Devoir de Philosophie

L'histoire est-elle ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ?

Publié le 24/01/2004

Extrait du document

histoire
Analyse du sujet : · On remarquera tout d'abord que le terme Histoire, écrit en lettre majuscule désigne en règle générale l'histoire de l'humanité et non d'un homme seul. Nous pouvons donc nous centrer sur ce sujet en tant qu'il s'agit d'Histoire universelle et non particulière (sont éliminés aussi les histoires que l'on se raconte tels les comtes et fables). · Ensuite, l'Histoire est un repère chronologique, dans le temps, qui permet à chacun de se situer lui aussi dans le temps. L'Histoire à donc une utilité. · Enfin, toujours concernant le terme même d'Histoire, la signification originelle, grecque, fait état de témoignage : il s'agit donc en ce sens de faire part de ce qui à été vu. L'histoire est donc une enquête sur ce qui s'est passé, et un axe pour comprendre ce qui va se passer. · Concernant désormais la forme de du sujet, on constate qu'il s'agit d'une alternative : l'un ou l'autre. Il faut donc bien comprendre ce que chacun des deux choix contient : o Ce qui arrive à l'homme : l'homme ne maîtrise rien, il subit l'histoire. Il est lié à son destin, c'est un déterminisme. o Ce qui arrive par l'homme : l'homme crée sa propre histoire. C'est lui qui fait l'histoire. Mais alors, c'est lui qui choisit ou décrète aussi ce qui est et n'est pas histoire. · Attention, enfin, à la relative simplicité d'un tel sujet : on pourrait facilement être tenté de répondre que les deux choix sont possibles ensembles. Or, l'alternative proposée n'admet pas cette possibilité. Il faudra donc bien déterminer, même si l'on a des arguments en faveur des deux voies, en qui il est impossible de les liés. · Enfin, si l'Histoire est majuscule, l'homme ne l'est pas. En sachant de quel homme nous parlons dans les deux sens proposés, nous pourrons peut-être trouver une réponse satisfaisante. Problématisation : L'Histoire est ici liée à l'homme. Cependant, c'est la nature de ce lien qui pose problème : soit elle est ce qui arrive à l'homme, soit ce qui arrive par l'homme. Il faut donc, résolument, comprendre ces deux sens de l'Histoire : en qui peut-elle être ce qui arrive par l'homme ? Pourquoi serait-elle ce qui arrive à l'homme ? Une fois déterminées ces deux acceptions et mis en place leur signification, il nous restera alors à comprendre en quoi elles ne peuvent cohabiter, pourquoi l'une et pas l'autre ?

histoire

« préalable et nécessaire à l'affirmation d'une liberté toujours à conquérir.

Le révolutionnaire prouve la liberté enmarchant sus à l'oppresseur, toujours adossé à de supposées nécessités de l'histoire. - Marx et Engels (le « matérialisme historique »).« Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement,dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions données ethéritées du passé.» (Marx, Le 18brumaire).Sur la liberté des hommes dans le communisme : « Les lois de leur proprepratique sociale qui jusqu'ici se dressaient devant eux comme des loisnaturelles, étrangères et dominatrices, sont dès lors appliquées enconnaissance de cause, et par là dominées.

La vie sociale propre auxhommes, qui jusqu'ici se dressait devant eux comme octroyée par la nature etl'histoire, devient maintenant leur acte propre et libre.

» (cf.

Engels)L'analyse de l'événement politique : « la grande mesure sociale de laCommune, ce fut sa propre existence et son action » (Marx, La Guerre civileen France).TransitionLes limites de ces conceptualisations sont celles de toutes les philosophies del'histoire : singulièrement le providentialisme hégélien et sa variantesécularisée chez Marx promettent aux hommes le règne de la liberté et l'accèsà une conscience souveraine, mais condamnent au préalable les individussinguliers à traverser une longue période où, séparés d'eux-mêmes, ils sontimpuissants à se retrouver dans ce qui leur arrive ; l'aliénation hégélienne etl'affirmation de Marx selon laquelle l'histoire «avance par le mauvais côté» (LaSainte Famille) désignent l'épreuve d'une souffrance que l'histoire rachète, à son terme, en apportant aux humains le salut : cette tâtonnante progression est le prix à payer pour que l'histoireenfin arrive par l'homme.

De surcroît, échec historique de ces conceptions : (implosion du communisme, barbarienazie), d'où nécessité de penser autrement l'homme et l'histoire en modifiant la compréhension du rapport quis'instaure entre eux dans l'événement. V - QUELQUES REFERENCES POSSIBLES - THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse - HEGEL, La raison dans l'histoire , Chap.

3 - MARX, L'idéologie allemande VI - LES FAUSSES PISTES Il fallait lire le sujet avec attention, et apercevoir que, même si le terme de liberté n'apparaissait pas, c'était bien deliberté qu'il était question. Il fallait en outre se méfier de tout relativisme excessif : l'affirmation des limites de la liberté humaine n'a de validitéque si elle est appuyée sur une analyse approfondie et nuancée. VII - POINT DE VUE DU CORRECTEUR Un sujet fort classique, qui supposait une culture assez riche : il est impossible de traiter de l'histoire sans êtrecapable de s'appuyer sur des exemples historiques précis.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles