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La conscience de soi est-elle une connaissance?

Publié le 12/04/2005

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conscience
la matière et l'esprit) : la question devient alors : "la conscience de mon corps est-elle une connaissance de mon corps ?" (et là, on voit que la réponse peut paraître négative ici : je peux avoir conscience que mon corps est malade lorsque je souffre mais je ne connais pas pour autant par exemple l'état de mes cellules). Problématisation : Il s'agit de partir de la question (qui suppose une réponse en oui ou non) et de montrer pourquoi on ne peut pas répondre simplement à la question. Si je réponds "oui", alors comment se fait-il que je ne connaisse pas mon corps ? Est-ce parce que ce n'est pas "soi" ? Si je réponds "non" : on voit bien que la conscience de soi permet de savoir que le "soi" est une conscience. Or, le fait de savoir que je suis une conscience, pourquoi cela serait-il différente de connaître que je suis une conscience ? Le problème est donc le suivant : il faut admettre une grande affinité entre la conscience de soi et la connaissance de soi dans la mesure où il n'y a pas de connaissance sans conscience et que la conscience de soi étant certaine, est ainsi rapprochée de la connaissance. Mais le soi n'est pas un objet comme un autre, et dès lors vient troubler la conception traditionnelle que l'on a de la connaissance (la connaissance doit porter une un objet nécessaire et général, pour être elle-même certaine et universelle). Se pose donc alors la question de savoir si la conscience de soi est identique à la connaissance de soi.
Analyse du sujet :
·                    Le sujet met en oeuvre trois notions : conscience / connaissance / soi. Il faut traiter ces trois termes en même temps pendant la dissertation en ce posant la question de leurs rapports.
·                    La question est tout d'abord celle de l'identité ou de la différence entre deux relations (la conscience et la connaissance) à un (supposé) même objet (le soi).
·                    Il y a donc déjà deux questions : s'agit-il du même "soi" selon qu'on en a conscience ou connaissance (ce qui conduit à s'interroger sur la nature de la conscience et de la connaissance tout autant que sur la nature du "soi") ? Si oui, alors quelle différence reste-t-il entre la conscience et la connaissance de cet objet ? Si non, qu'est-ce qui est respectivement l'objet de la conscience et de la connaissance : il s'agira alors d'interroger les différents sens du "soi" (le Moi, le sentiment du moi, mon corps...) ?
·                    Si l'on s'interroge sur la notion de conscience on remarque qu'on peut également la déterminer comme une chose / objet et pas comme un rapport : on peut dire "je suis une conscience", mais pour la connaissance seulement "j'ai une connaissance" : dans ce dernier cas, la connaissance désigne un rapport entre "moi" et une "chose" (cf. le chap. sur la vérité). Mais le moi, ce peut être alors le "soi" ou encore la "conscience".
·                    On remarque également dans la formulation du sujet la différence entre "la" conscience et "une" connaissance. Cela suppose qu'il n'y aurait qu'une conscience de soi, alors qu'il serait possible d'avoir plusieurs connaissances de soi : il faudra donc s'interroger sur la possibilité ou non d'avoir plusieurs consciences de soi et ce que cela peut vouloir dire d'avoir plusieurs connaissances de soi.
·                    Si l'on s'interroge sur la notion de "soi" on remarque : que le soi est bien souvent déterminé comme "ma" conscience ce qui revient à la formulation suivante du sujet : "la conscience de ma conscience est-elle une connaissance de ma conscience ?".
·                    Mais alors le sujet se redouble : si le soi est "ma" conscience, et si "moi", c'est la conscience que j'ai de moi, alors le soi est la conscience de ma consicence, laquelle, en tant que mienne, est encore conscience d'une conscience et ceci à l'infini. Ce qu'on doit retenir ici, c'est que le soi paraît être une conscience infinie qui se redouble, à la différence d'autres objets (chap. sur la conscience).
·                    Mais on peut aussi le déterminer comme étant par exemple mon corps (cf. le chap. la matière et l'esprit) : la question devient alors : "la conscience de mon corps est-elle une connaissance de mon corps ?" (et là, on voit que la réponse peut paraître négative ici : je peux avoir conscience que mon corps est malade lorsque je souffre mais je ne connais pas pour autant par exemple l'état de mes cellules).
 
Problématisation :
 
Il s'agit de partir de la question (qui suppose une réponse en oui ou non) et de montrer pourquoi on ne peut pas répondre simplement à la question. Si je réponds "oui", alors comment se fait-il que je ne connaisse pas mon corps ? Est-ce parce que ce n'est pas "soi" ? Si je réponds "non" : on voit bien que la conscience de soi permet de savoir que le "soi" est une conscience. Or, le fait de savoir que je suis une conscience, pourquoi cela serait-il différente de connaître que je suis une conscience ?
Le problème est donc le suivant : il faut admettre une grande affinité entre la conscience de soi et la connaissance de soi dans la mesure où il n'y a pas de connaissance sans conscience et que la conscience de soi étant certaine, est ainsi rapprochée de la connaissance. Mais le soi n'est pas un objet comme un autre, et dès lors vient troubler la conception traditionnelle que l'on a de la connaissance (la connaissance doit porter une un objet nécessaire et général, pour être elle-même certaine et universelle). Se pose donc alors la question de savoir si la conscience de soi est identique à la connaissance de soi.
 


conscience

« connaissance de mon "essence" (ce qui est proprement la connaissance).

De ce point de vue donc, même si c'est le mêmesoi qui est considéré, cela serait par deux modalités différentes.

Dans un cas (le sentiment) connaissance confuse, dansl'autre, connaissance claire (c'est à dire par des idées) : exemple du musicien qui peut saisir les accords des sons parsentiment, mais il ne les connaît pas par idée comme le physicien qui leur fait correspondre des rapports mesurables. · De plus, si on s'intéresse à l'essence du soi, alors on le détermine comme conscience.

Or la conscience n'est pas un objet(donc pas objet possible de connaissance) : Sartre Situations I : la conscience "n'est rien que le dehors d'elle-même" : ce qui veut dire que quand on veut la saisir, on saisit toujours un objet qu'elle contient (ce qu'on appelle son "contenu intentionnel" :ce que la conscience vise, par exemple la fleur que je perçois) mais jamais elle-même.

Cet objet est "au dehors" au sens oùla conscience porte toujours sur un monde qui est en face d'elle.

La conscience n'est donc pas une essence mais uneexistence (c'est à dire une liberté : voir la question du rapport essence / existence dans l' Existentialisme est-il un humanisme ?). · Si, par ailleurs, on supposait que le soi est un corps et qu'à ce titre il serait connaissable (par les lois de la physiologie) alorsle problème serait inversé : on a connaissance de soi (des lois de son corps) mais pas conscience de soi (à aucun momenton ne peut saisir immédiatement l'état de son corps). Transition : cela implique que le soi est quelque chose de problématique.

Il convient donc de reprendre l'analyse de ce "soi". 3.

La conscience de soi et la connaissance de soi ne peuvent donc signifier la même chose : - En réalité, ce que l'on nomme "soi" n'est pas l'objet possible de connaissance car comme la remarqué Kant ( Critique de la Raison pure ), si le soi est est le moi comme "sujet transcendantal des représentations", il est condition d'apparition des phénomènes (= ce sans quoi rien ne m'apparaîtrait) et n'est donc pas lui-même un phénomène (phénomène = ce qui est donné à la conscience).Autrement dit : le soi (appelé "sujet transcendantal par Kant) rend possible la conscience (avoir conscience = unifier une diversitédonnée pour les rapporter à un moi : c'est par le "moi" que la conscience a une certaine unité, sans quoi chaque nouvelle perceptionne serait pas liée à la suivante ni aux précédentes).

Et dès lors, on ne peut en avoir une connaissance car cela supposerait qu'elle mesoit donnée comme un phénomène qu'en réalité elle rend possible mais qu'elle n'est pas (à aucun moment dans ma vie intérieur jeperçois ma conscience : ma conscience, je sais que j'en ai une en percevant d'autres choses.

Le contenu de la conscience n'estjamais la coscience elle-même).- Ensuite comme le remarque Hume ( Traité de la nature humaine ) : lorsque je "pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi- même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre.

Je ne parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception et je ne peux jamais rien observer d'autres que la perception".

Le moi est donc une fiction (= quelquechose que l'on invente derrière ce qui nous est donné pour produire une unité).- De ces analyse on conclut donc que la connaissance de soi suppose que quelque chose soit donné, or le soi n'est jamais donné,donc il est inconnaissable (si même il existe !).

Néanmoins on a bien conscience de soi puisqu'on a conscience tout court (le soi = cequi fait qu'on ramène une diversité à une unité donc ce qui rend possible la conscience).

Il y a donc différence entre le "soi" qu'on"connait", qui n'est qu'un pseudo objet, et la conscience que je suis, inconnaissable.

Conclusion : la conscience de soi n'est pas une connaissance de soi parce que, même en admettant que le soi (l'ipséité : le fait d'être un moi ou un soi) existe comme objet, il est inaccessible.

Ce que l'on prétend ainsi connaître (le moi, le sujet, le cerveau) est enréalité autre chose que le soi car cela ne rend pas compte de ce que le soi est une conscience ; en outre, toute connaissancesuppose un objet donné ;le soi étant la conscience, et la conscience n'étant pas un donné, la réponse à la question est donc négative.

SECONDE CORRECTION: Introduction :La conscience est une fonction d'attention au réel, c'est ce qui nous permet de recevoir dans notre esprit leschoses du monde extérieur.

On a coutume de qualifier d'inconscient celui qui ignore les effets du monde dans lequelil vit, qui ignore les risques qu'il court et les choses qui l'entourent.

La conscience semble donc associéeimmédiatement à la connaissance.

Mais la conscience est aussi avant tout une fonction réflexive et introspective,qui ramène les choses au sujet, à sa subjectivité.

La conscience est l'expérience de notre propre subjectivité, elleest conscience de soi avant d'être conscience du monde extérieur.

Partant, peut-on dire que la seule conscience desoi est une connaissance ? 1ère partie : La conscience est la fonction de notre perception : elle est un mode d'accès à la connaissance. -Comme expérience, la conscience est un fait irrécusable.

Elle est ce qui me permet d'avoir accès au monde quim'entoure, de percevoir les objets et les personnes, mais aussi mes pensées et celles d'autrui.

La conscience est unmode d'accès indispensable à la réalité, et il est évident que si l'on est inconscient (endormi, ou évanoui) on ignoretout de nous-même et de ce qui nous entoure.

Il faut d'abord être conscient de soi, pour pouvoir connaître autrechose.

La conscience de soi, c'est l'éveil de la conscience, et la condition de possibilité d'accéder à uneconnaissance extérieure.. »

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