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La politique est-elle l'affaire de tous?

Publié le 03/02/2005

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Rendant hommage à l'habileté de la démonstration de Socrate, un autre des interlocuteurs (Adimante) s'insurge contre les conclusions auxquelles il aboutit. Il objecte : « On voit bien que ceux qui s'appliquent à la philosophie, et qui, après l'avoir étudiée dans la jeunesse pour leur instruction, ne l'abandonnent pas mais y restent attachés, deviennent pour la plupart des personnages tout à fait bizarres, pour ne pas dire tout à fait pervers, tandis que ceux qui semblent les meilleurs, gâtés néanmoins par cette étude que tu vantes, sont inutiles aux cités. » Socrate n'en  disconvient pas. Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux. Socrate s'explique au moyen d'une image. Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, se disputent le gouvernail et méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un « bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes. Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes de hautes qualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développant il parvienne à toutes les vertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne lui convenant pas, c'est une nécessité qu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vont se détourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille. Dès lors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leur nature et à la vérité, d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches, la déshonorent, et lui attirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que de ceux qui ont commerce avec elle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux.

« et que nul n'aurait jamais pu prévoir.

Si bien qu'en y réfléchissant moi-même, il m'arrive parfois de l'accepter.Cependant, comme notre libre arbitre ne peut disparaître, j'en viens à croire que la fortune est maîtresse de lamoitié de nos actions, mais qu'elle nous abandonne à peu près l'autre moitié.

Je la vois pareille à une rivièretorrentueuse qui dans sa fureur inonde les plaines, emporte les arbres et les maisons, arrache la terre d'un côté, ladépose de l'autre ; chacun fuit devant elle, chacun cède à son assaut, sans pouvoir dresser aucun obstacle.

Et bienque sa nature soit telle, il n'empêche que les hommes, le calme revenu, peuvent prendre certaines dispositions,construire des digues et des remparts, en sorte que la nouvelle crue s'évacuera par un canal ou causera desravages moindres.

Il en est de même de la fortune : elle fait la démonstration de sa puissance là où aucune vertu nes'est préparée à lui résister ; elle tourne ses assauts où elle sait que nul obstacle n'a été construit, pour lui tenirtête. Alain Voter, ce n'est pas précisément un des droits de l'homme ; on vivrait très bien sans voter, si l'on avait la sûreté,l'égalité, la liberté.

Le vote n'est qu'un moyen de conserver tous ces biens.

L'expérience a fait voir cent fois qu'uneélite gouvernante, qu'elle gouverne d'après l'hérédité, ou par la science acquise, arrive très vite à priver les citoyensde toute liberté, si le peuple n'exerce pas un pouvoir de contrôle, de blâme et enfin de renvoi.

Quand je vote, jen'exerce pas un droit, je défends tous mes droits.

Il ne s'agit donc pas de savoir si mon vote est perdu ou non, maisbien de savoir si le résultat cherché est atteint, c'est-à-dire si les pouvoirs sont contrôlés, blâmés et enfin détrônésdès qu'ils méconnaissent les droits des citoyens.

On conçoit très bien un système politique, par exemple le plébiscite(1), où chaque citoyen votera une fois librement, sans que ses droits soient pour cela bien gardés.

Aussi je ne tienspas tant à choisir effectivement, et pour ma part, tel ou tel maître, qu'à être assuré que le maître n'est pas lemaître, mais seulement le serviteur du peuple.

C'est dire que je ne changerai pas mes droits réels pour un droit fictif. Rousseau C'est beaucoup que d'avoir fait régner l'ordre et la paix dans toutes les parties de la république ; c'est beaucoup quel'Etat soit tranquille et la loi respectée : mais si l'on ne fait rien de plus, il y aura dans tout cela plus d'apparenceque de réalité, et le gouvernement se fera difficilement obéir s'il se borne à l'obéissance.

S'il est bon de savoiremployer les hommes tels qu'ils sont, il vaut beaucoup mieux encore les rendre tels qu'on a besoin qu'ils soient ;l'autorité la plus absolue est celle qui pénètre jusqu'à l'intérieur de l'homme, et ne s'exerce pas moins sur la volontéque sur les actions.

Il est certain que les peuples sont à la longue ce que le gouvernement les fait être.

Guerriers,citoyens, hommes, quand il le veut ; populace et canaille quand il lui plaît : et tout prince qui méprise ses sujets sedéshonore lui-même en montrant qu'il n'a pas su les rendre estimables.

Formez donc des hommes si vous voulezcommander à des hommes : si vous voulez qu'on obéisse aux lois, faites qu'on les aime, et que pour faire ce qu'ondoit, il suffise de songer qu'on le doit faire.

Hume Prêcheriez-vous, dans la plupart des pays du monde, que les relations politiques sont fondées dans leur ensemblesur le consentement volontaire ou sur une promesse mutuelle, que le magistrat vous ferait emprisonner sur l'heurecomme séditieux pour avoir défait les liens de l'obéissance ; à moins que vos amis ne vous aient d'abord faitenfermer comme un fou délirant pour avoir avancé de telles absurdités.

[...] Mon intention n'est pas ici de nier quele consentement populaire, lorsqu'il a lieu, soit une façon légitime de fonder le gouvernement.

Il est sûrement lefondement le meilleur et le plus sacré de tous.

Je prétends seulement qu'il n'a que fort rarement eu lieu, même à unfaible degré, et presque jamais dans sa pleine extension ; et qu'il faut bien, par conséquent, reconnaître aussiquelque autre façon de fonder le gouvernement.

[...] La raison, l'histoire et l'expérience nous ont appris que toutesles sociétés politiques ont eu une origine beaucoup moins exacte et beaucoup moins régulière ; et s'il fallait choisirune période durant laquelle on a le moins tenu compte du consentement du peuple dans les affaires publiques, ceserait précisément celle d'un changement de régime.

Sous une constitution solidement établie, il est fréquent quel'on consulte le peuple sur ses préférences ; mais tant que dure la fureur des révolutions, des conquêtes et desconvulsions publiques, c'est d'ordinaire la force militaire ou l'habileté politique qui tranche le débat.

Quand unnouveau régime est institué, par quelque moyen que ce soit, les gens en sont d'habitude mécontents, et s'ils luiprêtent obéissance, c'est par crainte et par nécessité plutôt que par aucune idée d'allégeance ou d'obligationmorale.

[...] Dira-t-on que, en vivant sous la domination d'un prince qu'il pourrait quitter, tout individu a donné àl'autorité de celui-ci son consentement tacite et lui a promis obéissance ? On peut répondre à cela qu'un telconsentement implicite ne peut avoir lieu que là où un homme imagine que la question dépend de son choix.

Mais làoù il pense (comme font tous les hommes qui sont nés sous un gouvernement établi) que, par sa naissance, il doitallégeance à un certain prince ou à une certaine forme de gouvernement, il sera absurde d'en inférer unconsentement ou un choix que, dans ce cas, il dénonce et renie expressément.

Pouvons-nous dire sérieusementqu'un pauvre paysan, ou un pauvre artisan, possède la liberté de choisir de quitter son pays, alors qu'il ne connaîtaucune langue étrangère, ni les coutumes des autres peuples, et qu'il vit au jour le jour de son maigre salaire ? À cecompte, nous pourrions aussi bien soutenir qu'un homme sur un navire, puisqu'il reste à bord, consent librement àl'autorité du commandant ; quand bien même on l'aurait amené là au cours de son sommeil et que s'il quittait le borden sautant à la mer, il périrait à l'instant.. »

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