Devoir de Philosophie

Le souci de la vérité peut-il s'accommoder de la tolérance ?

Publié le 24/02/2004

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 » Socrate n'en  disconvient pas. Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux. Socrate s'explique au moyen d'une image. Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, se disputent le gouvernail et méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un « bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes. Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes de hautes qualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développant il parvienne à toutes les vertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne lui convenant pas, c'est une nécessité qu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vont se détourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille. Dès lors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leur nature et à la vérité, d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches, la déshonorent, et lui attirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que de ceux qui ont commerce avec elle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux. » La solution passe donc, poursuit Socrate, dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de la philosophie. Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés à l'âge adulte mais, tout au contraire : «  donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de le préparer à servir la philosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer les exercices qui lui sont propres ; et lorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travaux politiques et militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulent mener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécue d'une destinée digne d'elle.

Sans tolérance, ni harmonie sociale, ni liberté. Le souci de la vérité ne doit surtout pas faire oublier que, sans autrui, l'homme n'est rien. qui demeure indifférent à la vérité n'en est pas moins un être humain. Mais, en toute chose, la vérité guide les hommes et l'erreur les égare. entre deux maux, il faut choisir le moindre. C'est au nom du bien commun qu'il faut se montrer intolérant à l'égard de celui qui refuse la vérité.

« l'ensemble de l'humanité a le droit d'exister, même si les membres qui le composent ne sont pas tous, tant s'enfaut, des génies. Le souci de la vérité ne doit pas contredire la liberté d'expression« Si tous les hommes moins un partageaient la même opinion, écrit John Stuart Mill, ils n'en auraient pas pourautant le droit d'imposer silence à cette personne, pas plus que celle-ci d'imposer silence aux hommes, si elleen avait le pouvoir» (De la liberté).

Ce n'est pas parce qu'une personne vit pour l'amour de la vérité qu'elledoit se montrer intolérante vis-à-vis de celles qui ne partagent pas cet amour.

[Ce ne sont pas les ignorants et les insensés qui ont rendu les plus grands services à l'humanité.Une trop grande tolérance à l'égard de ceux qui font fi de la vérité est chose nuisible.] La vérité n'a pas à être toléranteA quoi bon tolérer les propos de celui qui affirme qu'un triangle est une figure possédant quatre côtés ? Ou iladmet qu'il se trompe, ou il reste sur ses positions.

En ce cas, il faut lui imposer silence.

L'erreur a toujours nuiaux hommes.

C'est au nom du bien commun qu'il faut faire preuve d'intolérance à l'égard de ceux qui ignorentla vérité. "Du point de vue de la science, comment ici ne pas critiquer,rejeter et démentir ? Il est inadmissible se prétendre que lascience n'est que l'une des branches de l'activité psychiquehumaine et que la religion et la philosophie en sont d'autres, aumoins aussi importantes, où la science n'a rien à voir.

De cettefaçon, science, religion et philosophie auraient des droits égaux àla vérité et tout homme pourrait librement établir des convictionset placer sa foi.

C'est là une opinion jugée extrêmementélégante, tolérante, large et dénuée de préjugés mesquins ;malheureusement, elle s'avère insoutenable et c'est à ellequ'incombent tous les méfaits d'une représentationantiscientifique de l'univers, représentation dont elle se montred'ailleurs, au point de vue pratique, l'équivalent.

En effet, lavérité ne peut pas être tolérante, elle ne doit admettre nicompromis ni restrictions.

La science considère comme sienstous les domaines où peut s'exercer l'activité humaine et devientinexorablement critique dès qu'une puissance tente d'en aliénerune partie.

" FREUD Introduction Il y a, pour Freud, un rapport privilégié de la science et de la vérité.1.

Cette vision s'oppose au point de vue commun d'une valeur égale de la science, de la religion et de laphilosophie.2.

Mais l'opinion commune est erronée.3.

Il n'y a pas de domaine de l'activité humaine que la science ne puisse revendiquer. Développement Freud déclare qu'il prend position « du point de vue » de la science.

Il n'y a pas un « état » de la science quiserait donné une fois pour toutes.

Au contraire, la science procède par un mouvement incessant qui relève(dans une succession où les termes sont de plus en plus forts) de la critique, du regret et du démenti.C'est de ce point de vue « scientifique », à la recherche de la vérité, que se place Freud pour juger durapport entre science, religion et philosophie. 1.

Aussi cette approche critique va-t-elle s'opposer au point de vue du sens commun.Freud en résume la position.

Tout d'abord, il y a l'activité psychique humaine, en général.

Autrement dit, cequi relève de la pensée ou du cerveau.

Ensuite, il y a, à partir de ce tronc commun, des branches particulières. »

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