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Les activités de l'esprit sont-elles assimilables aux opérations d'une machine ?

Publié le 27/01/2004

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esprit
·         Enjeu : une science de l'esprit digne de ce nom doit-elle nécessairement assimiler l'esprit à une machine et ce faisant, faire abstraction des dimensions existentielles de l'esprit comme si celles-ci n'étaient pas déterminantes pour la compréhension de la pensée ?   Problématique : Assimiler l'esprit à une machine contribue à augmenter la connaissance que l'on peut avoir de cette substance immatérielle. En effet, les programmes intelligents mis au point par l'intelligence artificielle, de même que les observations des neurosciences, nous renseignent sur bon nombre de facultés cognitives. Néanmoins, cette réduction n'est pas sans soulever certaines objections : la machine est-elle libre ou a-t-elle conscience de ce qu'elle fait ? Si l'on assimile l'esprit à une machine, il en ressort que l'on ne peut tenir la conscience et la liberté pour des propriétés essentielles de l'esprit humain. Dès lors, peut-on vraiment assimiler l'esprit à une machine au sens où ils procèderaient tous deux de déterminations mathématiques, logiques et matérielles, similaires, ou bien y a-t-il une irréductibilité des phénomènes spirituels aux phénomènes matériels qui est telle que la machine peut être un schème commode mais qui ne permet aucunement d'affirmer quoique ce soit regardant la structure réelle de l'esprit (= ne permet pas de fonder une psychologie réelle) ? Une science au sens strict de l'esprit est-elle possible si l'on refuse le modèle de la machine ? 1-      Les machines peuvent penser : l'esprit peut être assimilé à une machine et inversement   a)      le test de Turing En 1950, le mathématicien anglais Alan Turing a émis l'hypothèse selon laquelle il n'est pas absurde de dire à propos d'une machine qu'elle pense. Il jetait ainsi les bases de l'intelligence artificielle (ou construction de programmes informatiques intelligents). Sur quoi se fonde cette thèse ?

Assimiler l’esprit à une machine contribue à augmenter la connaissance que l’on peut avoir de cette substance immatérielle. En effet, les programmes intelligents mis au point par l’intelligence artificielle, de même que les observations des neurosciences, nous renseignent sur bon nombre de facultés cognitives. Néanmoins, cette réduction n’est pas sans soulever certaines objections : la machine est-elle libre ou a-t-elle conscience de ce qu’elle fait ? Si l’on assimile l’esprit à une machine, il en ressort que l’on ne peut tenir la conscience et la liberté pour des propriétés essentielles de l’esprit humain. Dès lors, peut-on vraiment assimiler l’esprit à une machine au sens où ils procèderaient tous deux de déterminations mathématiques, logiques et matérielles, similaires, ou bien y a-t-il une irréductibilité des phénomènes spirituels aux phénomènes matériels qui est telle que la machine peut être un schème commode mais qui ne permet aucunement d’affirmer quoique ce soit regardant la structure réelle de l’esprit (= ne permet pas de fonder une psychologie réelle) ? Une science au sens strict de l’esprit est-elle possible si l’on refuse le modèle de la machine ?

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« ils procèderaient tous deux de déterminations mathématiques, logiques et matérielles, similaires, ou bien y a-t-il uneirréductibilité des phénomènes spirituels aux phénomènes matériels qui est telle que la machine peut être un schèmecommode mais qui ne permet aucunement d'affirmer quoique ce soit regardant la structure réelle de l'esprit (= nepermet pas de fonder une psychologie réelle) ? Une science au sens strict de l'esprit est-elle possible si l'on refusele modèle de la machine ? 1- LES MACHINES PEUVENT PENSER : L'ESPRIT PEUT ÊTRE ASSIMILÉ À UNE MACHINE ET INVERSEMENT a) le test de Turing En 1950, le mathématicien anglais Alan Turing a émis l'hypothèse selon laquelle il n'est pas absurde de dire à propos d'une machine qu'elle pense.

Il jetait ainsi les bases de l'intelligence artificielle (ou construction deprogrammes informatiques intelligents).

Sur quoi se fonde cette thèse ? Dans son article, « Computing Machinery and Intelligence » (« Les ordinateurs et la pensée »), Turing propose d'imaginer un jeu opposant un homme à une machine.

Il s'agit d'un échange de questions-réponses entre 3joueurs isolés les uns des autres (ils ne se voient pas et communiquent via des télé-transcripteurs).

Le but du jeuest pour deux des joueurs de deviner le sexe du troisième joueur (celui-ci doit répondre honnêtement aux questionsmais ne doit donner aucun indice le concernant pouvant privilégier l'un des joueurs).

Ensuite de quoi, turing sedemande ce qui se passerait si l'un des joueurs était remplacé en cours de partie par une machine.

Tel est le pointcrucial de son argumentation : si aucun des joueurs n'est capable de faire la différence entre un humain et unemachine, alors la machine est intelligente au sens où elle a réussi aussi bien qu'un joueur humain. L'argument est ici comportemental : tant que la machine est aussi efficace que l'homme, rien ne permet de dire qu'elle ne pense pas et sa nature artificielle est finalement secondaire. b) un niveau fonctionnel identique Ce faisant, l'intelligence artificielle prétend construire des programmes simulant certaines activités de l'esprit et ce faisant les expliquer : si le programme simulant par exemple la reconnaissance visuelle de formes estopératoire, alors il convient de conclure que les processus (= les calculs) sous-tendant la machine sont les mêmes que ceux mis en oeuvre par l'esprit quand il perçoit des formes.

L'argument = l'opérationnalité du programme .

Comme dans le test de Turing, tant que la simulation artificielle fonctionne, est opératoire (c'est-à-dire convaincante), c'estque l'esprit obéit à ces mêmes lois mathématiques. c) il n'y a pas de « fantôme dans la machine » » [1] L'objection la plus courante adressée à l'encontre de l'Intelligence artificielle est celle de l'immatérialité de l'esprit, le fait que l'esprit est une chose absolument distincte de ceux que l'on peut observer de ses effets.

A cela,on peut rappeler ce que dit Ryle : l'esprit n'existe qu'en acte.

Il n'est pas caché ou intérieur.

Pour le comprendre, ilpropose une comparaison : que répondre à un touriste qui après avoir visité successivement les bâtimentscomposant l'université d'Oxford (les amphis, la bibliothèque, la salle de sport …), demandait à voir l' « université »,l'université en elle-même ? Pour Ryle, il émet une erreur de catégorie et s'imagine que le tout est distinct desparties. Il en va de même pour le « fantôme dans la machine » qu'est l'esprit : : celui-ci est donné en acte et n'est pas à chercher dans une quelconque forme d' « intériorité » qui existerait derrière les comportements , et donc derrière le spectacle des performances ou prestations effectives : l'esprit réside ainsi dit Ryle, sur le terrain desport, sur l'estrade du professeur, dans les tribunaux … en un mot, pas d'esprit ou d'intelligence distincte de ce que l'on fait intelligemment .

Dans ces conditions, si la machine reproduit ces actions intelligentes, si elle est aussi efficace au point d'être comme dans le jeu de Turing, indifférenciable d'une performance humaine, n'est-elle paségalement pourvue d'esprit ? Transition : L'esprit pour être amené à une connaissance scientifique rigoureuse peut ainsi être décrit en terme de procédés mécaniques.

Si la machine agit comme nous le ferions, alors, connaître l'esprit c'est connaître l'équation sous- tendant l'action que les machines et nous faisons semblablement. Toutefois , reste que donner l' impression de penser et penser effectivement sont deux choses bien différentes . Il se peut certes que la machine soit phénoménologiquement intelligente, mais, intérieurement , a-t-elle conscience de ce qu'elle fait au sens où elle serait capable de prendre ses propres pensées pour objet ? Est-elle susceptibled'erreur ? De vouloir ? De sentir ? Peut-on si facilement se débarrasser de la notion d'esprit dans ce qu'elle comported'intériorité, de subjectivité intime ? 2- LA NOTION DE MACHINE PENSANTE N 'A PAS DE SENS : L'ESPRIT EST IRRÉDUCTIBLE À TOUTE SORTE DE MÉCANISME (= l'argument de la chambre chinoise). »

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