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Adolf Hitler (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Démon antéchrist, génie ou paranoïaque, le phénomène Hitler ne s'explique que dans le contexte socio-économique de l'histoire austro-allemande. Substrat culturel, pensée contemporaine, systèmes de valeurs et facteurs conjoncturels ont formé un syndrome inextricable, dont Hitler fut le catalyseur. Il est né le 20 avril 1889 à Braunau, en Autriche. Son père, Aloïs, était le fils d'une pauvre servante, Maria Anna Schicklgruber, qui se marie plus tard avec Johann Georg Hiedler. Ce n'est qu'après la mort de ce dernier qu'Aloïs fut légitimé comme son fils. L'orthographe Hitler semble être duc à l'erreur du curé qui fit l'enregistrement. Alois Hitler servit la monarchie austro-hongroise comme douanier. Pour un fonctionnaire, sa vie privée était cependant peu rangée et peu stable. Adolf fut le fils issu de son troisième mariage avec sa nièce Anna Poelzl. L'allégation que le grand-père d'Adolf Hitler avait été un juif, ancien patron de Maria Anna Schicklgruber et que c'était là qu'il fallait chercher l'origine de son antisémitisme farouche, paraît peu fondée à la lumière des recherches récentes. Il s'explique plutôt par les idées racistes de Darwin, de Gobineau, de Houston Stewart Chamberlain, largement répandues à l'époque et auxquelles le jeune Adolf fut exposé pendant ses années de formation. Son maître d'histoire était un partisan du chevalier Georg von Schönerer, chef de la ligue pangermaniste qui propageait des idées racistes et nationalistes. A la fin du XIXe siècle fut également créé, en Bohême-Moravie, un Parti tchèque National Socialiste et, avec Linz comme centre spirituel, un Parti Ouvrier allemand (D.A.P.) aux idées antisémites. Hitler fréquenta pendant quelque temps l'école de cette ville et y vécut plus tard avec sa mère. A cette toile de fond de ce milieu petit-bourgeois de son enfance, s'ajoutait la rivalité entre Tchèques et Autrichiens et l'antisémitisme latent de l'Église catholique, à laquelle Hitler appartint jusqu'à sa mort, malgré son hostilité croissante envers elle. Les changements fréquents de domicile, un conflit croissant avec son père autoritaire firent qu'Adolf se transforma d'un bon élève à l'école primaire en un très mauvais élève à l'école secondaire. Rêvant de devenir artiste peintre, il se révolta contre son père qui voulait faire de lui un fonctionnaire. Deux ans et demi après la mort de son père, en 1905, il quitta définitivement l'école à la suite d'une maladie peut-être imaginaire. Gâté par sa mère, il se berçait de rêves, menait une vie oisive et passait d'innombrables soirées à l'opéra à écouter la musique héroïque et pathétique de Richard Wagner, qui devint son idole et dont les écrits, à côté des romans d'aventures de Karl May, étaient sa lecture préférée.
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« secrète, la Thule Gesellschaft, centre de ralliement de toutes les forces racistes pan allemandes et nationalistes àMunich.

Son emblème était, comme pour d'autres associations racistes, la croix gammée.

Son journal porta, dèsaoût 1919, le nom de Völkischer Beobachter et devint, en décembre 1920, la propriété du N.S.D.A.P., nom que leD.A.P.

portait depuis février de cette année où Hitler, dans une première grande réunion qu'il avait organisée,proclama le programme en vingt-cinq points du Parti : nationalisme, révisionnisme, anticapitalisme et un socialismedilué, militarisme, anticléricalisme, antiparlementarisme et un racisme prononcé en sont les thèmes principaux.

Ilsreflètent les courants profonds de l'époque.

Présenté avec la virtuosité démagogique d'Adolf Hitler, ce programmeprocura de nouveaux membres au Parti National-Socialiste, issus surtout de milieux bourgeois et petit-bourgeois.Bon nombre d'entre eux étaient des officiers et soldats démobilisés et des femmes.

Fin juillet 1921, Hitler avait réussià accaparer la direction du Parti en s'octroyant des pouvoirs dictatoriaux.

Depuis lors, il se présente à la foulecomme son Führer et devient rapidement l'homme le plus en vue de tous les groupes ultranationalistes concentrésen Bavière.

Avec l'aide de l'organisation paramilitaire des troupes d'assaut (S.A.), il sort vainqueur d'innombrablesbagarres de rues, ainsi que dans les salles de réunion. L'occupation de la Ruhr par des troupes françaises et belges, en 1923, fait monter en flèche la températurenationaliste en Allemagne.

En Bavière, les différentes forces de l'extrême-droite forment une coalition nationalistedont Hitler devient le "tambour".

Animé par l'exemple italien, le Führer envisage une marche sur Berlin et la chute dugouvernement du Reich, de la "République des juifs", discréditée par l'inflation galopante.

Sa tentative d'y associer legouvernement bavarois et une partie de l'armée tourne court.

Le putsch du 8 novembre 1923, mal organisé, échoue.Dans un procès sensationnel qui lui vaut une large publicité, Adolf Hitler est condamné à cinq ans de forteresse,tandis que le N.S.D.A.P.

est dissous.

En prison, il rédige le premier volume de Mein Kampf (publié en 1925) où deschapitres autobiographiques alternent avec des considérations théoriques et pratiques.

Après sa libération anticipéeet la levée de l'interdiction du N.S.D.A.P., il écrit le second volume et, en 1928, un manuscrit publié seulement aprèssa mort, en 1961, sous le titre Le deuxième livre d'Hitler (L'expansion du IIIe Reich). Les idées exposées dans ses écrits et discours ont été pendant longtemps considérées comme éclectiques,manquant de toute cohésion intérieure.

Des analyses de textes récentes sont cependant arrivées à la conclusionqu'avec les années, avait développé un système de pensée cohérent.

Il concevait l'histoire comme un processustéléologique, au cours duquel la race la plus développée au point de vue biologique, celle des aryens, remporterait lavictoire sur les races dites inférieures.

Génératrices des races étaient les nations qui avaient besoin d'un espacevital correspondant au nombre et à la valeur de leur population.

Ces espaces devaient être conquis par la lutte.Reprenant les idées de la Mitteleuropa et d'une hégémonie mondiale développées dans la seconde phase de l'époquewilhelmienne, Hitler préconise un plan par étapes qui prévoit d'abord une hégémonie en Europe, puis une expansionau-delà des mers et finalement, pour les générations futures, une confrontation avec les États-Unis à l'échellemondiale.

Les forces antagonistes principales sont pour lui le pacifisme, l'internationalisme et la démocratie ; lesprotagonistes et les défenseurs de ces idées sont les juifs, un peuple sans État qui vit dans d'autres nations et qu'ildétruit de l'intérieur.

Hitler se croit chargé de la mission d'orienter l'Histoire dans son sens véritable en anéantissantles juifs et en ouvrant à la "race allemande des seigneurs" la voie pour la domination du monde.

Le noyau de cetteWeltanschauung est donc constitué par un darwinisme primitif, par l'antimarxisme, où la lutte des classes estremplacée par la lutte des races, un antisémitisme violent et un nationalisme intégral.

Autour de lui s'amasse unconglomérat d'idées les plus hétérogènes, destinées à attirer tous les insatisfaits. Dans les années de stabilité de la république de Weimar, entre Locarno et la crise économique mondiale, Hitler neparvient pas à mobiliser les masses.

Il réussit néanmoins à renforcer l'organisation du Parti, à l'étendre à la totalitédu Reich, mais des luttes intestines avec une fraction de gauche affaiblissent le N.S.D.A.P. L'initiative populaire contre le plan Young, destiné à un nouveau règlement des réparations, donne l'occasion à Hitlerde s'unir avec d'autres groupes de la droite au front de Harzbourg (1931).

L'échec du putsch munichois lui avaitappris qu'il ne pouvait arriver au pouvoir qu'avec l'aide des forces conservatrices et en exploitant les moyens légauxdu système parlementaire.

C'est la crise économique qui lui permet d'attirer les foules.

Ouvriers, paysans, membresde la classe moyenne, femmes de toutes les classes affluent vers le nouveau messie qui promet, de sa voix rauqueet passionnée, le départ vers un nouvel avenir glorieux, une ascension nationale et sociale.

Et tandis que la gauchese déchire dans les luttes fratricides entre Communistes et Sociaux-Démocrates, le N.S.D.A.P.

devient, en juillet1932, avec 37,4 % des voix, le parti le plus fort de l'Allemagne.

Le déclin du parlementarisme, des cabinets de plusen plus autoritaires, une radicalisation croissante de la gauche et de la droite due au chômage massif fontfinalement apparaître la nécessité d'inclure Hitler dans un cabinet formé par une majorité conservatrice. Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé Chancelier d'un gouvernement de coalition où il n'y a d'abord que deux autresNationaux-Socialistes.

Avec des slogans de concentration nationale, Hitler met en scène sa "révolution légale".Rapidement et en exploitant l'incendie du Reichstag, sur les véritables auteurs duquel les historiens continuent à sequereller, il met hors de combat ses principaux adversaires politiques.

Lors de nouvelles élections, le 5 mars 1933, leN.S.D.A.P.

n'obtient que 43,9 % des voix, malgré des répressions et une propagande de grand style.

Hitler est doncforcé de s'appuyer à nouveau sur la droite conservatrice.

Par des manœuvres habiles il réussit à faire voter, le 23mars, une loi lui procurant les pleins pouvoirs, d'abord pour une durée de quatre ans, plusieurs fois renouvelée par lasuite.

D'autres mesures tombent coup sur coup : l'autonomie des Länder est affaiblie, puis abolie, les partispolitiques sont interdits ou forcés de se dissoudre, jusqu'à ce que le N.S.D.A.P.

soit déclaré Parti unique, le 14 juillet1933 ; les syndicats sont amalgamés dans une seule organisation sous contrôle nazi, les premières manifestationsantisémites ont lieu.

En même temps, des mesures sont prises contre le chômage et pour la reconstruction del'économie, par un système ingénieux de crédits et le soutien de la grande industrie.

Pour consolider le IIIe Reich. »

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