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La religion est-elle une croyance privée ou une pratique collective ?

Publié le 26/01/2004

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Voilà ce qu'est la foi, Dieu sensible au coeur et non à la raison."( Pensées). Pour Plotin, la religion est une évidence à laquelle l'âme parvient par la contemplation. Elle est fondée non sur la crainte de la mort, mais sur l'amour de Dieu. Or l'amour est un sentiment que chacun ressent dans son intériorité. Il est privé. La foi est alors une conviction qui engage tout l'individu, une adhésion totale à ce qui reste pour lui un mystère indéchiffrable. Kierkegaard montre bien comment la foi suppose une confiance au-delà de ce que la raison peut calculer. - De plus, pour Rousseau, dans Du contrat social, la religion tend à détruire tout lien social. Il affirme ne rien connaître " de plus contraire à l'esprit social.
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« la religion est liaison avec le Divin, cela veut-il dire qu'elle est aussi liaison entre les hommes? La foi peut-elle vivresans rites collectifs ? La foi privée est la base de toute religion Au sens théologique, la foi désigne la confiance absolue qu'on accorde à Dieu même lorsque la raison ne lui donne unquelconque appui.

Le dieu de la religion, comme soulignait Pascal, n'est pas le Dieu abstrait des philosophes, c'est"un dieu sensible au cœur".

Pour lui, la foi relève de l'ordre de la grâce; le moyen de la croyance est alors le "cœur"." Voilà ce qu'est la foi, Dieu sensible au coeur et non à la raison."( Pensées).Pour Plotin, la religion est une évidence à laquelle l'âme parvient par la contemplation.

Elle est fondée non sur lacrainte de la mort, mais sur l'amour de Dieu.

Or l'amour est un sentiment que chacun ressent dans son intériorité.

Ilest privé.La foi est alors une conviction qui engage tout l'individu, une adhésion totale à ce qui reste pour lui un mystèreindéchiffrable.

Kierkegaard montre bien comment la foi suppose une confiance au-delà de ce que la raison peutcalculer. - De plus, pour Rousseau, dans Du contrat social, la religion tend à détruiretout lien social.

Il affirme ne rien connaître " de plus contraire à l'espritsocial." En effet, la religion est lien avec le divin, le croyant donc vit sareligion et se détache des autres, de tout ce qui est terrestre.

Elle rendinutiles les sociétés particulières, civiles " Une société de vrais chrétiens neserait plus une société d'hommes." Considérant la religion du point de vue de la société, Rousseau distingue dansle « Contrat social » trois sortes de religion.

La première « sans temples, sansautels, sans rites, bornée au culte purement intérieur duDieu suprême et aux devoirs éternels de la morale », Rousseau l'appelle « lapure et simple religion de l'Évangile », « le vrai théisme ».

La deuxième «inscrite dans un seul pays, lui donne ses Dieux, ses patrons propres ettutélaires ; elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par deslois ».

Telles furent les religions des premiers peuples, en particulier ceux de laCité grecque classique.

La troisième donne aux hommes « deux législations,deux chefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et lesempêche de pouvoir être à la fois dévots et citoyens ».

Tel est le «christianisme romain », la « religion du prêtre », le christianisme qui s'estréalisé dans l'histoire.A considérer politiquement ces trois sortes de religion, elles ont, dit Rousseau,toutes leurs défauts.

La troisième, en opposant dans l'homme le citoyen au croyant, rompt l'unité sociale.

En établissant sur la terre un royaume spirituel, Jésus, « séparant le systèmethéologique du système politique, fit que l'Etat cessa d'être un ».

La deuxième est mauvaise car, « fondée surl'erreur et le mensonge, elle trompe les hommes, les rend crédules, superstitieux, et noie le vrai culte de la Divinitédans un vain cérémonial ».

De plus elle peut rendre le peuple « sanguinaire et intolérant », de telle sorte « qu'il nerespire que meurtre et massacre, et croit faire une action sainte en tuant quiconque n'admet pas de Dieux ».

Restedonc le « vrai christianisme », celui de l'Évangile.

Or si cette religion n'a nulle relation particulière avec le « corpspolitique », il n'en demeure pas moins que « loin d'attacher les coeurs des citoyens à l'Etat, elle les en détachecomme de toutes les choses de la terre ».

Rousseau affirme ne rien connaître « de plus contraire à l'esprit social ».Une telle religion tend à détruire tout lien social.

En effet, en détachant les hommes de tout ce qui est terrestre,elle rend inutiles les sociétés particulières, les sociétés civiles et politiques, les magistrats, les lois...

Sans passionshumaines, le lien civil « perd à l'instant tout son ressort » : « Plus d'émulation, plus de gloire, plus d'ardeur pour lespréférences.

L'intérêt particulier est détruit ; et faute d'un soutien convenable l'état politique tombe en langueur ».Autrement dit, des hommes sans désirs, sans ambitions perdraient tout esprit civique.

Comme le dit Rousseau : «une société de vrais chrétiens ne serait plus une société d'hommes ».

Le vice « destructeur » du christianisme idéalrésiderait donc « dans sa perfection même ».

Ainsi, si le christianisme romain, en réunissant les chrétiens au seind'une Église, crée une société civile, la vrai christianisme, celui de l'Évangile, même sans Église, est, quant à lui, bienplus dangereux, car, en arrachant les hommes aux préoccupations de ce monde, il détruit tout lien social. La religion s'appuie sur des rites communs, collectifs - Pourtant la religion est une pratique communautaire, institutionnalisée.

Ainsi Durkheim dans sa définition de lareligion indique bien qu'elle unit "en une même communauté morale, appelé Eglise, tous ceux qui y adhèrent." Ilaffirme aussi qu' "une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées,c'est-à-dire séparées, interdites." (Les formes élémentaires de la vie religieuse) Toute religion est administration dusacré, elle repose sur une distinction du sacré et du profane.

L'étymologie de profane veut dire ce qui est àl'extérieur du temple, du lieu consacré.

Dès lors, la religion est pratique collective, distinction entre les croyants etles non-croyants.- La religion semble être présente dans toutes les civilisations, mêmes dans les sociétés dites primitives.

AinsiBergson affirme : "on trouve dans le passé, on trouverait même aujourd'hui des sociétés qui n'ont ni science, ni art,. »

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