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Dictionnaire en ligne: ERMITE, substantif masculin.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ERMITE, substantif masculin. A.— RELIGION. Religieux retiré, pour un temps limité ou jusqu'à sa mort, dans un lieu désert, pour y mener une vie de piété et de mortification. (Quasi-)synonymes : anachorète, solitaire; (quasi-)antonyme : cénobite. Un ermite réfléchit, la tête dans ses deux mains, au fond d'une grotte (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 84) : Ø 1. L'ermite qui vit au fond du désert n'est pas à ce point retranché du monde, car il ne s'est enfermé dans la solitude que pour prendre sur lui, avec lui, toute la misère des autres, pour avoir la charge des âmes qui s'agitent dans le tumulte : il n'a pas fui la réalité pour qu'elle ne le trouble plus, mais s'y est enfoncé davantage. HENRI MASSIS, Jugements, 1924, page 200. — [En construction d'apposition avec valeur d'adjectif] Religieux ermite. Il y a eu quelques congrégations de femmes ermites : les hiéronymitines (1375); les soeurs ermites de Saint-Ambroise; les soeurs ermites théatines (1623); les soeurs ermites clarisses ou alcantarines (1631) (Dictionnaire de théologie catholique (A. Vacant, E. Mangenot) tome 1, 1 1909 ). — Par extension. Religieux vivant en communauté, mais isolé dans une cellule. Ermites de Saint Augustin, de Saint Jérôme, de Saint Antoine (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). Moines bouddhistes ou ermites taoïstes, menaient une vie contemplative dans des monastères situés dans des recoins peu fréquentés et difficiles d'accès de la montagne (Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 5407 ). Remarque : La documentation atteste le substantif féminin, rare, ermitane. La première ermitane de la grotte fut sainte Madeleine (ARÈNE, Calanque, 1896, page 173). B.— Par analogie. 1. Personne qui vit solitaire, à l'écart du monde. Les paroles de cette femme âgée, frémissante de cette douleur humaine à laquelle sa vie d'ermite intellectuel l' [le savant] avait si peu habitué, touchaient en lui des fibres autres que celles de l'orgueil (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 59) : Ø 2. Il [Duparc] y est demeuré [à Monein] plusieurs années, fuyant Paris et la gloire, enveloppé de solitude, tout heureux d'avoir rencontré un ermite [Bordeu] de sa sorte dans ce voisin, de race comme lui, qui lui lisait sa prose et qui savait causer. FRANCIS JAMMES, Mémoires, 1922, page 173. — Locutions verbales, familières. · Vivre en ermite/comme un ermite. Vivre dans la solitude. Nous voulions aller vivre comme des ermites dans une solitude rustique (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 47 ). Je m'étais imaginé que tu menais une vie d'ermite (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 102 ). · Se faire ermite. Vivre dans la solitude; se convertir; revenir de ses égarements. Elle [Madame] s'était donc faite absolument ermite au milieu de la Cour (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 9, 1851-62, page 68 ). Proverbe. Quand le diable est vieux, il se fait ermite. " Un vieux pécheur se convertit alors que l'âge lui interdit les plaisirs " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). Quand l'âge vient, le diable se fait ermite et se remémore les folies de sa jeunesse; mais tant qu'il agit, il réfléchit peu (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 327 ). [Par allusion à ce proverbe] Le diable fait ermite peut avoir des retours terribles. Le certain est que jusqu'à la mort, le poète [Racine] ne put retenir sa malice (FRANÇOIS MAURIAC, Vie de Jean Racine, 1928, page 210 ). — Votre héros (...) est un diable qui se fait ermite. Il escompte d'avance les petits bénéfices de sa conversion (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux 1945, page 149 ). 2. Argot, langage populaire. Ermite. " Voleur des grands chemins. Ainsi nommé parce qu'il opère généralement seul. On dit aussi un solitaire " (Charles Virmaitre, Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, 1894, page 105). Remarque : La documentation atteste a) Érémitique, adjectif a ) Religion. Qui se rapporte, qui convient aux ermites. Dans les longues disettes de son château de la faim, il s'était de longue main rompu aux abstinences érémitiques (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 63).ß Le passage de la vie pratique à la vie mystique, de la vie privée à la vie publique, de la vie sociale à la vie érémitique (Julien Gracq, Un Beau ténébreux, 1945, page 143).) Par analogie Ascétique, solitaire. Cette vie érémitique qui obligeait une malheureuse mourant de soif à hausser la tête, à se tendre toute vers le rafraîchissement éternel (François Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, page 212). b) Érémitisme, substantif masculin Mode de vie propre aux ermites. L'historien de l'érémitisme découvre avec étonnement que la fuite au désert ne sépare pas l'homme de la société : devant Dieu, le contemplatif assume toute l'humanité (Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, 1954, page 34). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 673. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 063, b) 793; XXe. siècle : a) 367, b) 455.

« SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 9, 1851-62, page 68 ). Proverbe.

Quand le diable est vieux, il se fait ermite.

" Un vieux pécheur se convertit alors que l'âge lui interdit les plaisirs " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)).

Quand l'âge vient, le diable se fait ermite et se remémore les folies de sa jeunesse; mais tant qu'il agit, il réfléchit peu (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 327 ).

[Par allusion à ce proverbe] Le diable fait ermite peut avoir des retours terribles.

Le certain est que jusqu'à la mort, le poète [Racine] ne put retenir sa malice (FRANÇOIS MAURIAC, Vie de Jean Racine, 1928, page 210 ).

— Votre héros (...) est un diable qui se fait ermite.

Il escompte d'avance les petits bénéfices de sa conversion (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux 1945, page 149 ). 2.

Argot, langage populaire.

Ermite.

" Voleur des grands chemins.

Ainsi nommé parce qu'il opère généralement seul.

On dit aussi un solitaire " (Charles Virmaitre, Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, 1894, page 105). Remarque : La documentation atteste a) Érémitique, adjectif a ) Religion.

Qui se rapporte, qui convient aux ermites.

Dans les longues disettes de son château de la faim, il s'était de longue main rompu aux abstinences érémitiques (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 63).ß Le passage de la vie pratique à la vie mystique, de la vie privée à la vie publique, de la vie sociale à la vie érémitique (Julien Gracq, Un Beau ténébreux, 1945, page 143).) Par analogie Ascétique, solitaire.

Cette vie érémitique qui obligeait une malheureuse mourant de soif à hausser la tête, à se tendre toute vers le rafraîchissement éternel (François Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, page 212).

b) Érémitisme, substantif masculin Mode de vie propre aux ermites.

L'historien de l'érémitisme découvre avec étonnement que la fuite au désert ne sépare pas l'homme de la société : devant Dieu, le contemplatif assume toute l'humanité (Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, 1954, page 34). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 673.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 2 063, b) 793; XXe. siècle : a) 367, b) 455. 2. »

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