Devoir de Philosophie

En 1804 le jeune Stendhal écrivait à sa soeur : « Lis beaucoup Molière; voilà le monde où tu vivras un jour; on y parlera un français un peu différent et voilà toute la différence.» Recherchez, à l'aide d'exemple précis tirés des pièces de Molière que vous connaissez, si les principaux personnages de Molière se rencontrent encore dans le monde actuel.

Publié le 18/02/2011

Extrait du document

stendhal

En 1804 la jeunesse française est ambitieuse à l'image de Napoléon Bonaparte. Stendhal dont le rêve est de « faire des comédies comme Molière « estime que la connaissance psychologique des hommes est indispensable à tout ambitieux pour réussir dans la vie. D'ailleurs, même ceux qui ne recherchent pas la gloire doivent connaître, selon lui, les comédies de Molière pour comprendre le monde. C'est pour faire partager à sa soeur son enthousiasme qu'il écrit : « Lis beaucoup Molière; voilà le monde où tu vivras. «  Ce conseil nous frappe par son caractère absolu. Or il est très peu d'auteurs du passé dont l'oeuvre reste éternellement actuelle, vivante, directement utile.

stendhal

« b) Renaissance de l'avarice.Les avares n'ont pas disparu; jamais ils n'ont été si nombreux si on donne au mot son sens étymologique avaritia :désir d'avoir (habeo).

L'avarice d'Harpagon s'est transformée en cupidité, besoin d'enrichissement à tout prix, cultede l'argent, de la quantité, du nombre matériel. Toute profession, toute activité qui n'enrichissent pas sont méprisées.Comme au temps de Molière, ce sont encore les questions d'argent quiempoisonnent les rapports familiaux si l'on en croit certains romanciers. c) Les nouveaux aristocrates.G.

Lanson traitait de bourgeois gentilshommes nos deux plus grands écrivains : Voltaire et V.

Hugo.

Du moinsreprésentaient-ils l'aristocratie du mérite.M.

Jourdain est peut-être le type de Molière qui s'est le plus multiplié dans certains pays relativement neufs.Comblés de richesses par l'essor économique du XXe siècle, ces « grands de chair », ces rois de la matière secroient dignes du pouvoir politique, éblouissent les « manants » de leur luxe criard et se jugent capables deprofondes pensées.

Des romanciers contemporains ont peint leur suffisance. d) La médecine de Knock.En 1923, Jules Romains faisait jouer sa comédie Knock ou le triomphe de la médecine : on y voit l'habileté d'unmédecin charlatan transformer les habitants de toute une vallée en malades imaginaires.

La pièce raillait sans le direles médecins sincères, honnêtes, mais trop zélés et fanatiques qui prétendaient naïvement sauver l'humanité en lafaisant entrer dans« ère médicale ».

Ce n'est pas faire injure aux vrais savants que de supposer que le nombre de malades imaginairesa augmenté à mesure que le peuple était plus informé des choses de la médecine.

Les assurances sociales y ontcontribué malgré elles, et Monsieur Fleurant y a gagné.Sont encore des malades imaginaires les grands consommateurs de médicaments dont P.

Valéry parlait en 19361 etqui ne peuvent plus dormir que d'un « sommeil de synthèse » procuré par les barbituriques, cependant que la luciditéintellectuelle leur est procurée au réveil par d'autres drogues. e) La nouvelle préciosité.Jamais la mode n'a été aussi tyrannique, pleine d'affectation dans certains milieux d'oisifs qu'on appelle « snobs »,terme qui semble désigner ce qui est éloigné du naturel, fruit de la vanité, de la morgue et du pédantisme.

La sottisedes femmes de certaines coteries ne le cède en rien à celle de Cathos et Madelon.Nous avons aussi nos Femmes Savantes : ce ne sont pas celles qui ont fait des études parce qu'elles y sontobligées, mais des êtres purement cérébraux, des cervelles érudites qui n'ont plus rien de féminin, des bas-bleusépris de tout ce qui est inintelligible. f) Dom Juan.On peut également trouver des individus odieux ou ridicules dont la presse publie les tristes exploits, et quiressemblent à Dom Juan.

En réalité une grande partie de l'humanité contemporaine peut se réclamer de ce type :sans cesse on exige, on invente de nouveaux plaisirs, de nouvelles jouissances sensuelles, on rejette les anciennescontraintes morales.L'hédonisme matérialiste de Dom Juan s'est popularisé, ne recule pas devant le crime et dans ce monde frénétiquesubsistent quelques Sganarelles dont le bon sens est ridiculisé. CONCLUSION Les personnages de Molière sont éternellement humains, parce qu'il n'a pas seulement observé les types de sonépoque.

Il a perçu les tendances fondamentales de l'homme, celles que les moralistes chrétiens appellentconcupiscences, et que la philosophie de Gassendi considère comme des penchants naturels.Ses personnages sont des monomanes dévorés par un vice ou une passion : la science, le plaisir des sens, larichesse matérielle, la santé, l'orgueil, l'hypocrisie, l'inquiétude religieuse.

Ces passions dont certaines peuvent porterau bien ou au mal, d'autres au mal seulement, sont les éternels moteurs des actes humains et tout romancier oupsychologue les retrouve à toute époque.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles