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L'INUTILE PEUT-IL AVOIR UNE VALEUR ?

Publié le 15/03/2004

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  Libre parce que désintéressé. [Du point de vue du pragmatisme et de l'utilitarisme, le critère de la valeur d'une chose, c'est son utilité. Même les activitésprétendument désintéressées ont leur utilité: elles servent à nous rendre heureux.]  Le pragmatisme, avec James, soutient que le seul critère de la vérité est le succès. La pensée est au service de l'action. Les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir : l'idée vraie c'est celle qui paie le mieux, celle qui a le plus de rendement, qui est la plus efficace. Pour apprécier la valeur de cette théorie il faudrait savoir quel sens donner aux formules de James. L'idée vraie c'est l'idée utile. Mais que veut dire « utile » ? Faut-il prendre le mot au sens de vérifiable ?

« roue de bicyclette fixée sur un socle - autant d'objets devenus inutilisables, pièces de musée uniquementdestinées à être exposées, comme s'il s'agissait de retenir ici une sorte de définition minimale de ce qu'est uneoeuvre d'art : ce qui ne peut servir à rien.

L'artiste Jean Tinguely, fabricant de machines inutiles, illustreraitbien l'opposition de l'art, destiné à nous procurer à nouveau un étonnement devant l'étrangeté des choses, etde la technique, destinée à nous approprier la nature et la rendre moins étrangère à nos fins. • Disons que la seule fin de l'art est l'existence de l'oeuvre - une existence qui s'impose comme un mondequ'on ne peut ignorer - et non l'adaptation de l'oeuvre à telle ou telle fin extérieure, qu'elle soit économique,politique, religieuse.

La nécessité interne à l'oeuvre prime sur la nécessité externe.

Si le projet initial de l'artrésidait dans l'accomplissement des plus hautes fins de l'homme, dans l'accession à un idéal désintéressé-enl'absence d'un consensus sur cet idéal -, l'art d'aujourd'hui ne se limite-t-il pas dès lors à la remise enquestion de tout rapport utilitaire avec le monde? La beauté, la pensée sont désintéresséesPour Aristote, la pensée, la réflexion désintéressée, la contemplation du bien sont les activités les plusélevées, celles qui sont le plus aptes à nous rendre heureux. « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premierspenseurs aux spéculations philosophiques.

Au début, ce furent lesdifficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsipeu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants,tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles,enfin la genèse de l'Univers.

Apercevoir une difficulté et s'étonner,c'est reconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer lesmythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mytheest composé de merveilleux).

Ainsi donc, si ce fut pour échapper àl'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, ilest clair qu'ils poursuivaient la science en vue de connaître et nonpour une fin utilitaire.

Ce qui s'est passé en réalité en fournit lapreuve: presque tous les arts qui s'appliquent aux nécessités, et ceuxqui s'intéressent au bien-être et à l'agrément de la vie, étaient déjàconnus, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.Il est donc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie,aucun intérêt étranger.

Mais, de même que nous appelons homme librecelui qui est à lui-même sa fin et n'est pas la fin d'autrui, ainsi cettescience est aussi la seule de toutes les sciences qui soit libre, car elleseule est sa propre fin.

» Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la philosophie et le but qu'elle poursuit.

« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches philosophiques, c'était, comme aujourd'hui, l'étonnement . » L'admiration et l'incompréhension devant le monde poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.

Ainsi naît laphilosophie, qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde. Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine... » L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre ausens moderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel. Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriqueshabituelles.

Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentimentde connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion. L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en apparence.

C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant sesmécanismes.

« Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance [...] ainsi donc ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie. » Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deuxpoints sont remarquables : Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherchesphilosophiques sont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la. »

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