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La nature humaine est-elle concevable ?

Publié le 09/02/2004

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Problématique. Hegel justifie le travail du philosophe qui consiste à développer la vérité d'une notion sur le plan du concept. Hegel ne dit pas que le contenu des droits naturels ne peut pas exister. Il montre simplement que la notion de "droit naturel" est contradictoire, dans la mesure où la nature" n'est rien d'autre pour lui que l'état de "rudesse, de violence et d'injustice". Le droit ne peut résulter que d'une convention, qui sera cependant l'expression d'une certaine évolution de l'esprit objectif. Enjeux. L'idée de "droits naturels", de "droits de l'homme" pose un problème dans la mesure où elle est érigée de nos jours comme une vérité première qui appelle simplement l'adhésion enthousiaste d'un acte de foi. Chacun sent bien en effet que les droits de l'homme sont une exigence de la raison, et sont donc plus que le résultat d'une simple convention. Mais faut-il vraiment se référer à la "nature" pour découvrir un fondement solide à ce que l'on veut établir ? * L'essence de l'homme est donc de dépasser cet état de nature où règnent la violence et le désordre, de nier le monde naturel, le monde de l'animalité.

« « L'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe plus bas que le bête même.

»Cette faculté « le rend à la longue tyran de lui-même et de la nature ».

Rousseau stigmatise ainsi les méfaits de la société de son temps, et se découvre le premier « écologiste ».Il est essentiel de comprendre les enjeux de cette tentative de différencier l'homme de l'animal.

Notre auteur est l'undes premiers à comprendre véritablement que l'homme n'est pas un être de nature, mais de culture.Mais le second « Discours » recouvre aussi une dimension politique.

: « Quelle est l'origine de l'inégalité parmi leshommes, et est-elle autorisée par la loi naturelle ? ».

Savoir d'où provient l'inégalité parmi les hommes et si elle sejustifie ne manque pas d'audace dans la société d'Ancien Régime, et Rousseau sera à la hauteur de la question. Or connaître l'origine de l'inégalité nécessite de s'interroger sur l'origine de l'homme, ou sur sa nature.La première partie du « Discours » tente de différencier e l'homme ce qui est naturel de ce qui est artificiel.Rousseau y conçoit alors « l'homme naturel », « sortant des mains de la nature », en refusant tout ce que la tradition attribue à l'essence de l'homme.

Depuis Aristote au moins on définissait l'homme comme animal raisonnable,parlant, fabriquant des outils.

Pour Rousseau , l'homme naturel vit seul, ne parle pas, ne connaît pas la technique. C'est un quasi-animal.Cet homme de nature n'est qu'une fiction, et Rousseau ne prétend pas définir un état historique ou préhistorique de l'homme.

Mais il veut montrer qu'il n'existe pas d'essence permanente de l'homme, que l'homme est essentiellementun produit de la société, de la culture.

L'homme est une création de l'homme.

Ce que nous attribuons à la naturehumaine, langage, passions, existence politique n'appartient pas à cette prétendue nature mais est le résultat d'unehistoire, d'une évolution, d'une liberté.C'est parce que l'homme est essentiellement un produit de la culture, de l'histoire, de la société, que Rousseau assigne comme différence fondamentale entre homme et animal cette faculté d'acquérir, c'est-à-dire de ne pas s'entenir à ce que la nature lui fournit.

Mais fondamentalement, ce qui définit l'homme chez Rousseau est la liberté : « Ce n'est donc pas tant l'entendement qui fait parmi les animaux la distinction spécifique de l ‘homme que sa capacitéd'agent libre.

» Ce n'est donc pas la raison qui ferait la différence entre l'homme et l'animal, et la dignité del'humanité ne gît pas dans l'intelligence : « C'est dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité deson âme.

» La liberté chez Rousseau prend la place du « cogito », de la pensée chez Descartes ; c'est elle qui définit l'homme et le différencie de l'animal.L'homme est le produit de sa propre histoire et que son trait dominant n'est pas une essence permanente mais laperfectibilité ou la capacité d'acquérir.

Cette plasticité de l'homme, cette faculté indéfinie de se modifier, de se définir, d'innover, comporte sa part d'ombre. C.

L'insuffisance de l'état de nature • Contrairement à Rousseau, Hegel pense que l'état de nature est un « état de rudesse, de violence et d'injustice ».Les hommes y sont égoïstes, inégaux physiquement et intellectuellement : la violence et la ruse sont la règle, non labonté.

Seule l'apparition de la raison permet à l'homme de sortir de cette impasse en instaurant une société oùrégnera l'ordre du droit et non plus l'ordre naturel. "On a forgé la fiction d'un état de nature oùserait valide le droit naturel, et en face duquell'état de société [..] provoquerait de lui-mêmeune limitation de la liberté et un sacrifice desdroits naturels.

Mais, en fait, le droit et toutesses déterminations reposent seulement sur lapersonnalité libre, qui est bien plutôt lecontraire de la détermination naturelle.

Parconséquent, [..] un état de nature est un étatd'exercice actif de la violence et d'injustice,dont le plus vrai qu'on puisse dire est qu'il fauty échapper.

La société, au contraire, est bienplutôt l'état dans lequel seul le droit a soneffectivité ; ce qui est à limiter et à sacrifier, -c'est précisément l'arbitraire et l'exercice actifde la violence qui caractérisent l'état denature." HEGEL Hegel réfléchit sur l'ambiguïté de l'expression"droit naturel ".

Peut-on considérer que lesdroits naturels, qui sont en fait des principes(respect de la personne humaine, droit à l'existence, respect de la liberté d'expression, droit à la vie), ont une existence sur lemode de la nature, c'est-à-dire de l'immédiat, ou ne sont-ils pas seulementdéductibles du concept de droit, dontseule la philosophie pourrait justifier l'existence. Problématique. Hegel justifie le travail du philosophe qui consiste à développer la vérité d'une notion. »

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