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L'albatros de Baudelaire (commentaire complet)

Publié le 13/10/2011

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Baudelaire, auteur romantique du XIXème siècle, est surtout connu pour ses poèmes, notamment son recueil qui fit scandale et lui fit attribuer le surnom de « poète maudit « : Les Fleurs du Mal. Un des poèmes de ce recueil est L'albatros. Ce poème semblait annoncer l'accueil qu'allait recevoir ce recueil, car il parle du romantique rejeté par le peule, comme le fût Baudelaire après la publication de cette oeuvre majeure de la littérature française. Ce poème, après avoir magnifié un albatros puis décrit sa déchéance, le compare à l'oiseau.  


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« possible d'un danger, tandis qu' « amers » a une connotation désagréable.

Cela nous fait pressentir que cettetonalité positive est déjà dominée par le négatif, d'autant que ce terme est à la fin de la strophe, place importantecar suivie d'une pause.

Ceci laisse tout le temps au lecteur de pressentir la déchéance à venir de l'oiseau.

De plus,une allitération en K/G/B apparaît : « albatros », vers 2, «Qui » et « compagnons » au vers 3 et « glissant » et «gouffres » au vers 4.

Elle crée un effet syncopé.

Une autre allitération, en S et Z, apparaît aussi dans cette stropheavec « Souvent », « s'amuser » et « les hommes » au vers 1, « des albatros, vastes oiseaux » au vers 2, « suivent» et « glissant » aux vers 3 et 4.

Cela se confirme dans la deuxième et la troisième strophe.L'albatros semble hors de son monde sur ce navire.

En effet, il y est ridicule.

« maladroits et honteux » au vers 6, «piteusement » au vers 7, « comique et laid » au vers 10 et « boitant » au vers 12 le prouvent et servent à montrerl'oiseau soumis aux hommes.

Il y a aussi un jeu sur les antithèses.

On voit tout d'abord vers 6 : « rois » et «honteux » et « infirme qui volait » au vers 12.

Cela contraste avec l'image de majesté donnée auparavant, etmontre l'albatros comme un roi déchu.

Cela évoque le fait que, malgré sa totale liberté dans son royaume, il n'estrien exilé sur terre, au milieu des hommes, dont la vulgarité, exprimée par « brûle-gueule » au vers 11, contrasteavec la spiritualité et la pureté qui lui est attribuée.

On voit aussi, vers 7 : « piteusement » et « grandes ailesblanches », qui font passer sa taille majestueuse pour un handicap, mais aussi « voyageur ailé », exprimant la grâce,associé à la maladresse décrite par « gauche et veule » vers 9.

On voit aussi « beau » et « laid » au vers 10.

Samaladresse est exprimée avec le découpage syllabique du vers 10 : 1/5/6 et évoque le boitement de l'oiseau.

Deplus, la pause après « Lui » met en valeur l'albatros, et rappelle le sujet.

La seconde strophe reprend l'allitération enS/Z, avec « les ont » et « déposés sur» au vers 5, « ces » et « l'azur, maladroits et honteux » au vers 6, « laissentpiteusement » et « grandes ailes » au vers 7, « des avirons » au vers 8, et se poursuit strophe trois : « ce » auneuvième vers, « si beau » et « agace son bec » aux vers 10 et 11.

Elle représente le bruit que fait le bateau englissant sans difficultés sur l'eau, mais aussi les sifflets des marins encourageant leurs compagnons à torturerl'oiseau.

L'image religieuse réapparaît, cette allitération évoquant aussi les sifflements du serpent, créatureinquiétante, prédatrice et tentatrice ayant provoqué le péché originel et la chute d'Adam et Eve.

Les hommes, ici,sont responsables de la déchéance de l'oiseau, victime de deux chutes : une au sens propre et une au sens figuré.On retrouve aussi l'allitération en K/G/B qui réapparaît au dernier vers, avec « grandes » « blanches comme » et « àcôté », et continue strophe trois avec « comme », « gauche », « naguère si beau, qu'il est comique », « agace sonbec « , « brûle-gueule », « boitant » et « qui », créant une sensation de coupure, de césure dans les vers,évoquant sûrement les tentatives avortées de l'envol de l'albatros constamment freiné dans son élan par les marinscruels qui le retiennent prisonnier, afin de pratiquer leurs jeux, sur le pont du navire.

De plus, nous constatons uneallitération en L avec « les ont-ils », « planches », « l'azur », « maladroits », « laissent », « leurs », « ailesblanches».

Elle se poursuit dans la troisième strophe avec « ailé », « il », « veule », « lui », « qu'il », « laid », « L'un», « brûle-gueule », « l'autre », et « l'infirme qui volait ».

Elle exprime la liquidité, l'eau qui entoure le bateau, maisaussi le mot « aile » qui se rapporte à l'albatros, et qui évoque son ancien vol fluide, maintenant terminé.

Le pont dubateau, sur lequel l'oiseau est retenu prisonnier, est décrit par le terme : « les planches ».

Or, le mot « planches »est souvent utilisé pour désigner le théâtre.

C'est comme si l'oiseau était prisonnier d'une comédie, dont lesspectateurs seraient les marins.Les verbes sont tous au présent, sauf un seul, « volait », à l'imparfait.

Ce verbe sert d'ailleurs de transition entre lapartie narrative et descriptive et la partie comparative avec le poète.

Ce verbe exprime comme un regret de l'oiseaupour son règne dans le ciel, qui pourrait évoquer le regret des valeurs révolutionnaires pour les romantiques : le maldu siècle. Car ce poème a un autre but que celui de simplement décrire l'albatros.

La quatrième et dernière strophe commencepar « Le poète est semblable au prince des nuées », cela introduisant une comparaison.

En effet, dans la quatrièmestrophe, l'auteur compare le poète (sous-entendu, le poète romantique) à l'oiseau à l'aide d'une métaphore filée.

Lepoète se considère donc comme pur et spirituel.

Il se voit comme un intellectuel qui serait au-dessus des hommesqui le critiquent et qui ne jurent que par la poésie classique.

Cela se voit avec les couleurs qu'il donne à l'oiseau, etdonc qu'il s'attribue par cette métaphore : le blanc et l'azur.

De plus, par « prince des nuées », il s'affirme souveraindes « nuées » qui représentent, en plus des nuages, les masses, la foule.

Il affirme aussi que le seul artiste est leromantique, et transforme le royaume de l'albatros, la mer, le ciel et la terre, en la poésie, et se définit donc commele roi dans ce domaine.

Le poète se définit aussi comme un symbole, les grandes ailes blanches étant portées, dansla mythologie grecque, par l'allégorie de la victoire.

Cette victoire n'est pas celle de l'oiseau, ici, mais celle du poètequi a trouvé le véritable art qu'est le romantisme.

Mais ici, l'albatros est capturé, retenu prisonnier, humilié etmoqué, comme si cette victoire était rendue inutile par les hommes, représentés ici par les marins, qui necomprennent pas ce nouveau style.

Comme l'albatros, le poète est hors de son monde au milieu des hommes.

Il sesent comme un étranger dans la société, comme un roi déchu à qui les hommes ont tout fait perdre.

En effet, lesromantiques étaient, à cette époque, très critiqués sur leur manière de voir l'art qui n'était pas la manière classique.En effet, le style romantique était critiqué, tant pour la littérature que pour le théâtre, et l'allitération en S/Zévoque l'agressivité du public qui siffle le poète dont le talent n'est pas reconnu.

Cela est confirmé par « huées »,au vers Baudelaire dénonce ici les violentes critiques qui ont fusé contre les romantiques.

La violence du public iraitmême jusqu'à la mise à mort symbolique du poète montrée par : « et se rit de l'archer ».Nous pouvons conclure en disant que ce poème a pour but de montrer que, malgré leur majesté, leur grandeur, leurspiritualité et leur pureté, l'albatros et le poète sont faibles face aux hommes, plus nombreux et plus forts qu'eux,qui semblent insensibles à leurs qualités, qui les méprisent et les tourne en ridicule.

L'image de l'oiseau tourmentéfait prendre au lecteur conscience de la difficulté qu'éprouvent l'artistes dont le talent n'est pas reconnu parce qu'ila simplement choisi de s'écarter du chemin de la banalité et du conformisme.. »

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