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Aimer son travail est-ce encore travailler ?

Publié le 09/03/2004

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travail

Mais le travailleur est aliéné en un second sens : le passage de l'outil à la machine lui fait perdre la maîtrise de la technique. De moyen de ruser avec la nature pour se libérer, la technique devient ici un facteur d'aliénation, de perte de liberté. Dans le passage des métiers, des ateliers, du compagnonnage et des confréries au machinisme industriel, le travailleur perd la maîtrise de l'ensemble du processus et de l'ensemble des moyens techniques : devenu parcellaire, son travail ne maîtrise plus la machine mais au contraire se trouve maîtrisé par elle : « Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sert de son outil ; dans la fabrique il sert la machine «, ajoute Marx. Dans le travail social, la technique prive l'homme de la jouissance de la communication et du choc en retour, cad des moyens de sa libération. Pourtant, la machine sans sa valorisation par l'homme n'est que du « travail mort « : mais le travail vivant auquel sa valorisation par l'homme donne lieu n'a plus rien de libérateur. Hegel le prophétisait déjà en quelque sorte : « enfin l'abstraction de la production fait le travail toujours plus mécanique et à la fin, il est possible que l'homme en soit exclu et que la machine remplace l'homme « ( « PPD « $198). Le ver était donc déjà dans le fruit : tout en permettant d'un côté à l'homme de devenir lui-même en rusant avec la nature, la technique semble aussi être ce qui risque de se réapproprier la notion de travail en en excluant l'homme. Est-ce, finalement, si grave ? Le début du XX ième ressentait le développement du machinisme et la rationalisation du travail comme des chances pour l'homme, et ce, dans une perspective qui n'était pas toujours hypocrite et cynique. Les hommes privés de travail n'en sont-ils pas pour autant des hommes ?

Aimer son travail n'est-ce pas encore... travailler ? Certaines personnes trouve plaisir à leur aliénation, il n'en demeure pas moins qu'ils restent aliénés ! De plus, même l'activité la plus plaisante, lorsqu'elle est quotidienne et répétitive demeure une activité pénible.

TOUTEFOIS...

Le langage populaire dit qu'il n'y a pas de plus grand plaisir que d'exercer le travail de son choix. Travailler par plaisir, c'est vivre le temps du travail comme un loisir.

  • I) Le travail même aimé est encore un travail.

a) De la nature du travail. b) L'essence du travail est d'être forcé (Alain). c) N'est-on pas obligé d'aimer son travail ?..

  • II) Travailler c'est peiner à la tâche.

a) Une étymologique éloquente. Mais ? b) L'amour ne peut être une contrainte. c) Le temps de travail comme temps de loisir (l'exemple de l'artiste iu du libre entrepreneur) !

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travail

« même, il devient véritablement humain. Marx définit ensuite le travail, en le comparant à l'activité animale.

Si le travail humain s'en distingue, ce n'est pas par la qualité du produit (les cellules de l'abeilles sont parfaites) mais parla nature de l'activité elle-même.

Le travail est ne transformation consciente de la nature.Autrement dit travailler suppose l'existence préalable d'un projet à réaliser.

Il en résultepremièrement que le produit du travail est l'extériorisation ou l'objectivation d'une intentionhumaine ; deuxièmement que c'est une intention qui impose au travailleur les gestes à accompliret les techniques à utiliser. L'existence d'un projet contraint le travailleur.

Il n'agit pas au hasard maispour réaliser ce qu'il a dans la tête.

Ses forces intellectuelles et corporellesne sont pas mises en oeuvre librement, mais dans un but déterminé.

C'est ence sens que le travail n'est pas « attrayant ».

Et parce qu'il n'est pas attrayant et aussi parce qu'il prend du temps, le travail implique un effort dela volonté.

Le travail n'est pas une malédictionLe travail n'est pas, par nature, une peine.

Même la malédiction divine de la Genèse, dans la Bible, ne donnepas le travail comme châtiment.

Comme le fait remarquer Jacques Leclercq, le châtiment, c'est que le travaildevienne pénible.

«L'homme non déchu eût travaillé dans la joie, mais il eût travaillé.» (Leçons de droitnaturel) Il n'y a pas d'opposition entre le travail et le plaisirOn peut très bien aimer ce que l'on est obligé de faire.

C'est même, selon Nicolas de La Rochefoucauld, «lesecret du bonheur».

Le travail est devenu pénible lorsque l'organisation économique en a fait une exploitationde l'homme, mais cette pénibilité n'appartient pas à la nature du travail.

Un rapport positif peut s'établir entrel'homme et son travail. [L'idée de travail contient l'idée de contrainteet d'activité forcée.

Si on aime ce que l'on fait, ce n'est plus un travail.

Le sens commun ne se trompe pas vraiment lorsqu'il perçoit spontanément letravail comme une activité pénible et forcée.

Un travail que j'aime n'est plus véritablement un travail, c'est une activité ludique.] L'étymologie est significativeEn latin, le mot labor signifie à la fois «travail» et «souffrance».

L'adjectif français a hérité de cetteéquivocité: laborieux signifie aussi bien «relatif au travail» (dans l'expression activité laborieuse, par exemple)que «difficile et pénible» (un effort laborieux ).

Le mot peine évoque la souffrance, mais aussi le travail(comme dans l'expression: prendre la peine de...).Comme transformatrice, consciente et médiate, l'activité du travailleur est déterminée par un but à atteindre.La subordination constante de la volonté à ce but crée un état de tension.

L'oeuvre, dit Marx, « exigependant toute sa durée, outre l'effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté ».

Voilà pourquoi le travail est pénible. Le travail aliénéIl faut distinguer ici « exploitation » et « aliénation ».

Ce ne sont pas des termes équivalents : le mot «exploitation » désigne la réalité économique d'un travail non payé, au moins en partie.

Le mot « aliénation »renvoie à une situation où le travailleur ne se « reconnaît » plus dans son travail.

Il ne s'agit plus seulementde la dimension économique.

La dénonciation se fait en fonction d'une certaine idée de ce que devraitreprésenter le travail pour l'homme : permettre la réalisation de l'individu en étant la manifestation,l'extériorisation de lui-même.

La critique de l'aliénation fait référence à une « essence » de l'humanité, dont letravail est censé accomplir la réalisation.

Cette critique suppose donc un point de vue « philosophique », enquoi elle se distingue de la problématique plus « économique » qui analyse l'exploitation du travail.Cette réflexion sur l'aliénation implique en effet que le travail, non seulement comme rapport à la nature, maisaussi comme rapport à autrui, met en jeu la définition et la réalisation de l'humanité.La production capitaliste entraîne d ‘abord l'appauvrissement continu de toute une partie de la population : «. »

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