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Hegel: L'expérience de la beauté passe-t-elle nécessairement par l'oeuvre d'art ?

Publié le 13/03/2006

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Cet ouvrage est consacré à l'esthétique, c'est-à-dire à la philosophie, à la science du beau, plus précisément du beau artistique, à l'exclusion du beau naturel. Pour justifier cette exclusion, nous pourrions dire, d'une part, que toute science est en droit de se tracer les limites qu'elle veut ; mais, d'autre part, ce n'est pas en vertu d'une décision arbitraire que la philosophie a choisi pour objet le seul beau artistique. Ce qui serait de nature à faire trouver dans l'exclusion du beau naturel une limitation arbitraire, c'est l'habitude que nous avons, dans la vie courante, de parler d'un beau ciel, d'un bel arbre, d'un homme beau, d'une belle démonstration, d'une belle couleur, etc. Il nous est impossible de nous lancer ici dans l'examen de la question de savoir si l'on a raison de qualifier de beaux des objets de la nature, tels que le ciel, le son, la couleur, etc., si ces objets méritent en général cette qualification et si, par conséquent, le beau naturel doit être placé sur le même rang que le beau artistique. D'après l'opinion courante, la beauté créée par l'art serait même bien au-dessous du beau naturel, et le plus grand mérite de l'art consisterait à se rapprocher, dans ses créations, du beau naturel [...]. Mais nous croyons pouvoir affirmer, à l'encontre de cette manière de voir, que le beau artistique est supérieur au beau naturel, parce qu'il est un produit de l'esprit. L'esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits et, par conséquent, à l'art [..]. Tout ce qui vient de l'esprit est supérieur à ce qui vient de la nature. La plus mauvaise idée qui traverse l'esprit d'un homme est meilleure et plus élevée que la plus grande production de la nature, et cela justement parce qu'elle participe de l'esprit et que le spirituel est supérieur au naturel.

Le terme "esthétique" est apparu assez tardivement dans l'histoire de l'humanité. Si certains penseurs antiques évoquaient déjà le problème de l'art, celui-ci ne faisait l'objet d'aucune branche spécifique de la philosophie. Le mot semble inventé pour la première fois par Baumgarten en 1735 dans Méditation philosophique touchant l'essence du poème et est défini par l'auteur comme "science de la connaissance sensible." Kant note d'ailleurs dans la Critique de la raison pure que seuls les Allemands emploient et connaissent ce mot d'esthétique. Au départ donc, l'esthétique n'est pas une science restreinte ni à l'art, ni au beau mais bien à ce qui touche à la sensibilité. Ce terme est rentré par la suite dans le langage quotidien et Hegel le reprend dans ses Leçons d'esthétique mais nous allons le voir dans un sens totalement différent. Hegel dans cette oeuvre annonce comme ce qu'il considère la mort de l'art. L'histoire de l'art pour le philosophe se termine avec l'art romantique et cette fin permet à la philosophie de prendre le relais et de réfléchir sur l'art. Dans ce texte, l'auteur s'attache à définir le domaine réservé à cette nouvelle science qu'il entend fonder. Elle ne semble plus concernée que l'art et le beau. Pourquoi restreindre ce champ? La nature ne pourrait-elle pas être belle? Pourquoi l'art, en tant qu'œuvre de l'esprit surpasse forcément la nature?

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« produit de l'esprit.3 - Non, parce que les choses naturelles ne résultent pas d'une réflexion ou d'une pensée, mais de l'actionmécanique de facteurs inconscients, de forces aveugles. Le terme "esthétique" est apparu assez tardivement dans l'histoire de l'humanité.

Si certains penseurs antiquesévoquaient déjà le problème de l'art, celui-ci ne faisait l'objet d'aucune branche spécifique de la philosophie.

Le motsemble inventé pour la première fois par Baumgarten en 1735 dans Méditation philosophique touchant l'essence du poème et est défini par l'auteur comme "science de la connaissance sensible." Kant note d'ailleurs dans la Critique de la raison pure que seuls les Allemands emploient et connaissent ce mot d'esthétique.

Au départ donc, l'esthétique n'est pas une science restreinte ni à l'art, ni au beau mais bien à ce qui touche à la sensibilité.

Ce termeest rentré par la suite dans le langage quotidien et Hegel le reprend dans ses Leçons d'esthétique mais nous allons le voir dans un sens totalement différent.

Hegel dans cette oeuvre annonce comme ce qu'il considère la mort del'art.

L'histoire de l'art pour le philosophe se termine avec l'art romantique et cette fin permet à la philosophie deprendre le relais et de réfléchir sur l'art.

Dans ce texte, l'auteur s'attache à définir le domaine réservé à cettenouvelle science qu'il entend fonder.

Elle ne semble plus concernée que l'art et le beau.

Pourquoi restreindre cechamp? La nature ne pourrait-elle pas être belle? Pourquoi l'art, en tant qu'œuvre de l'esprit surpasse forcément lanature? L'esthétique comme nouvelle science - Dès la première phrase du texte, Hegel fixe ce qu'il entend définir, la définition qu'il veut donner de la science"esthétique".

Contrairement à ses prédécesseurs, il va restreindre le champ de cette science.

Pour lui, il n'est pasquestion de traiter ni de sens ou de sensation ni de sentiments.

C'est pour cela qu'il s'emploie dans la suite du texteà justifier l'objet de cette science.

On le voit, l'auteur essaie de casser ce qui a été fait avant lui pour fonder unenouvelle branche de la philosophie.

L'esthétique est réservée à l'étude du beau, mais pas du beau en général, dubeau artistique. - Quelles raisons avancent l'auteur pour justifier cette exclusion? Il fait valoir dans un premier temps qu'une sciencen'a justement pas à justifier la délimitation de son champ.

"toute science est en droit de se tracer les limites qu'elleveut " Puisque l'auteur se voit fondateur de cette nouvelle science, il lui revient de délimiter comme il veut sascience.

Pourtant, précise-t-il, ce choix n'est pas arbitraire, cela tient à la nature même du beau artistique et de sadifférence avec le beau naturel.

On remarque cependant qu'Hegel ici ne cherche pas à expliquer pourquoil'esthétique est uniquement l'art du "beau", ce qu'on appelle aussi callistique.

Pourquoi exclure les sensationséprouvées par le spectateur de l'œuvre d'art? - De plus, le laid ne pourrait-il pas être aussi à étudier? A cela, nous pouvons répondre que pour Hegel, l'art est unemanifestation du beau.

C'est pour cela d'ailleurs que l'expression les "beaux-arts" s'est imposée.

En effet, il estcommunément admis que l'art se caractérise par la recherche de la beauté, à travers la création de nouvellesformes. - Hegel affirme cependant qu'il existe des raisons de croire que la limitation au beau artistique est arbitraire.

Eneffet, dans le langage quotidien, nous utilisons toujours le champ lexical de la beauté pour caractériser les élémentsnaturels qui nous plaisent.

Il parle ainsi "l'habitude que nous avons, dans la vie courante, de parlerd'un beau ciel, d'un bel arbre, d'un homme beau, d'une belle démonstration,d'une belle couleur, etc.

" Il va cependant chercher à nous défaire de cette habitude de penser.

Voyons quels sontles liens entre le beau naturel et le beau artistique. Le beau naturel et le beau artistique - Hegel affirme qu'il n'a pas le temps de considérer si nous avons le droit, conformément à notre habitude d'utiliser leterme "beau" pour parler de choses naturelles.

Ce qui laisse sous-entendre que pour lui, il n'y a pas de beautéproprement dite dans la nature.

Cependant, il va essayer de nous convaincre de la supériorité de la beautéartistique.

Même si on peut qualifier de beau des éléments naturels, pour l'auteur, cette beauté naturelle n'est riencomparée à la beauté artistique. - Pour entreprendre sa démonstration, Hegel commence par reprendre par suite une idée importante de la traditionphilosophique, idée d'ailleurs déjà présente chez Platon.

Il veut aller contre la pensée que le beau naturel estsupérieur au beau artistique.

En effet, pendant très longtemps, le but assigné à l'art a été d'essayer de reproduire leplus fidèlement possible la nature, ce qui sous-entendait que l'art était condamné à tenter d'atteindre la beauténaturelle, les créations de la nature.

Ainsi, par exemple, Léonard de Vinci dans son traité sur la peinture , rapproche le résultat de l'artiste, le tableau à un miroir.

Pour lui, la meilleure peinture est celle qui imite le mieux la nature : "lapeinture la plus digne d'éloges est celle qui a le plus de ressemblance avec ce qu'elle imite." C'est pour cela que Platon condamnait l'art puisqu'il ne parviendrait jamais à un niveau de réalité assez élevé et qu'iln'était que pure illusion. - Pourtant, Hegel s'élève contre cette position et affirme, dans un texte devenu célèbre, que l'art n'aurait aucunsens s'il se contentait d'imiter la nature, de s'en tenir à elle.

: « Imiter la nature n'est pas le but de l'art » Pour lui, il n'y a pas d'utilité à "refaire une seconde fois ce qui existe dans le monde extérieur".

Le beau artistique n'est doncpas une pâle copie d'un "beau" naturel, il ne lui est pas subordonné.

La mission de l'artiste est à chercher dans une. »

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