Devoir de Philosophie

Alberto MORAVIA : Les Indifférents

Publié le 05/10/2012

Extrait du document

En réalité, Les Indifférents sont un roman beaucoup moins audacieux que désespéré. L' immoralité apparente des personnages n'est que la conséquence de leur manque total de foi , non se ulement de foi religieuse, mais encore de foi terrestre, de foi en eux-mêmes. Ils souffrent de ce mal d'après-guerre, dont les innombrables variétés ont fourni à nos jeunes romanciers tant de "valises vides", de "feux follets", de "diables au corps", de "voyageurs traqués", d'hommes et de femmes" de paille", mais dont le diagnostic général n'avait jamais été formulé avec autant d'évidence. L'indifférence, voilà le dénominateur commun de toutes ces folies, de tous ces désaxements, de tous ces renoncements...

« L'efficacité narrative du livre tient en partie à ce qu 'il respecte l'unité de temps.

L'action se noue autour de la crise qui surgit le jour du vingt-quatrième anni­ versaire de Carla et s 'étend sur trois jours en tout .

Le livre La dégradation d'un famille bourgeoise C arla et Michel Ardengo vivent avec leur mère dans une belle villa, dans un quartier chic de Rome.

Mme Ardengo , une vieille bourgeoise sur le déclin, égoïste et vaniteuse , vit dans la crainte de perdre son amant , Léo Merumeci.

Celui-ci est un quadragénaire jouisseur et sans scrupules , qui ne reste avec elle que dans l'espoir de mettre la main sur sa villa et de séduire sa fille.

Cette liaison a valu à Mme Ardengo d'être mise au ban de la bonne société romaine et à Carla de ne pas trouver un parti pour le mariage.

Élevés dans ce milieu funeste , Carla et Michel sont devenus deux jeunes gens veules , blasés, incapables de ressentir des sentiments ou d'agir pour eux-mêmes: des .

Ils nourrissent une sourde hostilité à l'encontre de leur mère .

Par goût de la destruction , Carla décide de céder aux avances de Léo.

Lisa , une vieille amie de sa mère , autrefois maîtresse de Léo et maintenant de Michel, en avertit ce dernier.

Pour se prouver qu' il est capable d'agir , le jeune homme se rend chez Léo armé d'un revolver afin de venger son honneur.

Mais, telle est son irrésolution qu'il en oublie de prendre des cartouches, et son sursaut héroïque se transforme en pétard mouillé.

Carla finit par épouser Léo, qui préserve ainsi ses chances d'obtenir la villa , tandis que la jeune femme songe déjà à son prochain amant.

Quant à Michel , il s'accommode de ce mariage sans peine, d'autant qu'il avait caressé le projet inavouable de sa sœur à Léo.

Un su ccès de scanda le P ublié en 1929, le premier roman d'Alberto Moravia , alors âgé de vingt-deux ans, eut un succès considérable .

La critique célébra l'avènement d'un nouveau grand romancier.

Toutefois, la société bien-pensante de l'Italie mussolinienne cria au scandale, jugeant le roman , et tenta d'en obtenir l'interdiction.

Elle ne pardonnait pas à l'auteur l' aura d'érotisme trouble qui entourait ses personnages et qui deviendra sa marque.

Par-delà cette sensualité quelque peu malsaine, Moravia montre la faillite d'une certaine jeunesse bourgeoise de l'époque fasciste, jeunesse blasée, qui , à l' image des héros de Drieu La Rochelle ou de Pau l Morand , ne croit plus en rien et exaspère son mal-être dans des liaisons chic et un rien sado-masochistes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles