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Suis-je libre quand j'aime ?

Publié le 27/02/2005

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C'est donc la plus sûre des prisons, que celle que l'amoureux transi réclame. Mais l'amour n'est pas toujours si impétueux, tout amour n'est pas idolâtrie, et n'est pas moins puissant pour être moins remarquable. L'amour ne désigne pas seulement non plus cette passion que ressent l'amant, mais d'une autre manière l'ami. Il suffit de voir tout les types de relations que nous désignons par la proposition « j'aime ». Je peux aimer une activité, une discipline ; la philosophie n'est-elle pas amour de la sagesse, de la vérité ? Qu'en est-il de la liberté dans ces passions ? Problématisation: Il faut donc dans ce sujet se garder de prendre la formule du sujet « j'aime » pour désigner uniquement l'amour entre deux amants. Il ne pourra figurer qu'à titre d'exemple, voire comme l'exemple le plus entendu, celui qu'on ne peut passer sous silence. Il faudra traiter l'amour de façon général, car cela serait caricatural de faire de l'Amour éprouvé par l'amant ou le prétendant, un amour toujours aveugle tandis que les autres types d'amour seraient eux plus raisonnés. Il doit y avoir quelque chose de commun entre toutes ces situations où je dis « j'aime », et où un certain rapport à la liberté est engagé.
Ce sujet propose de penser une relation entre l’amour et la liberté. Etre libre, dans un premier sens, c’est pouvoir faire ce que je veux, ne pas être empêché. En ce sens, la liberté se pose par rapport à l’extérieur, je ne suis pas libre quand je suis en prison ou encore attaché. Mais ici, c’est une autre conception de la liberté dont il est question, liberté qui ne se limite pas à la possibilité d’une action mais qui se situe en amont, c’est-à-dire avant, dans l’intention. Si je fais ce que je veux et que rien d’extérieur ne m’en empêche, je peux néanmoins être dupé, et m’apercevoir trop tard que je n’ai pas vraiment voulu ce que j’ai fait, que ce n’était pas moi. Etre libre nécessite une clairvoyance, voire une sérénité qui engage une certaine relation à ses propres passions. Pour être libre, il faut être maître de soi. Or, l’amour est une passion éprouvée de façon si puissante, parfois si violente, qu’elle peut faire voler en éclat jusqu’au simple bon sens. Nous ne sommes plus tout à fait maître de nous-mêmes quand nous sommes amoureux, mais sous le joug d’une passion qui nous entraîne malgré nous.


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