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ACTE I, SCÈNES 1 - 2 - Le mariage de Figaro (Beaumarchais)

Publié le 22/02/2012

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Seules trois des onze scènes de ce premier acte sont donc consacrées à l'exposition proprement dite. Les autres sont déjà entièrement dominées par une action très rapide qui repose sur de nombreuses péripéties. On peut distinguer trois mouvements dans ce premier acte, qui mettent successivement au premier plan Suzanne et Figaro, Marceline puis Chérubin.
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« entreprise de séduction.

On apprend aussi que le « droit du seigneur » anciennement aboli par le Comte vaconstituer un des enjeux de l'intrigue, comme le confirmera la dernière scène du premier acte. Le monologue* de Figaro dans la scène 2 vient compléter cette exposition menée tambour battant.

On y apprendque le Comte a été nommé ambassadeur d'Espagne en Angleterre où il voudrait emmener Figaro pour le charger denombreuses missions afin de l'éloigner de Suzanne.

On pressent aussi que Marceline risque de troubler le bonheurdes deux jeunes gens en faisant obstacle à leur mariage. La création d'un espace dramaturgique La première réplique de la pièce est assez surprenante puisqu'elle consiste en l'énoncé d'une mesure, « Dix-neufpieds sur vingt-six », ce qui correspond à peu près à six mètres sur huit mètres cinquante.

Il s'agit des dimensionsde la future chambre de Figaro et de Suzanne, ce qui donne une idée de l'étendue d'un château dans lequel unesimple chambre fait cinquante mètres carrés de surface.

Mais surtout, comme l'a fait remarquer Jacques Scherer,ces dimensions correspondent à l'espace dont disposent les acteurs sur la scène de la Comédie-Française.Beaumarchais prend donc ici possession de cet espace par l'entremise de son personnage principal. Ce lieu se charge d'ailleurs immédiatement d'une fonction dramatique puisque la situation de la chambre entrel'appartement de la Comtesse et celui du Comte correspond très exactement aux relations entre les personnages.Suzanne suggère d'ailleurs le chassé-croisé qui pourrait se produire : « quand il aura tinté le matin, pour te donnerquelque bonne et longue commission, zeste, en deux pas, il est à ma porte, et crac, en trois sauts...

» Cette évocation imagée et plaisante annonce tout le parti que le dramaturge pourra tirer de ce lieu privilégié, idéalpour un jeu de poursuite entre l'appartement du Comte et celui de la Comtesse. Le brio des répliques Ces deux premières scènes plongent d'emblée le spectateur dans un univers où la parole est reine, où les images etles traits d'esprit se succèdent sur un rythme étourdissant.

Figaro est un virtuose dans ce domaine ; il se grise demots et jouit à l'avance d'une action qui ne se réalisera pas : « Bazile ! ô mon mignon, si jamais volée de bois vert,appliquée sur une échine, a dûment redressé la moelle épinière à quelqu'un...

» Il est aussi habile dans le discours de séduction amoureuse ; à Suzanne qui lui demande quand il cessera de luiparler à tout propos de son amour, il répond avec une certaine grivoiserie : « Quand je pourrai te le prouver du soirjusqu'au matin.

» Suzanne n'est pas en reste lorsqu'elle évoque plaisamment les cornes qui risquent de naître sur le front de son marisi celui-ci le frotte : « S'il y venait un petit bouton, des gens superstitieux...

», ou quand elle joue la coquette enrefusant à Figaro un baiser qu'il serait en droit de lui reprocher après le mariage : « A mon amant* aujourd'hui ? Jet'en souhaite ! Et qu'en dirait demain mon mari ? » Rappelons qu'au XVIIIe siècle, comme au XVIIe, le mot « amant »signifie « amoureux ». Le monologue de Figaro dans la scène 2 est un morceau de bravoure dans lequel le valet triomphe du maître par laparole : il déjoue ses plans dans une succession rapide de propositions exclamatives, où les traits d'esprits'enchaînent sur un rythme endiablé : « Pendant que je galoperais d'un côté, vous feriez faire de l'autre à ma belle un joli chemin ! me crottant, m'échinant pour la gloire de votre famille ; vous, daignant concourir à l'accroissement de la mienne ! Quelle douce réciprocité ! ». »

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