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Faire son devoir sans etre heureux, est-ce toute la morale ?

Publié le 11/09/2005

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Le bonheur, selon l'expression de Kant, est « un idéal, non de la raison, mais de l'imagination ». Le bonheur chez Kant. « Pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire. Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d'une manière d'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de plus de besoins encore ses désirs qu'il a déjà bien assez de peine à satisfaire. Veut-il du moins la santé ? Que de fois l'indisposition du corps a détourné d'excès où aurait fait tomber une santé parfaite, etc. ! Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d'après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela il lui faudrait l'omniscience.

Aristote aussi bien que les Épicuriens ou les Stoïciens s'accordent sur ce point : seule une vie juste et droite peut nous faire accéder au bonheur véritable, c'est-à-dire durable. Pour les Épicuriens, si le plaisir est essentiel au bonheur, certains désirs amènent plus de troubles que de réjouissances : il faudra les écarter, et se contenter des désirs naturels et nécessaires, parce qu'ils sont source de plaisir et faciles à satisfaire. Pour les Stoïciens, le bonheur ne saurait être durable s'il dépend des circonstances extérieures : je dois discipliner ma volonté pour apprendre à ne dépendre que de moi, parce que mon bonheur ne peut être laissé aux caprices de la fortune.

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« l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendraitvainement qu'ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte latotalité d'une série de conséquences en réalité infinie...

» Kant , « Fondements de la métaphysique des moeurs ». L'objet de la « Dialectique » de la raison pure pratique, c'est le souverain bien , défini comme l'accord de la vertu et du bonheur, dont nous avons besoin en tant qu'êtresdoués d'une sensibilité.

La vertu et le bonheur sont liés dans le concept du souverainbien.

Par suite, il faut déterminer la nature de cette liaison, de cette unité.

Ou bienelle est analytique et il faut affirmer l'identité de la vertu et du bonheur ; ou bien elleest synthétique et il faut dire alors que la vertu engendre le bonheur.

Les deuxgrandes écoles morales de l'antiquité, stoïcisme et épicurisme, ont adopté le principecommun de l'identité du bonheur et de la vertu, mais elles l'ont conçu de façonsdifférentes.

Tous deux se trompaient en ceci qu'ils considéraient l'unité du concept desouverain bien comme analytique, alors qu'elle est synthétique ; en d'autres termes,leur erreur commune était de considérer comme identiques deux éléments hétérogènesou du moins de regarder l'un des deux comme faisant partie de l'autre : « Le stoïcien soutenait que la vertu est tout le souverain bien et que le bonheur n'est que laconscience de la possession de la vertu, en tant qu'appartenant à l'état du sujet.L'épicurien soutenait que le bonheur est tout le souverain bien –et que la vertu n'estque la forme de la maxime à suivre pour l'acquérir, cad qu'elle ne consiste que dansl'emploi rationnel des moyens de l'obtenir. » Or, les maximes de la vertu et les maximes du bonheur relèvent de principestotalement différents.

Si la vertu et le bonheur sont liés, cad si le souverain bien estpratiquement possible, ce ne peut être qu'en vertu d'une liaison synthétique.

On doitdonc poser le problème ainsi: « Il faut ou que le désir du bonheur soit le mobile des maximes de la vertu, ou que la maxime de la vertu soit la cause efficiente dubonheur.

» Or ces deux solutions apparaissent également impossibles : la première parce qu'aucunmobile sensible ne peut déterminer une volonté bonne ; la seconde parce que la vertudépend de la loi morale, tandis que le bonheur dépend de lois naturelles, et qu'on nevoit pas, dans ces conditions, comme l'une peut produire l'autre.

Telle est l'antinomiede la raison pratique.

Cette antinomie se résout à peu près de la même façon que cellequi, dans la « CRP », mettait aux prises la nécessité naturelle et la liberté.

Là aussi, en effet, nous devons distinguer deux plans, le plan du sensible et le plan de l'intelligible.la thèse selon laquelle le désir du bonheur serait le mobile des maximes de la vertu estabsolument fausse.

Mais la thèse qui voit dans la maxime de la vertu la causeefficiente du bonheur n'est fausse que conditionnellement.

Dire que la vertu engendrele bonheur n'est faux que si nous considérons l'existence dans le monde sensiblecomme la seule possible.

Si au contraire nous nous référons à l'existence nouménale :« il n'est pas impossible que la moralité de l'intention ait une connexion nécessaire,sinon immédiate, du moins médiate (par l'intermédiaire d'un auteur intelligible de lanature) comme cause, avec le bonheur comme effet dans le monde sensible .

» Ce n'est pas la vertu en tant qu'elle est prise dans le monde des phénomènes quiengendre le bonheur, mais une cause nouménale en rapport avec la vertu.

En d'autrestermes, c'est Dieu qui « proportionne le bonheur à la vertu. « La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne commentnous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre digne dubonheur. » [Le bonheur est dans l'exercice et l'usage de la vertu] Pour Aristote, le bonheur est la fin suprême, au-delà de laquelle on ne saurait penser d'autres fins.

Il a donc. »

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