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L'existence n'est-elle qu'une éternelle souffrance ?

Publié le 06/03/2004

Extrait du document

«La race humaine elle-même. quelque puissants instruments qu'elle possède dans l'intelligence et la raison, vit pour les neuf dixièmes dans une lutte constante contre le besoin.«

 

Arthur Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation

«L'optimisme est au fond l’éloge illégitime que s'adresse à lui-même l'auteur véritable du monde, le vouloir-vivre, en se mirant avec complaisance dans son œuvre.«

 

Arthur Schopenhauer

L’existence n'est que misère et souffrance.

 

L'homme lutte en croyant au bonheur, mais il n'est jamais que le jouet de la volonté. La seule voie possible pour ne pas souffrir est de renoncer aux désirs.

« s'incarne de cette manière dans ces propos liminaires à l'œuvre citée plus haut : « Le Monde comme chose en soi est une grande volonté qui ne sait pas ce qu'elle veut parce qu'elle ne sait pasmais veut simplement, précisément parce qu'elle est une volonté et rien d'autre.

» Ce vouloir vivre, qui définit l'essence même du Moteur universel, est tragique et douloureux.

Le fond de touteexistence est « souffrance » parce qu'elle est désir et que le désir est avant tout manque.

La souffranceexistentielle est ainsi liée, aux yeux de Schopenhauer, à la privation, à cette soif inextinguible du désir toujoursrenaissant et insatiable : « Mais que la volonté vienne à manquer d'objet, qu'une prompte satisfaction vienne à lui enlever tout motif dedésirer [l'homme] et le voilà tombédans un vide épouvantable, dans l'ennui ». Pas de place pour un bonheur positif chez Schopenhauer, ses Parerga et Paralipomena (sortes de prescriptions morales pour la vie heureuse) ne faisant la part belle qu'à des conseils pour réduire la souffrance existentielle, toutau plus. II) L'épreuve existentielle : une finitude salvatrice/un éternel retour prometteur Cependant, si la souffrance est pour beaucoup de penseur de veine existentielle, première et fondamentale, il n'enreste pas moins qu'ils se divisent largement sur la question de sa fatalité et de son statut irrémédiable. Que l'existence soit, après analyses, mieux comprise comme épreuve que comme un invraisemblable fleuve tranquille, la plupart en convient.

Mais c'est de la portée même de cette épreuve qu'il est question, plus que du sens. Rappelons en effet cette injonction camusienne : « il faut imaginer Sisyphe heureux ».

Quel est le sens de celle-ci ? Le fait de « vivre le supplice de Sisyphe » signifie que l'on vit une situation absurde répétitive dont on ne voit jamais la fin ou l'aboutissement.

Dont acte.

Mais Camus, va plus loin que ce simple constat désœuvrant d'une existence vouée à l'absurde.

Il faut dépasser la question du sens, sans quoi l'existence même n'est plus tenable. Ainsi Camus propose-t-il une philosophie du dépassement et de l'accomplissement, au-delà de toute signification désespérante car débouchant invariablement sur le constat d'une existence vouée à la l'absurdité, à la souffrance et à la mort. Refusant le suicide et le désespoir malgré sa reconnaissance de la profonde absurdité de l'existence, Camuscatégorise trois genres et autant de voies qui s'ouvrent à l'existant désenchanté : le héros absurde (avec l'exemplede Don Juan, du comédien et du conquérant), le suicidaire et le croyant : Le héros absurde fait face à l'absurdité de la vie.

Il va même jusqu'à l'apprécier, recherchant toujours la mêmeflamme, la même passion qui l'anime, comme le fait Don Juan en recherchant toujours cette première passion defemme en femme.Le suicidaire ne voit plus aucun sens à sa vie et fait le « Grand Saut », au même titre que le croyant (de mêmeque l'existant kierkegaardien qui « saute » dans le troisième et dernier « stade » sur le chemin de l'existence),échappant ainsi à l'absurdité de sa condition.Le croyant, quant à lui, se livre à une cause et ne se préoccupe pas de l'essence existentialiste qui ronge tantles humains qui y ont fait face, ayant perdu la lumière et se retrouvant seuls face à leurs pensées. Derrière ces trois archétypes de l'absurdité, Camus entend mettre en exergue la révolte comme unique et véritablemoyen de vivre son existence dans un monde absurde.

Celle-ci est d'ailleurs plus importante dans le fait de serévolter que dans les causes défendues en elles-mêmes.

Camus propose donc une théorie de l'engagementpassionné et conscient, en accord avec le climat politique de son temps.. »

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