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Montesquieu, Lettres persanes, Lettre XCVII

Publié le 18/08/2012

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montesquieu

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« • La vie socialeLa critique de la vie sociale est directement exprimée par Rica qui dira, s'étant rendu à la comédie française: "tout le peuple s'assemble sur la fin de l'après-midi et vajouer une espèce de scène".

En fait, M- pense que la société française se donne en spectacle à elle-même et on peut supposer qu'il dénonce le ridicule de la viemondaine.Cette critique se retrouve jusque dans le milieu intellectuel et lettré avec par exemple l'allusion à la querelle des Anciens et des Modernes avec, il faut le noter, unefonction référentielle très poussée.

De plus, la lettre 66, dénigre les auteurs de plagia lorsque Rica énonce: "De tous les auteurs, il n'y en a point que je méprise plusque les compilateurs, qui vont de tous les côtés chercher des lambeaux des ouvrages des autres qu'ils plaquent dans les leurs comme des pièces de gazon dans unparterre".L'orgueil et la vanité sont également montrés du doigt toujours à travers les réflexions de Rica notamment en lettre 50: "Je vois de tous côtés des gens qui parlent sanscesse d'eux-mêmes; leurs conversations sont un miroir qui présente toujours leur impertinente figure".

On citera également, l'anecdote en lettre 52 où Rica raconte lamédisance des quatre femmes de vingt, quarante, soixante et quatre-vingts ans tout en mettant en avant la coquetterie des femmes. • La politiqueLa principale source de critique politique est bien sûr le roi, c'est dire Louis XIV.

Usbek trace un portrait de lui peu flatteur: à la fois avare et dépensier, lucide etaveugle mais surtout absolu, distribuant des récompenses ou blâmant de façon aléatoire.

De plus Usbek refuse le despotisme et critique la monarchie de droit divinqui met en place un roi tel "un soleil qui porte partout la chaleur et la vie" en mettant Dieu au centre des affaires politiques.Montesquieu dénonce aussi l'esclavage.

C'est dans la lettre 118 par Usbek que cette critique se fait la plus acerbe: "Quant aux côtes de Guinée, elles doivent êtresérieusement dégarnies depuis deux cents ans que les petits rois [...] vendent leurs sujets aux princes de l'Europe" en ajoutant: "Il n'y a rien se si extravagant que defaire périr un nombre innombrable d'hommes pour tirer du fond de la terre l'or et l'argent". • La religionLa principale critique faite à la religion est son obscurantisme comme en témoigne le dialogue entre Usbek et un dervis: "Ne voyez-vous pas que le Saint Esprit nouséclaire? Cela est heureux car de la manière dont vous en avez parlé je reconnais que vous avez un grand besoin d'être éclairé".En outre, Montesquieu se veut démographe en dénonçant le célibat des prêtres et en finissant, en lettre 117 par les qualifier de "gens avares qui prennent toujours etne rendent jamais".Mais surtout, Montesquieu condamne l'intolérance religieuse dont il regrette les conséquences violentes.

Aussi, il le fera comprendre, par l'intermédiaire d'Usbek dèsla lettre 85: "Ce n'est point la multiplicité des religions qui a produit les guerres, c'est l'esprit d'intolérance de celle qui se croyait la dominante". 3) Les moyens de la satireEn connaissance de la censure qui s'exerçait à l'époque, M- était en droit de prendre quelques précautions lui permettant de critiquer ouvertement le 18ème siècle.• L'anonymatD'une part, Montesquieu a préféré publier son roman à Amsterdam sans nom d'auteur.D'autre part, on remarque la suppression des noms et leur remplacement par des périphrases du type: "le chef des chrétiens" pour désigner le pape ou encore "leprince" pour désigner Louis XIV. • Un regard étranger et une mise à distanceLe fait que deux persans voyageant en France portent un jugement sur la société française participe de la fausse naïveté du roman avec le pittoresque de l'Orient.Voltaire reprendra le même procédé vingt ans plus tard avec Zadig ou Candide. • Le duo Usbek-RicaChaque épistolier possède son ton, sa personnalité permettant alors au lecteur de choisir quel regard il préfère, les deux personnages se partageant la critique. III Montesquieu, philosophe éclairé / Comme tout philosophe caractéristique du 18ème siècle, Montesquieu proposera sa société idéale, une société aux valeursmorales prépondérantes et soumise à un nouveau mode de fonctionnement politique.1) L'éloge des valeurs morales• La libertéDans les LP, l'éloge de la liberté est incarnée par un seul personnage, Roxanne, une des femmes d'Usbek qui en révolte contre le despotisme de son maître et contre lestatut de "femme-objet" préférera se donner la mort. • La raisonLa raison est une composante essentielle de la philosophie de M-.

Dans la lettre 97, M- explique que grâce à elle: "les hommes ont débrouillé le chaos et ont expliquépar une mécanique simple l'ordre de l'architecture divine".

De plus, toujours dans la même lettre, "la raison a permis la découverte de cinq ou six vérités". • La recherche du bonheurLa question est posée par Mirza dans la lettre 10: "Hier on mit en question si les hommes étaient heureux par les plaisirs et les satisfactions des sens, ou par lapratique de la vertu".C'est la fable des Troglodytes qui continue sur le sujet.

Le Troglodytes se réjouissent du travail productif, de l'amitié et de la famille, ils vivent en harmonie avec lanature et les dieux: "ils travaillaient avec une sollicitude commune pour l'intérêt commun; ils n'avaient de différends que ceux qu'une douce et tendre amitié faisaientnaître [...] ils menaient une vie heureuse et tranquille". 2) Un idéal politique• L'idéal parlementaire anglaisAu cours du roman, M- passe en revue différents types de pouvoirs.La monarchie est selon Usbek "un état violent qui dégénère toujours en despotisme".

(cf.

lettre 131)Montesquieu parlementaire prône une séparation des pouvoirs et le type de régime qui s'en rapproche le plus semble être la monarchie parlementaire des Anglaisd'autant plus que Montesquieu avait passé plus d'un an et demi en Angleterre à comparer les lois, les institutions à celles de France. • Un idéal de justice L'idéal de justice pour M- est une justice indépendante qui ne serait pas divine: "Quand il n'y aurait pas de Dieu nous devrions toujours aimer la justice".

Selon M-, lajustice est "éternelle et ne dépend point des conventions humaines" (cf.

lettre 83). Pour conclure, il faut souligner qu'à la parution de l'ouvrage, M- sera accueilli dans tous les salons et clubs parisiens où l'on prépare l'esprit de la révolution et ce,malgré sa précaution de faire paraître anonymement son œuvre.

En 1728, il sera élu à l'Académie Française.. »

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