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la violence est elle au coeur de la politique ?

Publié le 27/02/2008

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« que dans la violence, alors la guerre civile presse toujours.

Cette situation ne peut entraîner que du conflit selonHobbes qui par un pacte social tente de mettre fin à cette précarité fragile du lien politique.

La violence au sein ducorps politique vient de l'absence d'un souverain tout autant que de la non soumission de chacun des membres àl'autorité en place.

Voilà pourquoi selon lui, dans Le Léviathan, il faut instituer un souverain légitime auquel chacunaura cédé sa force et qui incarnera l'ensemble nouvellement formé.

De ce fait, chacun se dépossédant de sa force,perd par là même l'usage de la violence.

La guerre de tous contre tous, ferment de la déstructuration du corpspolitique est ainsi évitée et ce dieu mortel, le Léviathan, devient une république où la sécurité de chacun estassurée.

En effet, la violence n'est plus nécessaire puisque le souverain agit au nom et pour le compte de ses sujetset ces derniers lui prêtent assistance en lui cédant leur force au travers d'un pacte commun.

S'affirme alors l'idéeque le moyen décisif en politique n'est pas l'instant violent qui vient briser la temporalité par sa brutalité, mais bienplutôt le contrat qui est l'acte de naissance de la temporalité même du politique : la continuité.

Là où la violence dechacun menaçait, ce sera désormais le pacte hobbien qui assurera désormais la cohésion de l'ordre politique.Toutefois l'analyse hobbienne, si elle permet de donner naissance à une communauté politique stable, n'évoque pasla continuité du pouvoir.

Et c'est à cet endroit précis que Weber, dans le savant et le politique redémarre sonanalyse.

Selon lui, contrat ou pacte ne peuvent garantir seuls la survie de la communauté politique.

A ces derniersdoit s'ajouter une dimension qui en hérite : le légal.

Voilà donc l'obstacle que Weber entend dépasser : l'absence derègle de gouvernement dans la pensée politique qui le précède.

Il est en effet à noter que le pacte social ne fondequ'une légitimité mais ne constitue pas à lui seul un art de gérer la cité.

Le souverain hobbien peut en effet toutfaire tant que la sécurité des citoyens est assuré dans l'ensemble.

Or pour Weber la violence ne peut intervenirqu'en cas d'in-jurium, c'est-à-dire qu'en cas d'atteinte au droit, seul cas dans lequel le souverain peut user de laviolence.

Et alors la force hobbienne se mue en pouvoir dans la main d'un Etat qui assure la légalité et le respect dela loi.

La violence est pour ainsi dire légitimée lorsqu'elle apparaît comme l'ultime recours de l'Etat et non, commec'est le cas chez l'idéaliste criminel ou le terroriste, comme un outil courant dans le champ politique.

Et ici se forgela différence entre deux postures face à la violence : d'un côté l'éthique de conviction qui place l'achèvement deson idée au-dessus de toute autre considération, de l'autre l'éthique de responsabilité qui n'use de violence quelorsque toutes les autres voies sont épuisées.Ainsi, la rationalisation, l'instrumentation raisonnée de la violence permet-elle à l'Etat d'assurer la solidité du pactesocial en plaçant au-dessus de chacun une force indépassable, mêlant tout à la fois l'auctoritas du droit et lapotestas allouée par la violence.

Tant que l'Etat est le seul possesseur de la violence, tant qu'il ne s'en sert quepour rétablir la légitimité fragile des lois, alors cette violence est bien le moyen décisif en ce qu'elle rétablit unetemporalité autrement et en temps normal régulée par le droit. Pour autant, considérer qu'une société ou un individu ait pleinement conscience de ces rapports, c'est poser à unprésupposé à maints égards critiquables : celui de la rationalité de l'agent politique.

Et de même que ce postulat derationalité a trouvé ses limites dans le champ économique avec la critique Keynésienne, de même ici on peuts'interroger sur la validité d'une telle confiance accordée à l'individu pour fonder le lien social sur le droit plutôt quesur le rapport de force permanent.

La critique marxiste qui voyait dans la société une lutte des classes aux échelonstant idéologiques que sociaux est à cet égard éclairante d'une idéologie particulière, au nom de laquelle la raison etle droit triomphe, in fine, en tout homme. En effet, une fois reconnue avec Weber le recours, parfois indispensable, à la violence, on peut légitimementsupposer que tout état, tout citoyen pourrait en abuser.

L'anthropologie de Machiavel, reprise par Fichte, montrebien qu'on ne peut présupposer en l'homme ni une aspiration à la bonté, ni une aspiration à la justice et qu'il fautdonc voir en lui un être qui pour politique qu'il soit, n'en reste pas moins animal.Et ainsi dans le Traité de la Nature Humaine, Hume voit-il dans la violence le moyen politique par excellence.

Ildonne naissance aux sociétés et revêt ensuite l'habit du droit et de la tradition pour mieux faire oublier son origine.Et lorsque les troubles naissent dans le corps social, là encore elle s'impose par l'intermédiaire d'un groupe qui en useet qui réduit les autres au silence et à la soumission.

Le groupe social dans son ensemble préférera en effet la paixau risque d'une effusion de sang.

Pourtant, la violence, telle que nous l'avions aperçue auparavant était source dechaos et entraînait celui qui s'en servait dans un cercle vicieux où seul le droit du plus fort pouvait triompher.

Orselon Hume, les défenseurs d'une telle thèse commettent une faute majeure en négligeant le rôle del'accoutumance.

Selon lui, l'acte violent, loin d'entraîner un engrenage dont on ne pourrait s'extraire installe unenouvelle norme que le temps finit par imposer comme une évidence.

Et pour celui qui entend bouleverser l'ordresocial et politique, il n'est qui plus est d'autre solution que l'acte violent, seul à même de remettre en cause l'ordreétabli.

Voilà pourquoi tout révolutionnaire prône non pas la réforme lente et construite du système mais un acte quipar sa violence symbolique et physique permettra de refondre le champ politique.Plus encore pour Carl Schmitt dans La Notion de Politique, la violence est le mode d'expression même du politique.

Aquelque niveau que l'on se place, tout rapport peut être réduit aux deux notions d'ami et d'ennemi.

La violence est“cette réalité éventuelle qui gouverne selon son mode propre la pensée et l'action des hommes, déterminant de lasorte un comportement spécifiquement politique”.

Et ainsi, la violence en polarisant un corps social, en lui offrant unadversaire extérieur à combattre permet-elle la cohésion du groupe.

Là où on redoutait une explosion de la sphèrepolitique, la violence instaure au contraire un vivre ensemble particulier mais efficace en ce qu'il dérive l'énergie dechacun vers un ennemi, réel ou virtuel.

En effet, dans la Rome antique, nombreux étaient les conflits entrepatriciens et plébéiens au sujet des droits et des devoirs de chacun et pourtant jamais la cité n'était aussi soudéequ'après avoir conquis une cité adverse ou massacré une armée adverse.

De sorte que la violence n'est nuisible aupolitique que tant qu'elle ne trouve pas d'exutoire à l'énergie qu'elle déploie.

Le rôle de l'homme politique, souverain,sujet ou citoyen, n'est pas tant de nier ou de rejeter la violence mais bien plutôt de l'orienter afin de rendre utile aucorps sociale pareille puissance.Ce processus particulier exposé par René Girard dans La violence et le sacré est la sacralisation de la violence.

Le. »

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