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La synthèse historique et le problème de la causalité ?

Publié le 17/12/2004

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Et il est à plus forte raison impossible de le reproduire en  laboratoire pour préciser ses conditions d'existence. En histoire, l'expérimentation est exclue.         Mais si l'expérimentation est impossible en histoire, on peut trouver un équivalent de l'expérimentation avec l'histoire comparée. Par exemple, Marc Bloch a pu comparer avec fruit l'histoire de la société féodale en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie et même au Japon. Dans tous les cas, l'économie rurale apparaît comme une condition de la société féodale et c'est toujours le développement du commerce, de l'artisanat, qui précipite l'évolution et la disparition du régime seigneurial.         L'histoire ne peut donc être considérée comme science que si elle sait ne pas s'aveugler dans le fouillis des événements particuliers et reconnaître de grandes lignes de causalité. L'histoire scientifique est « sociologique « et non plus « événementielle «. Considérons le très beau livre de Braudel sur « Le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II «. C'est seulement dans la troisième partie de l'ouvrage que l'auteur abordera le détail des événements, les conflits entre Espagnols, Turcs et Français. Mais il a d'abord situé le cadre géographique puis analysé les grands problèmes économiques, financiers, militaires du vaste Empire espagnol.

« qualifié, à la suite d'une étude plus serrée, après la découverte de nouveaux textes, etc. Mais si l'établissement du fait historique est un processus scientifique, comment le récit historique le serait-il,asservi qu'il est à la temporalité, au devenir, à la succession des événements singuliers et toujours nouveaux ?Platon opposait le monde du devenir, de l'histoire au monde de la Vérité, c'est-à-dire des idées éternelles.

La science dit Meyerson veut exorciser le temps et chercher ce qui demeure identique.

Une loi scientifique pose des éventualités (si tel phénomène se produit alors tel effet s'ensuivra) donc transcende le cours concret desévénements.

On opposera l'esprit scientifique généralisateur et abstrait à l'esprit historique amoureux du détail, dusingulier, du concret mouvant (« Aimer ce que jamais on ne verra deux fois »).

Comment expliquer scientifiquement les faits historiques si, comme le dit Seignobos , « pour chaque cas particulier il faut une explication particulière » ? L'événement est unique, ne se répète pas.

Et il est à plus forte raison impossible de le reproduire en laboratoirepour préciser ses conditions d'existence.

En histoire, l'expérimentation est exclue. Mais si l'expérimentation est impossible en histoire, on peut trouver un équivalent de l'expérimentation avecl'histoire comparée.

Par exemple, Marc Bloch a pu comparer avec fruit l'histoire de la société féodale en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie et même au Japon.

Dans tous les cas, l'économie rurale apparaît comme unecondition de la société féodale et c'est toujours le développement du commerce, de l'artisanat, qui précipitel'évolution et la disparition du régime seigneurial. L'histoire ne peut donc être considérée comme science que si elle sait ne pas s'aveugler dans le fouillis desévénements particuliers et reconnaître de grandes lignes de causalité.

L'histoire scientifique est « sociologique » etnon plus « événementielle ».

Considérons le très beau livre de Braudel sur « Le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II ».

C'est seulement dans la troisième partie de l'ouvrage que l'auteur abordera le détail des événements, les conflits entre Espagnols, Turcs et Français.

Mais il a d'abord situé le cadre géographique puisanalysé les grands problèmes économiques, financiers, militaires du vaste Empire espagnol. Il nous faut reconnaître pourtant que dans le domaine historique où tout influe sur tout, le savant ne peutpas isoler les causes déterminantes avec la même rigueur que le physicien ou le chimistes qui, dans l'enceinte dulaboratoire, savent constituer un système clos de causes et d'effets en nombre limité. L'histoire n'est pas une « science exacte » puisqu'elle ne peut pas prévoir l'avenir.

Quand les événementssont passés, l'historien les met en perspective, trouve les « causes » économique, politiques d'une guerre et d'une révolution.

Mais nul n'aurait pu déterminer à l'avance la date et les modalités de cette guerre ou de cette révolutionà la manière de l'astronome qui prévoit par exemple le moment précis d'une éclipse solaire.

Seignobos a déclaré par exemple qu'il n'avait « prophétisé » qu'une fois, en 1913, assurant qu'il n'y aurait pas de longtemps une guerre entre la France et l'Allemagne ! Mais ceci ne justifie pas, selon nous, un complet scepticisme.

Il ne faut pas majorer en histoire le rôle duhasard, de la rencontre accidentelle de séries causales, des effets considérables engendrés par des causesminuscules. De même sans nier le rôle des individus, des grands hommes, il faut se rendre compte que celui-ci n'est possibleque dans le contexte des situations sociologiques d'ensemble qui demeurent les grands facteurs déterminants.« C'est à la Révolution , dit Léfebvre , que Napoléon doit son prodigieux destin.

» Le coup d'Etat du 18 Brumaire lui- même a des causes générales.

La bourgeoisie voulait stabiliser la Révolution, maintenir ce qu'elle avait acquis sansse laisser déborder par le peuple.

Elle aspirait à la dictature, réclamait « un sabre ».. »

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