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Suis-je le mieux placé pour me connaître ?

Publié le 20/01/2004

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VOCABULAIRE: CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1. - Être familier de quelqu'un ou quelque chose. 2. - Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3. - Posséder une représentation de quelque chose, en part. une représentation exacte. 4. - Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui. b) Résultat de cet acte. * Je ne suis pas le mieux placé, autrui ne l'est pas davantage En tant qu'être conscient, j'ai le sentiment de savoir qui je suis, ce que je suis.

« de mon existence.

Je connais mes pensées et mes sentiments intimes, mes qualités et mes défauts, j'ai en mémoire la totalité de mesactes et de ma vie.

Ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à elle-même, c'est l'immédiateté.

Nul intermédiaire, nullemédiation, la conscience se donne immédiatement.

Pour Descartes, la vérité se saisit dans le présent et plus précisément dans l'instant.En effet, c'est au moment où je prononce « je suis, j'existe » que cette proposition est vraie.

C'est dans l'instant où elle se donne que jel'éprouve dans sa vérité.

Le présent est la seule chose qui échappe au doute.

Il se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose lamémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de la reconstruction qu'elle implique.

Seul, le présent est ce qui peut signifier cetteimmédiateté.

Le présent est le temps de la vérité de la conscience. Je peux me connaîtreConnais-toi toi même disait Socrate.

La connaissance de soi est bien possible, pourvu que l'on accepte de jeter sur soi même un regardfranc et sans complaisance.

Même les aspects inconscients qui nous échappent d'abord peuvent être éclairés moyennant un effort un peusoutenu de notre attention.

Pour peu que je le veuille, je peux me connaître de part en part.

Ce qui est présent dans la conscience sembledirectement accessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref, la conscience est transparente à elle-même.Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante.

En cela lerapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet.L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du monde extérieur, je quitte le domaine dela certitude.Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lis dans ma conscience à livreouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une vérité reconnue par elle avec évidence comme telle. Connais-toi toi même Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeursque l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant de connaître la nature ou lesdieux.

Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.

L'opinion,confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté.Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles,ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que noussachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sadéfinition.

Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise.

Paraccident, non volontairement, il faut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens,je serai nécessairement malheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir la richesse, enviendra naturellement à nuire à autrui, donc il s'exposera à la rigueur de la loi ; de plus c'est là un bien quidépend en large partie du hasard et qui peut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant toutcela on puisse vouloir agir de la sorte.

C'est la science qui détermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance.Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier le tirage au sort desmagistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination.Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de ce savoir, c'est une visiondélibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. Je suis un sujet, pas un objet de connaissance« La subjectivité est la vérité», dit Kierkegaard dans Post-scriptum aux Miettes philosophiques.

Je ne peux connaître que de l'intérieur.

Jesuis ainsi le mieux placé pour savoir ce que je suis et quelle est ma place dans le monde.

Et, puisque je suis libre, personne, sauf moi, nepeut prétendre savoir comment je vais agir ou penser.

Notre inconscient sous échappeFreud souligne qu'une ne partie de notre psychisme est inconsciente et peut donc nous rester inconnue.

Le moi n'est pas maître dans sapropre maison.

Nous pouvons par exemple refouler certains sentiments dérangeants ou agir de manière totalement insensée.

Unpsychanalyste perspicace, connaissant les ressorts de l'âme humaine, interprétera cependant nos actes, nos pensées, et nous en révélerale sens caché.

Aussi, pouvons-nous dire que nous ne sommes pas les mieux placés pour nous connaître. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le dire brutalement, en ce sens,l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), maisserait agi (c'est-à-dire subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peuts'exprimer directement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales, professionnelles, moralesdu sujet.

Notre président subit donc deux forces contraires : l'une parfaitement en accord avec lesobligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.

Ily a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient, conforme aux normes morales etun autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il neveut pas être là.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi,c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'unest gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sontrévélateurs d'un affrontement en moi de deux forces.. »

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