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Une action volontaire est-elle une action libre ?

Publié le 28/01/2004

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La volonté suppose donc la conscience d'une fin, le jugement délibéré de l'acceptation de cette fin et enfin les moyens mis en oeuvre pour sa réalisation. De ce point de vue, on voit que la volonté est une des facultés les plus essentielles de la condition humaine. II. La volonté comme condition de la liberté- On entend couramment dire qu'être libre, c'est pouvoir faire ce que l'on veut. Cette définition superficielle laisse entendre que la liberté dépendrait principalement des possibilités dont l'homme dispose pour réaliser ses souhaits. Mais, comme les possibilités de l'homme sont par nature limitées et infiniment moins amples que le domaine des choses qu'il peut vouloir atteindre, cette approche trop sommaire revient à nier purement et simplement l'existence de la liberté humaine: puisque le monde ne me laisse jamais faire ce que je veux, je ne saurais jamais être libre.- Aussi certains auteurs ont-ils renversé les termes entre pouvoir et vouloir. Tel est le cas des stoïciens dont Sartre disait: « lls ont compris que la liberté ne consiste pas à faire ce que l'on veut mais à vouloir ce que l'on peut. » La liberté ne dépendrait donc pas de ce que l'on peut faire mais de la puissance de la volonté. Ainsi les stoïciens distinguent-ils les choses qui ne dépendent pas de nous (le corps, les événements du monde, autrui.

« III.

Que faut-il pour qu'une action soit véritablement libre? – Dans Les Fondements de la métaphysique des moeurs, Kant établit certainesdistinctions importantes qui peuvent nous permettre d'éclairer les rapportsentre liberté et volonté.

Ainsi convient-il, selon lui, d'examiner si la volonté eststrictement autonome, c'est-à-dire si elle n'est déterminée par rien d'autrequ'elle-même, ou bien si elle peut être considérée comme hétéronome, c'est-à-dire guidée par des motifs qui lui sont extérieurs.– Une volonté autonome ne puise donc son principe qu'en elle-même: elles'érige en une sorte de législateur absolu.

Que puis-je vouloir? Rien d'autreque ce qui pourrait être voulu universellement.

À l'inverse, une volontéhétéronome puise son principe à l'extérieur d'elle-même : dans lescirconstances, par exemple.Ainsi, en appliquant la règle fournie par Kant au premier exemple cité parAristote, on observe que la volonté de celui qui cède à la menace du tyranpeut être considérée comme hétéronome.

C'est donc seulement lorsque lavolonté est autonome que l'action peut être considérée comme véritablementlibre. Kant: L'autonomie de la volonté Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de sedéterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune forceétrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné etabsolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment oud'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principed'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi(indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir detelle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans cemême acte de vouloir." [Introduction] Si on définit la volonté comme la faculté de l'âme qui choisit, alors il semble bien qu'une action volontaire ne puisseêtre autre chose qu'une action libre.

Être libre, n'est-ce pas en effet pouvoir décider, par exemple entre les deuxbranches d'une alternative ?Deux types de problèmes se posent cependant.

D'une part, la volonté peut être une puissance aveugle.

Elle tranchealors pour trancher, mais sans être motivée par la délibération et la réflexion.

Peut-on alors encore parler d'actionlibre ? Inversement, on peut nommer « volontaire » l'action résultant d'un examen éclairé.

La volonté choisit alors,et choisit uniquement, ce que l'entendement lui présente avec la plus parfaite évidence.

A' supposer que cettesituation puisse se trouver dans la pratique, peut-on encore parler d'action libreL'enjeu de ce questionnement est de savoir quel type d'équilibre instaurer entre le pragmatisme pur, qui faitdépendre la liberté des circonstances, et le rationalisme strict, qui l'en détache. [I.

Seule une action volontaire éclairée peut être considérée comme libre] [1.

L'action instinctive peut éventuellement être considérée comme volontaire.

Mais elle n'est pas libre] On peut distinguer plusieurs degrés dans la volonté.

Le premier est l'appétit.

II caractérise l'impulsion corporelle. »

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