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Arendt: liberté intérieure et réalite extérieure

Publié le 26/03/2005

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arendt
Il semble qu'on puisse affirmer que l'homme ne saurait rien de la liberté intérieure s'il n'avait d'abord expérimenté une liberté qui soit une réalité tangible dans le monde. Nous prenons conscience d'abord de la liberté ou de son contraire dans notre commerce avec d'autres, non dans le commerce avec nous-même. Avant de devenir un attribut de la pensée ou une qualité de la volonté, la liberté a été comprise comme le statut de l'homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir de son foyer, d'aller dans le monde et de rencontrer d'autres gens en actes et en paroles. Il est clair que cette liberté était précédée par la libération : pour être libre, l'homme doit s'être libéré des nécessités de la vie. Mais le statut d'homme libre ne découlait pas automatiquement de l'acte de libération. Être libre exigeait, outre la simple libération, la compagnie d'autres hommes, dont la situation était la même, et demandait un espace public commun où les rencontrer - un homme politiquement organisé, en d'autres termes, où chacun des hommes libres pût s'insérer par la parole et par l'action. Arendt
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« besoins vitaux de survie, travail que l'esclave prenait en charge.

Pour pouvoir mener ses activités decitoyen, l'homme devait donc s'être libéré des contraintes qu'exigent les besoins vitaux : « Il est clair quecette liberté était précédée par la libération : pour être libre, l'homme doit s'être libéré des nécessités dela vie.

»[Transition]Ainsi, la philosophie a défini la liberté comme pouvoir de choix ou de décision déterminé par le seuljugement (liberté du sujet rationnel ou libre arbitre) ou comme pouvoir de ne pas subir la contrainte despassions (liberté morale).

Mais avant cette définition, la liberté était, aux origines de la civilisation, lestatut de celui qui n'était pas astreint au travail visant à subvenir à ses besoins, le statut du citoyen paropposition à celui de l'esclave.

Mais comment certains hommes ont-ils réussi à devenir libres ? 3.

Cette libération n'est possible que dans un espace politique Dans la troisième partie (de « Mais le statut d'homme libre » jusqu'à la fin), l'auteur tisse un lien étroitentre la liberté et la politique.A.

La libération comme condition nécessaire mais non suffisante au statut d'homme libre« Mais le statut d'homme libre ne découlait pas automatiquement de l'acte de libération » : s'il y a uneantériorité nécessaire de la libération des contraintes liées aux besoins vitaux, il n'y a pas cependant derelation stricte de cause à effet de l'un à l'autre.

La libération est une condition nécessaire mais nonsuffisante pour accéder au statut d'homme libre.

Comment atteindre ce statut où la liberté ne répondraitpas seulement à la définition négative d'absence de contrainte ?B.

Condition de la libération : l'espace politiqueDans la dernière phrase, Arendt en vient à sa conclusion qui est en réalité la thèse du texte :l'interdépendance entre la liberté et la politique.

En effet, la conscience de la liberté nécessite d'en fairel'expérience par le « commerce » avec les autres.

Mais pour qu'il y ait une telle relation, il faut d'une partque l'homme se soit libéré de ses contraintes, mais surtout qu'il ait la possibilité de rencontrer d'autresindividus qui aspirent au même statut, dans un cadre où l'échange (d'action ou de parole) soit favorisé :l'espace politique.

Celui-ci garantit par ses lois la préservation de son statut.

Puisque la conscience de soine se fait que par la médiation d'autrui, la conscience de sa liberté ne peut se faire que sous formepublique et non pas strictement personnelle.

Être libre, c'est agir librement. Conclusion Tant que l'homme ne fait pas l'expérience de la liberté par son action qui le lie au monde et aux autres, ilne peut être véritablement libre.

Sa liberté intérieure peut tout au plus exister sous forme d'espérance.Pour que l'homme puisse faire cette expérience, il faut qu'il se soit libéré des contraintes l'obligeant àtravailler pour sa survie et, surtout, il faut qu'il puisse agir et parler, c'est-à-dire délibérer dans un espacepublic.

Seule une organisation politique peut lui garantir de préserver sa liberté, liberté qui est en réalitétoujours à reconquérir par l'action.Mais a contrario, si la politique peut être en droit l'instrument de la libération de l'individu, elle peut aussiêtre de fait celui de son oppression et de son aliénation sous la forme par exemple du totalitarisme.

Leproblème reste donc de savoir quelle est la meilleure organisation politique pour garantir la liberté dechacun.. »

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