Devoir de Philosophie

LE MONDE COMMUNISTE

Publié le 03/02/2019

Extrait du document

La stagnation économique est partagée par tous les pays du bloc, à la fin des années 1970. Mais dans certaines démocraties populaires, il prend un tour dramatique. C’est le cas de la Roumanie et de la Pologne. Dans cette dernière, la pénurie devient telle que les autorités communistes autorisent la création d’un syndicat ouvrier indépendant, «Solidarnosc», en 1980. Sous les pressions soviétiques, qui craignent de voir la Bologne devenir incontrôlable, les autorités polonaises décrètent l’état de siège en 1981. Solidarnosc et son dirigeant, Lech Walesa, sont renvoyés à la clandestinité. En Union soviétique, les dirigeants du parti prennent conscience que le système économique planifié génère certains goulets d’étranglement dans la production des biens. L’emploi est assuré à tous, mais mal payé, ce qui donne des industries peu productives. Le système bureaucratique freine toute initiative

En octobre 1956, à Budapest, lors d'une grande manifestation, des étudiants brûlent des livres russes et les portraits de Staline.

 

Les Hongrois, qui ont cru que la dénonciation des crimes de Staline par Khrouchtchev leur ouvrirait les portes de la liberté ont très vite déchanté. Cette insurrection fut écrasée par les forces soviétiques et 190 000 Hongrois partirent en exil.

De Mao à Deng Xiaoping

 

Période d’expansion extérieure pour l’URSS, les années 1970 sont une époque de changement pour la Chine. Mao disparaît en 1976. Son successeur, le terne Hua Guofeng, est écarté au bout de deux ans par un vieux dirigeant communiste qui a subi les persécutions des Gardes rouges durant la révolution culturelle: Deng Xiaoping. Deng liquide les dernières séquelles de la révolution culturelle en faisant arrêter et condamner ses partisans, dont Jiang Qin, la veuve de Mao. En 1978, il fait prendre à la Chine un tournant économique capital en autorisant la production privée, dans les campagnes, puis dans les villes. Cette réintroduction du profit et de l’initiative individuelle permet à la Chine de connaître un essor économique remarquable au début des années 80. Les investisseurs du monde capitaliste sont désormais acceptés, avec circonspection cependant. Mais la Chine de Deng reste un pays de parti unique, où l’opposition politique n’a pas droit de cité.

 

Le système soviétique en crise

 

Au début des années 1980, l’Union soviétique apparaît plus menaçante que jamais aux Occidentaux. Pourtant, le « camp socialiste » connaît de graves difficultés intérieures. En Europe centrale et orientale, où le communisme a été imposé par l’Armée rouge après la Seconde Guerre mondiale, le ressentiment des populations contre l’URSS perdure, malgré la propagande sur l’amitié entre les peuples du bloc soviétique.

 

Le système marxiste apporte quelques bénéfices aux sociétés de ces pays, en termes de logement, d’assistance médicale et de plein emploi.

 

Mais les populations de Pologne, de Tchécoslovaquie ou de Roumanie ont le sentiment de payer au prix fort ces quelques avantages. Sentiment renforcé par l’absence de presse libre, d’élections démocratiques ou de syndicats indépendants qui pourraient contrôler ou critiquer un pouvoir entièrement aux mains des apparatchiks, les fonctionnaires du parti unique. De plus, au cours de l’ère brejnévienne, la corruption soviétique gagne les administrations des pays d’Europe centrale et orientale. À la conscience du manque de liberté individuelle s’ajoute la perte de l’indépendance nationale, qui fut d’ailleurs l’un des principaux moteurs des insurrections hongroise (1956) et tchécoslovaque (1968).

 

Quant à l’organisation économique, avec son système de production planifiée et centralisée, elle fonctionne mal depuis ses débuts. Ses carences, dont les interminables queues devant les magasins d’alimentation en sont le signe le plus évident, s’aggravent durant les années 1970.

 

Faillite de l’économie planifiée

 

En Union soviétique, les problèmes sont exactement les mêmes qu’en Europe centrale. Mais le patriotisme très réel des Soviétiques, citoyens du pays de la révolution, superpuissance rivale des États-Unis, rend la contestation du système plus diffuse que dans les pays satellites. Depuis la fin des années 1960, un fossé de plus en plus large se creuse entre les performances économiques du monde communiste et celles de l’Occident. Au marasme grandissant du système, l’Occident peut opposer un essor réel, accumulant des richesses, notamment des biens de consommation, encore inconnues de l’autre côté du «rideau de fer».

 

individuelle, entravant le déploiement d’une véritable technologie de pointe, moteur de l’industrie et d’une certaine économie. Ce clivage économique de plus en plus flagrant est d’autant plus connu que le système soviétique n’a jamais été totalement hermétique. Malgré la propagande, malgré l’encadrement idéologique de leur société, les populations avaient connaissance des modes de vie occidentaux.

 

Le temps des réformes

 

C’est seulement en 1985, lorsque Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir, après la mort de Tchernenko, que les premières réformes apparaissent. Elles sont d’autant plus radicales qu’elles arrivent bien tard, dans une situation très dégradée. La politique de restructuration et de moralisation de la société (perestroïka) et la volonté de transparence politique (glasnost) affichées par le nouveau secrétaire général du PCUS sont le point de départ d’un processus de démocratisation inattendu. Les dissidents sont autorisés à sortir des camps ou de leur résidence surveillée ; le plus célèbre d’entre eux, le physicien atomiste Andreï Sakharov, retrouve la liberté en 1986. La presse connaît un début de libéralisation. Elle peut traiter de sujets autrefois tabous comme les camps concentrationnaires et leurs victimes.

 

Gorbatchev lance aussi des réformes économiques visant à donner plus de responsabilités et d’autonomie aux entreprises, jusque-là étroitement soumises aux directives du ministère du Plan. À l’extérieur, le nouveau secrétaire réduit les engagements de l’URSS envers ses alliés lointains, comme Cuba. En 1988, il décide le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan, où

« Le monde communiste L'expansion du communisme Après la victoire des Alliés, en 1945, l'armée soviétique est présente dans les pays d'Europe centrale et orientale qu'elle a libérés.

Des gouver­ nements de coalition à participation communiste se formen t dès la libération de la Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie.

Entre 1947 et 1949, les communistes , s'appuyant sur la présence de l'Armée rouge, s'emparent de tous les leviers de commande et chassent les partis non communistes du pouvoir.

Leur victoire assurée, ils imposent le modèle soviétique aux pays d'Europe de l'Est.

L'agri­ culture est collectivisée, l'industrie et les banques sont nationalisées, l'économie soumise aux plans quinquennaux.

La liberté de la presse disparaît avec le pluralisme politique.

L'Union soviétique apparaît désormais comme la sel!,le superpuis­ sance capable de rivaliser avec les Etats-Unis, à la têt� d'un bloc de pays européens satellites.

A cette époque, le communisme jouit d'une grande audience dans une partie importante de l'opinion d'Europe occidentale.

Les partis com­ munistes sont puissants en France et en Italie, même s'ils ne sont pas au pouvoir car leurs mili­ tants comptèrent parmi les premiers résistants bien avant que ce soit une politique officielle du PCUS.

Ils obtiennent les suffrages d'une grande partie des ouvriers et d'autres salariés.

Nombre d'intellectuels et d'artistes occidentaux adhèrent au marxisme et regarqent l'URSS avec sympathie.

En revanche, aux Etats-Unis, le parti commu­ niste est interdit et ses militants pourchassés.

L'idéologie marxiste suscite l'hostilité de la majo­ rité des Américains, qui la perçoivent comme antidémocratique.

Le climat d'hostilité -appelé guerre froide- qui s'installe entre les deux blocs, soviétique et occidental, dans les années d'après­ guerre, renforce cet anticommunisme largement � Mao Zedo_ng, surnomme le Grand Timonier, prit le pouvoir en 1949 instaurant un régime totalitaire communiste.

Durant son long règne, la Chine subit plusieurs bouleversements, dont le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle.

Ces mouvements furent des tentatives pour imposer à la société chinoise une orientation.

' Fidel Castro (au premier plan), qui prit le pouvoir à Cuba en 1959, incarna la figure du révolutionnaire dans le tiers monde.

Ernesto " Che " Guevara (à gauche) bénéficie lui aussi d'une immense renommée, encore accentuée par sa fin tragique.

En effet, il trouva la mort en essayant d'implanter un foyer révolutionnaire en Bolivie.

répandu aux États-Unis.

En 1948 a lieu la pre­ mière rupture politique à l'intérieur du camp socialiste.

La Yougoslavie dirigée par le maréchal Tito, qui s'est libérée seule des Allemands, rompt avec l'URSS pour échapper à sa tutelle.

Mais elle reste un cas isolé dans le bloc soviétique ferme­ ment tenu en main par Staline.

À partir de cette date, c'est en Asie que le com­ munisme progresse le plus.

En Chine, les commu­ nistes, Mao Zedong en tête, prennent le pouvoir en 1949, renversant le régime nationaliste de Tchang Kaï-shek (ou Jiang Jieshi), avec lequel ils s'étaient alliés durant la guerre pour combattre l'invasion japonaise.

La Chine est un allié pré­ cieux pour L'URSS.

Elle devient le fer de lance du communisme en Asie, où plusieurs peuples se réclament de l'idéologie marxiste dans leur lutte contre les puissances coloniales.

En Indochine, c'est un mouvement majoritairement commu­ niste, le Viet-minh, qui chasse le colonisateur fran_çais en 1954.

Le pays est alors divisé en un Etat communiste au nord, qui _bénéficie de l'appui chinois et soviétique, et un Etat non com­ muniste au sud, soutenu par les Américains.

Le communisme après Staline La mort de Staline survient en mars 1953.

Le dictateur soviétique, créateur d'un système tota­ litaire qui a fait périr des millions de personnes, avait instauré un culte de la personnalité chez les communistes du monde entier.

Pour l'opi­ nion publique mondiale, il incarne néanmoins la victoire sur le fascisme, et les commentaires de la presse occidentale voient en lui surtout un ex-allié.

Nikita Khroutchtchev devient le nouveau leader, au terme d'une âpre lutte pour le pouvoir au Kremlin.

Ses rivaux tombent en disgrâce, mais ne sont pas exécutés.

Ce fait lais­ se supposer aux Soviétiques, mais aussi à de nombreux communistes occidentaux, que l'ère des purges staliniennes est close et que le régi­ me va adoucir ses méthodes de gouvernement.

Sentiment renforcé en 1956, lorsque Khroucht­ chev dénonce, lors du xx• congrès du PCUS les crimes de Staline provoquant un véritable élee- trochoc dans la mouvance communiste.

Les partis communistes avaient nié ces crimes durant des années.

C'est la fin de la terreur extrê­ me de l'ère stalinienne.

De nombreux détenus sont relâchés des goulags, camps de concen­ tration soviétiques.

Mais si les purges cessent au sein du parti soviétique, Moscou ne tolère tou­ jours aucune forme de contestation à l'intérieur comme à l'extérieur.

Le soulèvement ouvrier sui­ vant la mort de Staline à Berlin-Est est durement réprimé.

La crise hongroise de 1956, qui prend la forme d'une insurrection nationale contre la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles