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La religion et la morale ont-elles la même finalité ?

Publié le 01/08/2004

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religion

) Ce qui explique pourquoi une chose est telle qu'elle est : organisation de son activité ou de ses parties ; cf. finalité. 4. - Fin dernière : fin ultime au sens de but ou de terme absolu, tel que le souverain bien ; SYN. fin suprême ; fin en soi : pour KANT, fin objective, nécessaire, inconditionnelle ; opposée à fin subjective, empirique. 5. - Règne des fins : état dans lequel les volontés des êtres raisonnables sont censées s'accorder entre elles et avec l'ordre du monde (SYN. monde des esprits) ; il s'agit pour KANT d'un idéal pratique posant la liaison systématique, par des lois objectives communes, des êtres raisonnables en tant qu'ils sont une fin en soi, et qu'ils peuvent se proposer des fins. 6. - Final : a) Qui constitue ou concerne un terme ; SYN.

- À la liaison souvent affirmée entre religion et morale, il s'agirait cette fois de trouver une finalité commune. Mais le repéAge d'une finalité pour la morale n'est pas évident... - Si l'on constate l'existence de cette finalité commune, y a-t-il lieu d'instaurer une hiérarchie entre les deux domaines ? - Il serait maladroit de discuter de la validité de telle ou telle morale ou religion : on considérera que les deux domaines existent. Il serait également maladroit d'établir des distinctions entre les différentes formes de religion : il est question de la religion en général. - On évitera de comparer une à une les morales et les religions : cela serait répétitif, anecdotique, et surtout incomplet.

religion

« [III.

Conséquences] Les religions antiques (le polythéisme gréco-romain) ne prétendent pas dominer la morale, qui cherche à constituerune sagesse quotidienne.

Les devoirs envers les dieux, qui font sans doute partie des règles à observer, nedéterminent pas les obligations morales dans leur ensemble.

C'est que les dieux sont « dans le monde », immanents(Héraclite, montrant son foyer, dit : « Là aussi réside un dieu ») : leur pouvoir est limité par leur nombre – et lesépicuriens proposent de se passer d'eux en constituant leur morale.

Par contre, en est absente l'idée d'universalité :la morale est établie pour une cité, et la notion d'humanité fait en général défaut, les stoïciens étant les premiers àen tenir compte.Les monothéismes, parce qu'ils peuvent s'accompagner d'esprit de conquête, n'ont de l'universalité qu'uneconception tronquée.

En affirmant un dieu créateur, donc tout-puissant, ils instaurent une transcendance vers laquelle doivent s'orienter les vies humaines.

Dès lors, ils prétendent organiser l'exigence morale elle-même, puisqueses devoirs apparaissent secondaires par rapport aux devoirs dûs à Dieu.C'est pourquoi Kant propose d'inverser les relations classiquement admises entre morale et religion.

S'il reconnaîtdans le christianisme une préfiguration de son interprétation de la moralité par l'autonomie de la volonté, il considèreque la morale elle-même doit être considérée comme autonome, c'est-à-dire déliée de toute dépendance par rapportà la religion.

C'est alors la morale qui est première, et la foi n'intervient qu'ensuite (encore dépend-elle d'une grâcevenant de Dieu lui-même).

L'attitude classique (celle de saint Thomas par exemple) consiste à déduire la morale dela religion ; l'attitude kantienne propose d'aller de la pratique morale à l'éventualité de la foi, dont la morale nousrend seulement dignes.

Ainsi se profile la possibilité de constituer une morale indépendamment de la religion. « La religion, qui est fondée simplement sur la théologie, nesaurait contenir quelque chose de moral.

On n'y aura d'autressentiments que celui de la crainte, d'une part, et l'espoir de larécompense de l'autre, ce qui ne produira qu'un cultesuperstitieux.

Il faut donc que la moralité précède et que lathéologie la suive, et c'est là ce qui s'appelle la religion.La loi considérée en nous s'appelle la conscience.

La conscienceest proprement l'application de nos actions à cette loi.

Lesreproches de la conscience resteront sans effet, si on ne lesconsidère pas comme les représentants de Dieu, dont le siègesublime est bien élevé au-dessus de nous, mais qui a aussi établien nous un tribunal.

Mais d'un autre côté, quand la religion ne sejoint pas à la conscience morale, elle est aussi sans effet.

Commeon l'a déjà dit, la religion, sans la conscience morale, est un cultesuperstitieux.

On pense servir Dieu en le louant, par exemple, encélébrant sa puissance, sa sagesse, sans songer à remplir les loisdivines, sans même connaître cette sagesse et cette puissance etsans les étudier.

On cherche dans ces louanges comme unnarcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequel onespère reposer tranquillement.

» KANT RELIGION & RAISON CHEZ KANT. • La loi morale est la condition de possibilité du « vrai culte », d'une religion authentique.

Dans le « faux culte», c'est la théologie (interprétation des écrits bibliques) qui est le fondement, la condition de possibilité de lamorale.

L'homme perd son autonomie rationnelle et devient le jouet des exégèses théologiques, des prêtresdevenus « fonctionnaires » (hétéronomie de la volonté).

On voit ici le danger que la religion ne sécrète sonpoison mortel : le fanatisme et l'impossibilité d'une amélioration de l'homme, assujettis au rang d'éternel «mineur ».• Les sentiments de « crainte » (« Respecte la loi divine, si tu ne veux pas être damné ») , d'« espoir » («Respecte la loi morale, .

si tu veux être sauvé») ne peuvent fonder que des « impératifs hypothétiques », caddes maximes conditionnées par l'égoïsme, l'intérêt ou que des moyens en vue d'une fin plus ou moins louable.• Instrumentalisation des « Écritures ».

Exemple : le Christ devient exemple de l'impératif catégorique, de lamoralité en acte.• A l'opposé de ces principes de prudence (éviter le malheureux, chercher l'utile) on opposera l'impératifcatégorique («Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personnedes autres, toujours comme une fin et jamais simplement comme moyen » ) qui commande de manièreinconditionnée ce qu'il s'agit de faire.

C'est lui que Kant invoque sur les termes de « loi » et de « conscience »moral.

La postulation de l'existence de Dieu apporte consistance et relief à la conscience morale.

L'homme nepêche plus seulement contre sa conscience et devant l'humanité mais aussi contre la déité.

Si le remordsdevenu péché, faute est fortifié par l'existence de Dieu, il n'en demeure pas moins que la primauté, lefondement appartient bien au « tribunal » de la conscience avant celui du « Jugement dernier ».• Pour synthétiser et en termes pascaliens, on peut dire, que la morale sans la religion, et comme le droit(raison) sans la force.

Et que la religion sans la morale est la force sans le droit (raison).Dans la préface de la première édition de la « Religion dans les limites de la simple raison », Kant affirme que lamorale n'a nullement besoin de la religion : « La morale, qui est fondée sur le concept de l'homme en tant. »

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