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Peut-on dire que la perception est une connaissance ?

Publié le 23/02/2005

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perception
Ou, au contraire, connaître, ne consiste-t-il pas tout simplement à faire le compte-rendu de notre expérience perceptive ? Enfin, la perception ne présuppose-t-elle pas que l'esprit projette sur ce qu'il enregistre des structures de liaison, de façon à rendre le donné de la perception de plus en plus cohérent ?     Proposition de plan : 1. La perception est illusion de connaissance : Platon             Pour Platon, la réalité n'est qu'intellective. Le monde du vrai, c'est le monde des idées ; à ce titre, toute connaissance est spirituelle, nécessairement.             Dès lors, chercher le vrai et fonder la connaissance sur la perception sensible, le vécu perceptif, c'est aller droit vers l'erreur en posant comme vrai ce qui est biaisé par les sens. En effet, le donné sensible ne nous est accessible que par une perception trompeuse. La perception est illusion de réalité, quand la réalité réside dans l'idée et le processus intellectuel. Pour Platon, donc, perception et connaissance sont deux processus antinomiques.   2.

Une perception étant un état de conscience, elle n'est pas seulement déterminée par l'objet perçu, mais aussi par le sujet qui perçoit. Elle remplit donc une condition nécessaire pour être une connaissance : être un rapport entre le sujet connaissant et la chose connue. Mais comme une perception est instantanée, elle est déjà achevée au moment où j'en ai conscience, alors qu'une connaissance semblerait devoir être une conclusion tirée consciemment, élaborée par un raisonnement. La perception pose donc le problème suivant : est-il possible que mon esprit effectue inconsciemment des inférences (c'est-à-dire des étapes de raisonnement) ?

perception

« Pour Hume ou Locke pour ne citer qu'eux, toutes nos connaissances viennent au contraire de l'expérience perceptive.

Par exemple, la causalité n'est qu'une habitude de l'esprit due à laconjonction constante de deux phénomènes : je vois plusieurs fois B succéderà A ; dès que je vois A, je pense à B, j'attends B.

Ainsi, je finis par penserque A est la cause de B.

En somme, j'infère la causalité à partir de lasuccession.

Prenons un exemple concret : tous les matins, je vois le soleil selever.

J'en déduis que le soleil se lèvera demain.

Or, rien ne certifie que celaaura lieu.

J'ai déduit cette conséquence à partir de l'habitude, non d'uneconnaissance.

Ce que l'on appelle connaissance n'est donc qu'un assemblaged'idées reçues, posées comme vérités à partir de mon expérience sensibleperceptive.

La seule réalité est dans les phénomènes, l'esprit n'étant riend'autre qu'une « tabula rasa » sur laquelle s'impriment les donnéesperceptives.

Une autre solution consiste à affirmer que toutes les connaissances de l'homme, y compris les principes de la raison dérivent de l'expérience. C'est ainsi que pour Locke , il n'existe ni connaissance ni principe inné.

Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes , Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de toute écriture.

Nosidées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et enparticulier les catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de lacombinaison des idées simples.

Pour Hume aussi les principes de la raison ne sont pas innésmais acquis par l'expérience.Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes , innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.

On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments.1.

L'origine des idées .

L'esprit, dit Locke , est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa).

« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujoursagissante et sans borne, lui présente avec une variété presque infinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et detoutes ses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.

C'est lefondement de toutes nos connaissances, c'est de là qu'elles tirent leur premièreorigine .

» (« Essais sur l'entendement humain »).

L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.

Ainsi, un certainnombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).

C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »… Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc,du jaune….

Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idéedes couleurs.

Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais del'expérience interne ; cad des observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »… Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peutconcevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter une montagned'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à lapossibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles lesidées de « rouge », « chaud »…) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver lavaleur de nos pensées ou plus exactement de notre langage.

Les mots dépendentdes données sensibles particulières, aussi généraux et abstraits soient-ils.

De quoisuffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si cen'est qu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pourétablir la signification d'un mot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s)sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée,de retour.

Ainsi l'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notreconnaissance, mais aussi ce qui la justifie.

En ce sens, il ne répond pas seulement à la. »

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