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Est -ce rationnel de définir l'homme comme libre ?

Publié le 09/03/2005

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HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.

DÉFINITION (lat. definire, borner, fixer les limites)

Log. Opération qui consiste à déterminer l'ensemble des caractères essentiels d'un concept. Ainsi, une définition n'est pas purement descriptive : elle dit moins tout ce qu'est une chose que ce qu'elle ne peut pas ne pas être, autrement dit ce qui lui est strictement nécessaire pour être ce qu'elle est. « La définition fait connaître ce qu'est la chose » (Aristote); c'est une proposition qui énonce l'essence d'un être, d'une chose.

LIBERTÉ (lat. libertas, condition de l'homme libre)

Gén. La liberté au sens primitif s'oppose à l'esclavage et se définit alors négativement comme absence de contrainte extérieure. On appelle ordinairement liberté physique le fait d'agir sans entrave ou de suivre spontanément les lois correspondant à sa nature propre comme le fait une plante qui se développe sans tuteur. Appliquée à l'homme, cette expression semble inadéquate sauf à désigner strictement la possibilité matérielle de faire. Car, pour qu'un homme soit libre, il faut non seulement qu'il puisse matériellement, mais encore qu'il veuille : l'homme peut toujours s'interdire à lui-même de faire ce qu'il peut faire. Mor. État d'un être qui se décide après réflexion, en connaissance de cause, qu'il fasse le bien ou le mal. La liberté, au sens moral, caractérise l'homme en tant qu'être responsable. Ainsi, Kant distingue la volonté libre, qui suppose que celui qui agit sait ce qu'il veut et agit conformément à des raisons qu'il approuve, et l'arbitraire, qui ne suppose pas l'existence de la raison. La liberté morale est donc autonomie, obéissance à la loi de la raison (pouvoir de se déterminer par soi-même) et non soumission aux penchants de la sensibilité». Cependant, la liberté semble ici se confondre avec la Raison. Descartes, au contraire, considérait que la liberté se manifeste déjà dans tout acte de choisir, distinguant ainsi la liberté éclairée (qui sait ce qu'elle veut) de la liberté d'indifférence (définie comme l'indétermination de la volonté relativement à ses objets). On peut toujours choisir entre deux solutions alors même qu'on est indifférent. Pour Descartes, la liberté n'est donc pas toujours responsabilité, mais d'abord libre arbitre qui, en son plus bas degré, se définit comme simple puissance d'agir sans aucune raison ou sans autre cause que l'existence même de cette puissance de choisir arbitrairement.

RATIONNEL

Gén. Ce qui est logique et conforme à une bonne méthode, ou à l'appropriation des moyens à une fin d'ordre technique. Ainsi, ce qui est rationnel n'est pas forcément raisonnable : on peut dire que la solution finale (que la conscience morale réprouve) a été organisée rationnellement par l'État nazi, ce qui n'implique aucunement son caractère raisonnable. Max Weber distingue « la rationalité instrumentale » qui consiste simplement à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à l'obtention d'une fin, et la « rationalité morale » qui pose et comprend les fins devant être visées. Phi. Conforme à la raison (aux sens 2, 3, 4).

 Est dit rationnel ce dont on peut rendre raison, c'est-à-dire ce que l’on peut expliquer en le ramenant à une cause ou à une loi. Or est-il possible de rendre raison de ce qui arrive librement ? Il faut ici distinguer deux acceptions de la liberté qui peut être pensée 1) négativement comme le fait de ne pas subir de contrainte externe de la part d’un autre qui limiterait notre pouvoir d’action 2) positivement, comme la capacité de se déterminer soi-même à prendre un parti plutôt qu’un autre. La liberté au premier sens est déjà difficile à accorder avec la rationalité, puisqu’elle supposerait que l’homme échapperait au réseau de causes et d’effets qui régit les événements. De plus cette liberté négative (ne pas être déterminé de l’extérieur à ses actions) ne suffirait pas pour autant à faire accéder l’homme à une conscience de la liberté au sens positif d’une détermination de soi par soi. Dès lors le problème devient plutôt de comprendre en quoi le sentiment de pouvoir se déterminer par soi-même à agir de telle façon plutôt que de telle autre, peut être compatible avec le réquisit rationnel de pouvoir expliquer n’importe quel effet par une cause déterminée. Il faut donc parvenir à expliquer comment une action par liberté peut avoir lieu sans contrevenir aux lois de la nature, qui stipulent que toute chose en tant qu’effet est conditionnée par une cause. N’est-ce pas alors la double nature de l’homme, qui est un être enraciné dans la nature sans pour autant s’y réduire, qui peut seule rendre compte de cette possibilité de définir rationnellement l’homme comme un être libre ?

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