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1430 : Jeanne d'Arc capturée devant Compiègne.

Publié le 14/05/2012

Extrait du document

 

 

Jeanne d’Arc entre dans la ville à l’aube. Le soir, au cours d’une sortie, elle est faite prisonnière. Elle est vendue aux Anglais par un Bourguignon du nom de Jean de Luxembourg pour la somme de 10 000 livres tournoi. 

 

« la juger pour héré sie.

En juin , Henry VI est à Calais avec son oncle le duc de Bedford .

L 'ancien recteur de l'Univer ­ sité de Paris, devenu évêque de Beauvais grâce au duc de Bourgogne , s'y rend et deman­ de audie nce.

Couronné roi d 'A n gleterre à Westminster, le jeune Henry VI ne dé ses père pas d'être un jour couronné roi de France.

Se débarrasser de Jeanne d'Arc, redoutable chef de guerre, pourrait accélérer les choses.

Rapidement, les conditions du « rachat » de la prisonn1ere sont fi xées.

Cauchon pourra offrir à Jean de Luxembourg une rançon de six mille livres tournois, pouvant être portée à dix mille au maximum.

Lionel de Wamdonne, responsable de la capture , recevra , lui, une rente annuelle de trois cents livre s tournois .

Informé du « marché » proposé par Cauchon , Jean de Luxembourg ne bronche pas .

VEILLÉE PAR TROIS JEANNE Tout au long de sa captivité dans la tour du donjon du château de Beaurevo ir , Jeanne d 'Arc va être épaulée par trois autres Jeanne.

Jeanne de Béthune, l'épouse de Jean de Luxembourg, a vu son premier mari, Robert de Bar , tué par les Anglais à la bataiUe d 'Az incourt.

Jeanne de Bar est la fille de Jeanne de Béthune et de Robert de Bar.

Jeanne de Luxembourg , ancienne dame d 'honneur de la reine Isabeau de Bavière , est la tante de Jean de Luxembourg dont elle a fait son héritier .

Ces trois femmes , émues par la situation de la Pucelle , vont veiller au mieux sur elle, lui offrant notamment « habit de femme et de l'étoffe pour en faire ».

C'est grâce à leur soutien , et à l'influence dont elles vont user pendant plusieurs mois auprès de Jean de Luxembourg que Jeanne d 'Arc n'est pas immédiatement livré e aux Anglais.

Un choix difficile Malgré les courriers adressés par l'évêque, malgré les pres­ sions que ce dernier exerce sur l e duc de Bourgogne, Philippe l e Bon -dont Jean de Luxembourg est le vassal- les choses traînent.

C'est que Jean de Lu xembou rg est face à un choix difficile .

Doit - il obéir à son ma ître, qui vient de lui remettre le collier de chevalier de la Toison d'or ? Ou doit-il lui désobéir , comme ne ces­ sent de l'en adjurer sa femme , ]eanne de Béthune , et sa tante, ]eanne de Luxem­ bourg? Les deux femmes, qui ont pris en «grande sympa­ thie » la prisonnière de Beaurevoir , ne désespèrent pas que le parti de Charles VII l ' emporte sur celui de l'A nglais.

Jean de Luxembou rg ..

li ~ E 'ti w 0 choisit de « laisser du temps au temps » .

L'été passe.

Finalement , la mort de sa tante , le 18 septembre 1430 , fait pencher la balance .

Il accepte de livrer la Pucelle .

Après cent cinquante-trois jours d'efforts, Pierre Cauchon a réussi .

Le 24 octobre, jour où Compiègne se libère et où Jean de Luxembourg est défa it , l e trésorier ang lais Thomas Blount rassemble l'argent nécessaire au rachat de ]eanne .

Le 6 décembre , une quittance remise par l'écuyer Jean Bruyse atteste que Jean de Luxembourg a bien reçu les dix mille livres tournois en échange de sa prisonnière .

Commence alors un long voya­ ge jusqu 'à Rouen .

Jeanne va devoir affronter un procès dont l'issue ne fait déjà aucun doute.

Elle, sereine, attend les flammes du bûcher, aux­ quelles elle succombera , le 30 mai 1431.

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