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FerminA Marquez. Roman de Valéry Larbaud (résume et analyse complète)

Publié le 24/10/2018

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FermINA Marquez. Roman de Valéry Larbaud (1881-1957), publié à Paris dans la Nouvelle Revue française de mars à juin 1910, et en volume chez Fasquelle en 1911.

Ce récit confirme l'entrée récente de l’enfance et de l'adolescence dans l'univers romanesque (avec James, Musil, puis Alain-Fournier, Proust). Cependant, au début du siècle, en l'absence d'études psychologiques spécifiques (l'une des premières, les Idées modernes sur les enfants d'Alfred Binet, date de 1911), le recours à l'autobiographie s'impose aux auteurs qui veulent traiter un tel sujet. Fermina Marquez comporte ainsi des éléments autobiographiques : son cadre est emprunté à la réalité (le collège cosmopolite Sainte-Barbe-des-Champs de Fontenay-aux-Roses, où Larbaud fut pensionnaire de 1891 à 1894) ; l'auteur attribue certains de ses traits de collégien (l'application, la réussite scolaire, la timidité) au personnage de Léniot, s'inspire d'une jeune fille rencontrée en Espagne, Encarnaciôn, pour dessiner sa Fermina ; en outre, après avoir intitulé son récit Conchita puis Histoire de la Encarnaciôn et de ses admirateurs, du nom de cette jeune fille, il lui donne son titre définitif en souvenir de l'amour secret qu'il éprouvait pour la tante d'Encamaciôn, Fermina Bosque de Flores. L'histoire est néanmoins fictive.

L’apparition d’une jeune Colombienne dans l’allée du collège Saint-Augustin (collège cosmopolite et catholique des environs de Paris) bouleverse la vie des collégiens.

 

Le narrateur appartient à « une bande d’effrontés » qui n’hésitent pas à transgresser le règlement de l’établissement et à gagner le parc pour accompagner la jeune fille lors de ses visites quotidiennes à son petit frère, pensionnaire du collège. Le champion de cette « cour d’amour» et « héros du collège », Santos Iturria, tente de la séduire. Mais les autorités du collège interdisent bientôt aux « chevaliers de Fermina Marquez » l’accès du parc. La jeune fille reste seule avec Joanny Léniot le fort en thème, l’honneur du collège, qui a réussi à l’approcher en devenant le protecteur de son frère. La séduction de Fermina est pour lui un moyen de se venger de toutes les jeunes filles railleuses ; il l’entreprend comme une conquête. Mais il découvre une camarade douce et mystique, qui rêve de ressembler à sainte Rose de Lima ; et il découvre l’amour. Il lui confie alors sa « grande idée », le « retour à l’hégémonie impériale romaine » ; et il se déclare : « C’[était] pour honorer sa venue qu’il décorait de gloire [scolaire] toute [sa] vie. » Camille Moutier au contraire, un très mauvais élève de cinquième, n’ose pas même l’approcher. Il lui suffit de savoir qu’elle existe et le « supplice renouvelé tous les jours » de sa vie de collège en est adouci.

Quand vient la Pentecôte, Santos obtient une permission de sortie et parvient à rencontrer Fermina. La jeune fille ne peut résister au « penchant qui T[entraîne] vers l’amour humain » ; elle perd sa « ferveur religieuse ». Léniot doit s’avouer vaincu ; Santos « [reste] maître paisible de sa ...

« conquête ».

C'est la fin de l'année scolaire ; le narrateur, comme Léniot, aura le prix d'excel­ lence de sa classe.

Lors d'une visite à son « bon vieux collège», maintenant fermé, le narrateur devenu adulte apprend le sort de ses anciens condisciples : Léniot est mort sans gloire, Santos a épousé une Allemande.

Mais qu'est donc devenue Fermina Marquez? Fermina Marquez offre une suite de variations sur un thème -la décou­ verte de l'amour par des adolescents - reliées à l'intérieur d'un même cadre par la présence récurrente d'un person­ nage, objet puis sujet d'amour, Fer­ mina Marquez.

Le récit fait ainsi succé­ der plusieurs histoires dans le temps, couvrant une durée de quelques mois (du commencement de l'été à la fin de l'année scolaire) : histoire des relations entre le groupe du narrateur et Ferrnina Marquez; histoire des relations entre Léniot et Fermina; puis entre Camille et la jeune fille ; et enfin entre celle-ci et Santos Iturria.

La première et la deuxième, discontinues, encadrent les deux autres, plus circonscrites (chapi­ tres 16 et 18).

Cette continuité est due à la pré­ sence d'un obstacle (l'interdiction des autorités ou l'impuissance de Léniot à séduire) qui empêche la poursuite d'une histoire et entraîne l'ouverture d'une autre.

Mais cette apparente linéarité est contrariée par un jeu d'amorces et de retours en arrière qui révèle a posteriori plusieurs chevauche­ ments, le récit remontant à chaque fois à l'origine de la relation (la première vision de Fermina).

Les jointures entre les histoires s'effectuent en quelque sorte par relais successifs : un person­ nage secondaire dans une histoire (Léniot dans la première et la qua­ trième, Santos dans la deuxième) devient le protagoniste d'une autre; seul Camille surgit sans préparation et disparaît sans retour.

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