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L'activité artistique est-elle sublimation des sentiments ?

Publié le 24/07/2004

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Le sens d'une oeuvre n'étant pas toujours patent, il semble que le goût exige quelque éducation, quelque formation. Une telle éducation semble d'autant plus nécessaire et utile que l'art apporte une dimension bien à lui, originale, à l'existence humaine. FREUD: Tout cela invitait à entreprendre, à partir de là, l'analyse de la création littéraire et artistique en général. On s'aperçut que le royaume de l'imagination [Phantasie] était une « réserve qui avait été ménagée lors du passage, ressenti comme douloureux, du principe de plaisir au principe de réalité, afin de fournir un substitut à des satisfactions pulsionnelles auxquelles on avait dû renoncer dans la vie réelle. A l'instar du névrosé, l'artiste s'était retiré de la réalité insatisfaisante dans ce monde imaginaire [Phantasiewelt], mais, à la différence du névrosé, il savait trouver le chemin qui permettait d'en sortir et de reprendre pied dans la réalité. Ses créations, les oeuvres d'art, étaient des satisfactions fantasmatiques de voeux inconscients, tout comme les rêves avec lesquels elles avaient également en commun le caractère de compromis, car elles aussi devaient éviter d'entrer en conflit ouvert avec les puissances du refoulement. Mais, à la différence des productions du rêve, asociales et narcissiques, elles étaient conçues pour que d'autres hommes y participassent, elles pouvaient susciter et satisfaire chez ceux-ci les mêmes motions de désirs inconscients. En outre, elles se servaient du plaisir que procure la perception de la beauté formelle comme d'une « prime de séduction L'apport spécifique de la psychanalyse pouvait consister à reconstruire, par recoupement des impressions vécues, des destinées fortuites et des oeuvres de l'artiste, sa constitution et les motions pulsionnelles qui étaient à l'oeuvre en elle, soit ce qu'il y avait en lui d'universellement humain. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Qu'est-ce qui rapproche l'artiste du névrosé ?

 

 L’activité artistique se développe dans le beau, dans le champ esthétique. La sublimation, si sa première acception relève de la chimie signifiant un changement d’état, a été particulièrement utilisée en psychanalyse pour rendre compte de la décharge émotionnelle libidinale dans toute activité. Or si l’artiste travaille à partir de ses perceptions et sentiments peut-on faire de l’art une œuvre subliminante relevant alors de l’inconscient. L’artiste serait dépossédé de son art et ne serait que le jouet de sa pratique artistique. L’essentiel est donc de comprend le lien, s’il existe, qui unit art et sublimation, c’est-à-dire son fondement, son sens, et sa valeur mais surtout ses limites au sein d’une approche définitionnelle.

            Si l’art peut contenir la sublimation (1ère partie), il faut en trouver le sens (2nd partie), mais s’interroger aussi sur sa valeur et ses limites au risque de faire de l’art un inconscient absolu faisant de l’artiste le jouet de son art (3ème partie).

 

« outre, elles se servaient du plaisir que procure la perception de la beauté formelle comme d'une prime de séduction.L'apport spécifique de la psychanalyse pouvait consister à reconstruire, par recoupement des impressions vécues,des destinées fortuites et des oeuvres de l'artiste, sa constitution et les motions pulsionnelles qui étaient à l'oeuvreen elle, soit ce qu'il y avait en lui d'universellement humain ».d) Le principe même à l'œuvre dans la sublimation peut se comprend et se trouver déjà dans la « Catharsis » telleque Aristote la définissait dans la Poétique .

L'illusion est l'attitude du spectateur quand l'œuvre d'art est réussi, il est dans un état, comme si c'était vrai.

Il n'y a plus de distinction claire entre l'univers de la diégèse et l'universréel.

La vraisemblance produit un oubli provisoire, pour faire corps par l'imagination avec la diégèse.

Cette attitudesuppose la mimesis comme technique dominante de l'art.

mimésis : représentation d'une fiction telle qu'elle serait sielle était réelle.

Elle fait donc appel à la nature et au réel.

Dans le théâtre l'identification, et donc le fait de semettre à la place des personnages, le jeu de l'illusion est nécessaire pour permettre la catharsis.

Il faut qu'il y aitillusion pour que les spectateurs puissent ressentir les passions.

La mimesis serait la raison du plaisir artistique.Poétique chapitre 4.

La catharsis dispense l'homme de vivre les passions sur la scène réelle.

L'illusion produit le plaisir.

La catharsis permet une décharge émotionnelle du spectateur comme s'il faisait exactement l'action.

Lasublimation est alors possible.

Plus encore Deleuze dans La logique du sens, la différence nous dit bien que la peinture est la tentative de rendre visibles les forces invisibles.

Le problème de l'art n'est pas de reproduire oud'inventer des formes, mais de capter des forces.

En ce sens, aucun art n'est figuratif.

Comme Paul Klee le dit, ils'agit « non pas rendre le visible, mais rendre visible ».

La force est en rapport étroit avec la sensation.

L'art estdonc captation de la force.

Transition : Ainsi l'activité artistique est bien une sublimation des sentiments, c'est-à-dire la transformation d'une énergie oud'une pulsion sexuelle, pour Freud, en une pulsion artistique.

L'énergie est déchargé à travers la production.

Maispeut-on aller jusqu'à dire qu'elle est nécessaire à l'art ? Qu'elle en constitue l'essence ? II – La sublimation nécessaire a) La sublimation en art peut en constituer l'essence même, si comme on peut le voir avec Nietzsche dans la Généalogie de la morale , on comprend l'art tel que le saisit Schopenhauer.

En effet, Nietzsche considère qu'il y a peu de choses dont Schopenhauer parle avec autant d'assurance que la contemplation esthétique.

A ce sujet,Schopenhauer dit qu'elle agit directement comme l'intérêt sexuel.

Il ne se lasse jamais de glorifier cette délivrancede la « volonté » comme étant le grand avantage et l'utilité de l'état esthétique.

« On serait même tenté de sedemander si la conception fondamentale de « volonté et représentation » n'a pas son origine dans unegénéralisation de cette expérience sexuelle.

» En effet, ce dernier, dans Le monde comme volonté et comme représentation écrit : « l'est l'ataraxie, qu'Epicure estimait comme le bien suprême, l'apanage des dieux ; nous sommes pour cet instant, délivrés de l'odieuse contrainte de la volonté, nous célébrons le sabbat des travaux forcésdu vouloir, la roue d'Ixion immobile… » Schopenhauer a décrit l'un des effets du beau, l'effet calmant sur la volonté ;mais est-ce seulement un effet normal ? Stendhal lui insiste sur un autre effet du beau : le beau est un promessede bonheur.

Il s'agit dans ce cas d'une excitation de la volonté, d'un intérêt par la beauté.

Dès lors, on peut peut-être objecter à Schopenhauer sa compréhension du kantisme, c'est-à-dire du beau comme désintéressement.

Eneffet, le beau plaît ici par intérêt et pour l'intérêt le plus fort, c'est-à-dire celui de la délivrance d'une torture.

C'estpourquoi il y a sublimation Et en ce sens, à travers l'exemple de Schopenhauer, à la question que signifie le faitqu'un philosophe rende hommage à l'idéal ascétique ? Une première indication en est : qu'il veut se délivrer d'unetorture.b) Ainsi comme Nietzche le note dans le Livre du philosophe : L'art est comme un jeu sérieux.

L'illusion n'est plus une simple distraction, il est un jeu sérieux.

L'art supplée au dégoût de la vie, il donne du sens et de la beauté à cequi n'en a pas, il est donc un pouvoir de transfiguration.

L'art est toute création de formes.

Donc la nature est la1ère artiste.

L'illusion n'est donc pas momentanée, mais elle dure et se maintient tout le long de notre existence, elle la rend possible.

Les créations illusoires permettent de dépasser la violence de la vie.

En ce sens, il est sublimation.L'illusion artistique se distingue de celle de la métaphysique et celle de science, en ce sens elle est celle qui estessentielle à la vie.

L'illusion de l'art est une attitude nécessaire.

L'art est ainsi un mode d'être au monde.

Toutefoisil ne s'agit pas de nous encourager à vivre dans l'illusion, c'est notre mode d'être courant.

Le surhomme est celui quidépasse la vie dans l'illusion.c) Or si la sublimation est nécessaire et fait de l'art un phénomène majeur, c'est bien parce que selon Nietzsche dans Le livre du philosophe : le réel lui-même est comme une illusion.

Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles sont des illusions.

Ce sont des métaphores usées.

La réalité serait un art qui a perdu sa valeur artistique,c'est un art dévalué.

L'illusion parfaite, quand on oublie qu'elle l'est, n'est pas le summum de l'art mais au contraireson plus faible degré.

L'art qui est affranchi du vraisemblable a une valeur artistique plus haute.

Il n'y a jamais qu'unrapport esthétique entre sujet et objet.

Le déplacement que produit l'art n'a pas pour but de produire une illusionplus grande.

« Un peintre auquel il manque les mains et qui voudra … » par l'art on exprime plus que le mondeempirique.

Plus le déplacement est grand moins l'œuvre est illusionniste.

Il y a un besoin d'évasion de l'art et del'illusion.

On a là un sens spécifique de l'illusion, elle se distingue de l'erreur et de la croyance en ce qu'elle naîtavant tout du désir ce que montre Freud dans L'Avenir d'une illusion .

L'illusion artistique n'a donc pas forcément de référent, il est création de réalité, il s'agit de donner chair à ce qui n'existe pas en dehors de l'art.

Or cettecréation est décharge émotionnelle.

Par l'art, l'homme « vomit le monde » ( Eliette Abécassis , Petite métaphysique du meurtre ). Transition :. »

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