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L'inconscient est-il une véritable connaissance scientifique ou n'est-ce qu'une hypothèse ?

Publié le 02/03/2005

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scientifique

 

Freud a introduit une dimension nouvel de l'inconscient. Avant lui, les différents inconscients n'étaient en fait que ce qui n'était pas conscient, mais pouvait le devenir à n'importe quel moment. L'inventeur de la psychanalyste propose quant à lui de faire de l'inconscient une instance indépendante, ayant ses propres lois de fonctionnement et dont les conséquences interviendraient dans les actes conscients. Freud a souvent clamé sa volonté de constituer une science de l'inconscient et s'est situé dans l'histoire des conceptions scientifiques. Pourtant il s'agit ici de s'interroger que ce qui peut être un objet pour la science. L'inconscient par définition n'est pas accessible directement. Comment faire une science de quelque chose qui n'est pas observable? Mais cette hypothèse n’est-elle pas utile? Son manque de scientificité est-il réellement à déplorer?

 

 

  • Un objet scientifique

 

  • Un modèle théorique utile

 

  • Une science non exacte qui préserve la liberté humaine

 

 

 

scientifique

« immédiate, constitution d'une théorie (« gain de sens, cohérence »), vérification expérimentale par le recours à une pratique programmée qui, de manière ultime, valide l'hypothèse initiale. 1) Nécessité de l'hypothèse.

Jusqu'à Freud , l'idée de psychisme était strictement analogue à celle de conscience. Freud rappelle lui-même la portée de cette interprétation : tout acte psychique bénéficie du témoignage de la conscience. 2) La position de Freud , au contraire, est la suivante : il y a des actes psychologiques conscients qui ne peuvent être expliqués que par des actes psychiques qui, eux, échappent « au témoignage de la conscience ».

La conscience n'a pas de valeur explicative totale, mais seulement partielle.

Dans bien des cas, un acte psychiquene « bénéficie pas du témoignage de la conscience » , mais s'explique par un autre acte psychique : d'où l'idée d'enchaînement continu (et sous-jacent) des actes psychiques.

Alors que la conscience est un phénomène desurface dont « les données sont lacunaires » (et non pas continues), et même, souligne Freud , le plus souvent « extrêmement » lacunaires.

Autrement dit, il n'y a pas identité entre conscience et états psychiques, mais un champ plus large des états psychiques que celui de la conscience. Freud fournit des preuves.

On pourrait « contester » l'existence d'un inconscient chez l'homme sain.

Contre cette thèse, Freud argumente sur le principe du « aussi bien » : aussi bien l'homme bien portant, que le patient.

Avec des exemples facile à reconnaître pour soi-même, en ce qui concerne « l'homme sain » : les actes manqués, les rêves. Domaine immense, constamment présent dans notre vie quotidienne. Pour ce qui concerne le malade, Freud simplifie le vocabulaire médical en utilisant le terme générique : « tout ce qu'on appelle symptômes psychiques », quitte à employer aussi le terme plus technique de « phénomène compulsionnel ».

Mais les deux expressions renvoient bien à l'idée d'inconscient.

Tout symptôme est symptôme de quelque chose d'autre (un état psychique qui renvoie à un autre état psychique…) Quant à la compulsion, elle estcette tendance forte à répéter des situations névrotiques qui ne peut s'expliquer que par référence à uninconscient. Freud apporte aussi son témoignage de praticien : « notre expérience quitidienne la plus personnelle ».

En se référant au même modèle que précédemment : d'une part, des idées qui nous viennent sans que l'origine soitconsciente (et qui ne peuvent donc s'expliquer que par un autre rattachement : le rattachement à l'inconscient).D'autre part des « résultats de pensées » qui sont ces « actes psychiques » dont l'élaboration nous demeure cachée, sauf à les rapporter à d'autres actes psychiques, qui ne peuvent s'expliquer que par le recours àl'inconscient. Enfin, Freud résume les conséquences des deux hypothèses.

D'abord celle de ses adversaires, relativement disqualifiée au moment même de sa présentation (« si nous nous obstinons à…. »), puisqu'elle fait songer à une crispation sur une théorie ancienne & dépassée.

En bref, si l'on ne recourt pas à l'hypothèse de l'inconscient, lesactes conscients qu'on peut rassembler (et puisqu'on rejette l'hypothèse de l'inconscient, ce sont les seuls actesqu'on peut mettre bout à bout), compte tenu de leur caractère lacunaire, « demeurent incohérents et incompréhensibles ».

On voit comment Freud met en cause le privilège classique de la conscience : alors que la conscience est habituellement définie comme ce qui donne sens, le recours à la conscience fait de la suite desactes conscients collectés quelque chose d'insensé, à la fois dans son apparence (incohérence) et dans sa réalité(incompréhensible). Au contraire, Freud , exposant sa thèse, introduit l'inconscient (« nous interpolons les actes inconscients inférés »). Dès lors est comblé ce qui jusque-là était lacunaire.

L'accumulation « s'ordonne ».

Un ensemble cohérent se dessine.

C'est l'inconscient (et non la conscience) qui donne sens. D'où la recommandation de Freud propre à toute méthode scientifique : « aller au-delà de l'expérience [au sens d'apparence] immédiate ».

Donc aller au-delà du conscient, jusqu'à forger l'hypothèse de l'inconscient, même si cette notion n'est pas donnée strictement par l'expérience immédiate.

Pour Freud , les données immédiates de la conscience « sont insuffisantes » pour donner raison de la totalité des actes psychiques.

Au contraire, il est nécessaire de construire (à l'opposé du donné) la notion d'inconscient. Dans une seconde partie, beaucoup plus brève, Freud argumente sur la légitimité de l'hypothèse de l'inconscient. Maintenant il ne s'agit plus d'une théorie nouvelle plus fortement explicative que l'ancienne, donnant un « gain de sens et de cohérence », mais de référence à une pratique, qui est la pratique de la psychanalyse.

Et dont la vérité est toute pragmatique : la psychanalyse (liée à l'hypothèse de l'inconscient) est vraie parce qu'elle réussit(« pratique couronnée de succès »). Plus fortement, Freud affirme qu'il est possible d'influencer « les processus conscients », dans une pratique fondée sur l'hypothèse de l' « inconscient ».

Sorte de « preuve » expérimentale « incontestable » qui donne consistance de fait à ce qui, jusqu'alors, n'était qu'hypothèse intellectuelle.

D'autant que cette influence n'est pas limitée au couppar coup, mais qu'elle s'organise selon un programme où le but est préétabli (selon « un but donné »). Ainsi Freud a-t-il couvert l'ensemble de la démarche scientifique : passage de l'hypothèse à la théorie, de la théorie à la pratique expérimentale (observation des faits, expérimentation).

Ce qui permet de transformer ce qui unmoment n'a été qu'une simple hypothèse en la thèse centrale d'une nouvelle conception de l'homme.. »

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