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Qu'est ce qu'un esprit libre ?

Publié le 27/02/2008

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esprit
Qu'est ce qu'un esprit libre ?
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« L'esprit peut alors entreprendre de se libérer de ces cadres de pensée tout faits et de conquérir une véritableautonomie : c'est le moment de la créativité originale, qu'il faut distinguer de la pure excentricité qui affirme laliberté sans lui donner un contenu substantiel.

L'originalité créatrice peut se manifester aussi bien dans l'art quedans les sciences. La création est oeuvre de la liberté.

Le créateur, le grand artiste ne possèdepas seulement un savoir-faire.

Il est celui qui connaissant les règlesantérieures en invente de nouvelles.

Le grand peintre, par exemple, n'est pasun peintre d'École, un habile artisan qui applique scrupuleusement les règlesesthétiques en vigueur à une époque donnée.

Il ne suit pas les règles, il lestransgresse, bref, il crée.

Le grand artiste, celui qui crée, est un génie.

« Legénie est la disposition innée de l'esprit par laquelle la nature donne ses règlesà l'art » (« Critique de la faculté de juger »).

Pourquoi la nature ? Kant veutsignifier par l'emploi du mot nature: • que la création ne s'apprend pas.

Un savoir-faire s'apprend et le grandartiste l'a acquis.

Mais il permet de re-faire ce qui a été fait, d'imiter lesgrands, il ne permet pas de créer.

Le savoir-faire est une condition nécessairemais pas suffisante.

La création relève du don, de la nature définie comme cequi est donné et n'est pas l'oeuvre du savoir et du travail.• puisque pouvoir créer est un don, celui-ci n'est pas intelligible.

Le génieinvente les règles au fur et à mesure qu'il crée, sans avoir pensé ces règles etsans les avoir voulues.

L'artiste est inspiré au sens où il ne maîtrise pasentièrement ce qu'il est en train de faire, où, dans ces moments là, il n'a plusl'impression d'être l'auteur de son oeuvre.

La nature est ici ce qui estspontané, non pensé et ne dépend pas de notre pouvoir décisionnel ouintellectuel.Créer ce n'est pas seulement transgresser et nier.

Créer c'est produire quelque chose de nouveau.

Ce n'est pas fairen'importe quoi.

L'originalité ne suffit pas.

Créer c'est inventer de nouvelles règles esthétiques et l'artiste de génieinaugure ce qui deviendra une École. L'affirmation face à l'adversité. On peut enfin, en reprenant la tradition stoïcienne, penser que ce n'est pas tant par sa créativité spontanée quepar sa capacité de résistance face à l'adversité que l'esprit témoigne de sa liberté la plus haute : le sage considèreque sa liberté spirituelle est une citadelle imprenable que ne peuvent entamer les souffrances ou les malheurs ducorps.

L'esclave enchaîné peut encore être libre spirituellement, le dissident emprisonné peut maintenir sesconvictions même de façon muette. «Il y a des choses qui dépendent de nous; il y en a d'autres qui n'endépendent pas.

Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nostendances, nos désirs, nos aversions; en un mot, toutes les oeuvres qui nousappartiennent.

Ce qui ne dépend pas de nous, c'est notre corps, c'est larichesse, la célébrité, le pouvoir; en un mot, toutes les oeuvres qui ne nousappartiennent pas.

» (Manuel, I, 1.) Cette phrase, qui est la phrase d'ouverture du Manuel d'Épictète, est sansdoute la plus célèbre du stoïcisme, dont elle résume de manière extrêmementsynthétique la doctrine.

La distinction entre ce qui dépend de nous et ce quine dépend pas de nous est la première distinction que doit apprendre à fairecelui qui veut devenir sage et atteindre l'ataraxie (absence de trouble del'âme).

Ce qui dépend de nous, ce sont nos propres représentations [voirSénèque].

Il nous faut apprendre à les trier pour voir celles qui correspondentà des réalités, et celles qui ne sont que des fantasmes.

Ce qui ne dépend pasde nous, ce sont les choses du monde extérieur, contingentes, changeantes,sur lesquelles nous n'avons pas de prise.

Comme nous n'avons pas de prisesur elles, nous devons réciproquement nous défaire de l'idée qu'elles peuventavoir une importance pour nous.

La morale stoïcienne est une morale duréalisme.

Le sage doit reconnaître ce qui est réel, et s'en tenir là.

Les illusionsvéhiculées par nos peurs et nos espoirs fous doivent être abandonnées, carce sont elles qui nous plongent dans un trouble permanent. La phrase d'Épictète nous donne un exemple de morale rationnelle classique [voir aussi Épicure], sans recours à unetradition religieuse.

C'est la reconnaissance de la nécessité des événements, c'est-à-dire de leur caractèrerationnel, qui doit permettre de surmonter la peine ou les faux espoirs qu'il crée.

La mort de quelqu'un que l'on aime,par exemple, devient surmontable (pour les stoïciens) à partir du moment où l'on reconnaît le caractère nécessairede la mort pour tout être vivant, et la brièveté de la vie humaine en général au regard de l'éternité.Il ne faut pas assimiler le stoïcisme avec un simple fatalisme: pour le fataliste, rien ne compte, parce que rien nedépend de nous.

Les stoïciens font bien le partage entre ce qui ne dépend pas de nous et ce qui dépend de nous:dire que la vie est brève et que la mort ne doit pas nous affecter ne veut pas dire que la vie ne vaut rien.

L'homme,. »

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