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L'expérience familière est-elle le commencement de la science ?

Publié le 27/08/2004

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La philosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est. C'est-à-dire de l'expliquer. Soit simplement en en énonçant les mécanisme, soit en essayant d'en donner le sens. On en arrivera ainsi à des questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? « (Leibniz). Enfin, si la philosophie, selon Platon, commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci. Son but est la connaissance. Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité. « Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate. Cela ne veut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.
La science m’enseigne que tous les corps tombent dans le vide à la verticale : mais cette « loi universelle « semble être contredite par la chute des feuilles en automne… Mais la loi scientifique se déploie dans l’hypothèse du « vide « et je n’ai pas d’expérience « familière « du vide… Dans ces conditions, mon rapport quotidien avec le « réel « ne semble guère me préparer à la connaissance scientifique. Alors, comment l’expérience familière pourrait-elle être un « commencement de la science « ?
  • I) L'expérience familière est le commencement de la science.
a) L'expérience est fondatrice. b) L'étonnement est le début de la science. c) L'expérience familière est l'essence de la science.
  • II) L'expérience familière n'est pas le commencement de la connaissance scientifique.
a) La science ne peut se fier aux impressions premières. b) La théorie est au commencement de la science. c) L'expérience familière n'a rien de scientifique (Bachelard).
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« idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'espritpeut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter unemontagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâceà la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (tellesles idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver lavaleur de nos pensées ou plus exactement de notre langage.

Les mots dépendentdes données sensibles particulières, aussi généraux et abstraits soient-ils.

De quoisuffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si cen'est qu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pourétablir la signification d'un mot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s)sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée,de retour.

Ainsi l'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notreconnaissance, mais aussi ce qui la justifie.

En ce sens, il ne répond pas seulement à laquestion de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose dans toute son ampleurla question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi,par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autre phénomènedonné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causalenécessaire sinon l'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une associationsouvent répétée, de nous attendre à les voir se suivre.

Le principe de causalité est doncacquis par expérience.

Il en est de même pour les autres principes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ai l'expériencequotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoiresur le plan logique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ?Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne se lèvera pas ? Questions qui ontpour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté dessciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parcequ'elles ne relèvent pas de la pure logique, ne peuvent pas être démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit leconçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinement avec laréalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations de faits.

Aussi les vérités empiriques nesont-elles nullement nécessaires : outre qu'il peut y avoir des inférences fausses, parce cequ'on n'a pas encore rencontré le contre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyende démontrer absolument, par la pure logique, que la conclusion d'une induction estnécessairement vraie.

Du point de vue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'en tenait là, ilfaudrait en conclure que les sciences de faits, même si elles sont provisoirementacceptables, demeurent en partie incertaines.

Elles reposent, au mieux, sur de hautesprobabilités. .

« Il semble évident que, si toutes les scènes de la nature changeaient continuellement de telle manière qu'il n'y ait aucune ressemblance entre deuxévénements, et qu'au contraire tout objet soit entièrement nouveau, sans aucuneanalogie à tout ce qu'on avait vu auparavant, nous n'aurions jamais atteint, dans ce cas,la moindre idée de nécessité ou de connexion entre ces objets.

Nous pourrions dire, dansune telle hypothèse, qu'un objet ou un événement en a suivi un autre, mais non que l'una été produit par l'autre.

La relation de cause à effet serait nécessairement absolument. »

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