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Devons-nous nous méfier de nos certitudes ?

Publié le 24/08/2005

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NIETZSCHE, Considérations Inactuelles.IV - LES FAUSSES PISTES.Ne pas distinguer la certitude sensible (fondée sur l'arbitraire du sentiment) de la certitude morale (qui répond à l'impuissance de la raison).Ne pas assimiler certitude et vérité. Vérité et certitude :Toute erreur qui n'est donc pas simple étourderie a une nécessité, qui explique justement pourquoi nous ne possédons pas immédiatement la vérité et que nous devons apprendre et chercher. Mais, plus profondément, on peut encore se demander si nos illusions ne sont pas en réalité la contrepartie de notre désir de la vérité. Car est-ce bien la vérité elle-même que nous aimons ou simplement la certitude qu'elle nous procure ? Tout ce qui est vrai est certain mais à l'inverse tout ce qui nous donne une certitude n'est pas vrai. La certitude n'est que le critère subjectif de la vérité. Elle se confond le plus souvent avec le sentiment intime d'être «dans» le vrai.

« l'obscurité de la caverne. La "connaissance" que les préjugés nous livrent n'est qu'arbitraire, c'est-à-dire non fondée. B - DE LA NÉCESSITÉ DE VIVRE AVEC DES CERTITUDES. La science n'apporte pas de réponse à tous les problèmes. Kant, dans L'Antinomie de la Raison Pratique, nous montre la nécessité de fonder la croyance en l'immortalité del'âme et en l'existence de Dieu sur les postulats de la raison ; il s'agit alors de certitudes rationnelles mais non pasde vérités démontrables selon le cheminement de la science. C'est le sens de la maxime célèbre contenue dans la préface de la Critique de la Raison Pure : "Il faut abroger lesavoir pour laisser place à la foi". Cette foi même qui peut conduire à croire sans les preuves et même quelquefois contre les preuves. C - RÉHABILITATION DU DOUTE. En fait, n'est-ce pas aussi la certitude entrave la dynamique de la pensée et qui ainsi empêche tout progrès de laréflexion. Hegel nous enseigne que la philosophie, la pensée sont inquiétude, c'est-à-dire perpétuelle tension vers la vérité. La pensée n'avance que par crises, contradictions résolues, puis dépassées, certitudes sans cesse remises encause. Descartes, quant à lui, décide de rejeter toutes les certitudes, de pratiquer un doute systématique et méthodiqueafin de fonder toutes ses connaissances futures : c'est même là la preuve de l'exigence d'intégrer le doute dans laséquence des étapes qui conduisent jusqu'au savoir. Voilà pourquoi ce peut être la certitude qui rend fou là où le doute apaise et tranquillise. III - LES REFERENCES UTlLES. PLATON, La République , livres 6 et 7. DESCARTES, Méditations Métaphysiques . KANT, Critique de la Raison Pratique . NIETZSCHE, Considérations Inactuelles . IV - LES FAUSSES PISTES. Ne pas distinguer la certitude sensible (fondée sur l'arbitraire du sentiment) de la certitude morale (qui répond àl'impuissance de la raison).Ne pas assimiler certitude et vérité. Vérité et certitude : Toute erreur qui n'est donc pas simple étourderie a une nécessité, qui explique justement pourquoi nous nepossédons pas immédiatement la vérité et que nous devons apprendre et chercher.

Mais, plus profondément, onpeut encore se demander si nos illusions ne sont pas en réalité la contrepartie de notre désir de la vérité.

Car est-ce bien la vérité elle-même que nous aimons ou simplement la certitude qu'elle nous procure ? Tout ce qui est vraiest certain mais à l'inverse tout ce qui nous donne une certitude n'est pas vrai.

La certitude n'est que le critèresubjectif de la vérité.

Elle se confond le plus souvent avec le sentiment intime d'être «dans» le vrai.

Mais est-ce unepreuve suffisante ? On peut en douter.

Si être certain consiste simplement à tenir fermement quelque chose pourvrai, alors une simple opinion, croyance ou conviction, pourvu qu'elle soit bien ancrée, pourvu que j'y crois «durcomme fer», serait immédiatement une vérité.

Que Dieu existe, je peux le croire et en être certain, autrement ditc'est une affirmation que je tiens pour vraie.

Mais en fait, cette affirmation, quelles que soient les raisons quej'invoque, est moins vraie ou fausse qu'indécidable : ce n'est qu'une simple certitude subjective.

Le croyant n'estcertes pas un menteur : il croit sincèrement et «de toute son âme» à la vérité de sa croyance.

ôtez lui cettecertitude et il cessera de croire ou tombera dans le doute.Il y a donc en vérité moins de certitude dans le savoir que dans la foi, puisque que tout savoir est par définitionrectifiable et discutable, c'est à dire susceptible d'être réfuté ou mis en doute.

Il faudrait dire alors que n'aime«vraiment» la vérité que celui qui commence par se défaire de toute certitude en sachant reconnaître le désir ou lesintérêts qui se cachent derrière son besoin de certitude.

Mais cela est-il en notre pouvoir ? Jugeons-nous commenous le voulons ? Nous savons d'expérience que nous ne sommes pas libres devant la vérité.

Ce que je conçois. »

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