaire en ligne: ENGONCER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENGONCER, verbe transitif. A.— [Le sujet est un nom de vêtement, le complément désigne une personne ou une partie du corps humain] Faire paraître le cou, comme enfoncé dans les épaules, de manière inélégante; par extension donner au buste, au corps, une apparence massive et raide. Le vêtement de prison qu'il a gardé l'engonce et le grossit encore (ANDRÉ GIDE, Souvenirs de la Cour d'assises, 1913, page 639) : Ø 1. Sa boucle de ceinture était trop haute, sa collerette l'engonçait; ce peu d'élégance avait contribué sans doute au froid abord de Frédéric. GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 180. — Surtout au passif et au participe passé. · [Avec complément circonstanciel préposition dans] Le cou engoncé dans les épaules, elle se tassait, laide et grosse (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 776 ). Un factionnaire engoncé dans le vaste manteau (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, 4, page 133 ). Les fantassins, debout, engoncés dans leurs équipements, paralysés par leurs fusils et leurs sacs (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 754 ). · [Avec complément circonstanciel préposition de] Engoncée de dentelles jusqu'au bout de son petit nez pointu (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 100 ). Il s'approche trop bouffi, trop engoncé de vêtements chauds (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 80 ). — Emploi pronominal réfléchi. Enfoncer son cou (et par extension le buste) dans un vêtement, de manière à paraître gêné. Il s'engonçait sans sa cravate en songeant à ses dettes (ALFRED DE MUSSET, Le Temps, 1831, page 84) : Ø 2. Michel, qui vivait le plus souvent le col largement ouvert, s'était engoncé ce jour-là dans je ne sais quel col-carcan... ANDRÉ GIDE, Journal, 1917, page 628. — Par métaphore. Le tronc des arbres, que n'engonce plus le taillis, apparaît dans toute sa noblesse (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 715 ). B.— Au figuré. 1. [Sans complément circonstanciel] Rendre gauche, contraindre. Les traits de caractère engoncent (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 155 ). 2. Surtout au passif et au participe passé. [Avec complément circonstanciel dans] Être pris tout entier, sans pouvoir s'en dégager. Engoncé dans ses recherches, il passait du laboratoire à l'amphithéâtre et de l'amphithéâtre au laboratoire (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 72 ). D'une nature beaucoup moins complexe que son mari, elle était engoncée dans sa bonne volonté morale (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 975) : Ø 3.... [il] m'est apparu comme une sorte de monde gelé, avec des artistes engoncés dans des gestes qui ne leur serviront désormais plus à rien... ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 54. — Emploi pronominal réfléchi. Il s'engonce dans son orgueil (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 51 ). Remarque : La documentation atteste a) Le participe présent en emploi adjectival. Un éreintement de ces manches engonçantes (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 830). b) Engoncement, substantif masculin État d'une personne engoncée. L'engoncement solennel dans le satin noir de sa robe montante (IDEM, ibidem, 1867, page 361). Au figuré L'engoncement dans le sérieux (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 414). c) Engonçage, substantif masculin Action d'engoncer (supra A). Si des godets assurent encore l'aisance du vêtement, ils sont massés en arrière sous un empiècement (...) qui évite tout engonçage (Le Monde, 18 octobre 1951, page 9, colonne 1). d) Engonçure, substantif masculin, rare. Vêtement ou partie de vêtement qui engonce. D'un mouvement des épaules, il dégage bien son cou de l'engonçure des vêtements (Jules Romains dans Grand Larousse de la Langue française en six volumes). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12

« 54. — Emploi pronominal réfléchi.

Il s'engonce dans son orgueil (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 51 ). Remarque : La documentation atteste a) Le participe présent en emploi adjectival.

Un éreintement de ces manches engonçantes (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 830).

b) Engoncement, substantif masculin État d'une personne engoncée.

L'engoncement solennel dans le satin noir de sa robe montante (IDEM, ibidem, 1867, page 361).

Au figuré L'engoncement dans le sérieux (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 414).

c) Engonçage, substantif masculin Action d'engoncer (supra A).

Si des godets assurent encore l'aisance du vêtement, ils sont massés en arrière sous un empiècement (...) qui évite tout engonçage (Le Monde, 18 octobre 1951, page 9, colonne 1).

d) Engonçure, substantif masculin, rare.

Vêtement ou partie de vêtement qui engonce. D'un mouvement des épaules, il dégage bien son cou de l'engonçure des vêtements (Jules Romains dans Grand Larousse de la Langue française en six volumes). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 2. »

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