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Nietzsche: CROYANCE A L'INSPIRATION DU GENIE

Publié le 21/04/2005

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nietzsche
CROYANCE A L'INSPIRATION. - Les artistes ont intérêt à ce qu'on croie aux intuitions soudaines, aux prétendues inspirations ; comme si l'idée de l'oeuvre d'art, du poème, la pensée fondamentale d'une philosophie, tombait du ciel comme un rayon de la grâce. En réalité, l'imagination du bon artiste ou penseur produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais, mais son jugement, extrêmement aiguisé, exercé, rejette, choisit, combine ; ainsi, l'on se rend compte aujourd'hui d'après les carnets de Beethoven, qu'il a composé peu à peu ses plus magnifiques mélodies et les a en quelque sorte triées d'ébauches multiples. Celui qui discerne moins sévèrement et s'abandonne volontiers à la mémoire reproductrice pourra, dans certaines conditions, devenir un grand improvisateur ; mais l'improvisation artistique est à un niveau fort bas en comparaison des idées d'art choisies sérieusement et avec peine. Tous les grands hommes sont de grands travailleurs. infatigables non seulement à inventer, mais encore à rejeter, passer au crible, modifier, arranger. Nietzsche

Ce texte se rapporte aux thèmes de l'art et de la création artistique. Le problème est de savoir si le génie est travail ou disposition innée. Le génie: labeur ou don ?  L'inspiration et le rayon de la grâce ne sont que des mythes commodes: jugement, idée, travail jouent, dans la conception artistique, un rôle prédominant.

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« leurs efforts se manifestent: pour créer quelque chose de neuf, mais aussi pour transformer, modifier lesouvrages de l'esprit par un nouveau travail.Nietzsche lui-même ne fut-il pas un travailleur infatigable ? Affligé d'une très mauvaise santé, souffrant demaux de tête et de troubles oculaires, il crée la grande oeuvre de la fin du XIXe siècle dans l'énergie de lapuissance créatrice.

Lui-même pose, par sa vie, le problème du génie. Intérêt philosophique du texte Ces lignes ont le mérite de soulever le problème de l'inspiration (A), mais aussi de mettre entre parenthèsesla croyance au « miracle » artistique (B). A.

L'inspiration, mythe ou réalité? Et si la création était un don des dieux? Et si l'artiste détenait un mystérieux privilège ? Telle est laproblématique habituelle : n'est-ce pas un don divin qui se manifeste dans la création artistique ? Oui, lacréation en art a une dimension énigmatique; c'est bien ce que souligne ce texte.

D'où vient la plénitude quenous offre l'oeuvre d'art? N'y a-t-il pas une divinité inspirant les artistes ? L'art est-il puissance actived'expression ou fruit du génie? Nietzsche pose ici une question fondamentale.Remarquons que l'intérêt du texte est de nous faire redécouvrir une thématique célèbre : ainsi, pour Kant(Critique du jugement), c'est le don naturel qui prime.

Il ne résulte d'aucun apprentissage.

Le génie ne peutdécrire comment se fait la création.

En somme, la richesse de la création artistique est un irréductible que letravail n'explique pas. B.

Il n'y a pas de « miracle» en art Non, répond Nietzsche.

Manuscrits raturés et reprises incessantes sont au fondement de la création.

Lemérite du texte est de mettre à distance l'idée de l'artiste comme être supérieur.

Seuls comptent le travail,l'énergie, l'activité, la puissance.

L'art prolonge l'activité créatrice de la vie: il n'est pas un miracle, un fruitde la transcendance, mais un produit de l'élan dynamique.

N'est-ce pas là une vision riche et adéquate ?Dans l'art, la volonté de puissance et le travail s'incarnent et se manifestent. Conclusion Le génie, faculté donnée ou fruit de l'énergie ? Le génie n'est pas une intuition, mais un labeur mille foisréitéré, dans une joie mêlée à la souffrance (cf.

Nerval, Baudelaire et tant d'autres «génies» artistiques).D'ailleurs, le génie est souvent inséparable de la culture accomplie, ce produit du travail et du jugementéclairé. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelquetemps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

Laphilosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ;reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique): c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien(arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivressedionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche faitla critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique ethumaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nousvivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour del'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.

Après sa brouille avec Wagner, c'est. »

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