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L'amour doit-il être passionnel ?

Publié le 01/01/2005

Extrait du document

amour
La problématique de la passion est ici posée dans son rapport au temps : en cherchant à faire perdurer le passé dans le présent, elle veut abolir la fuite du temps et instaurer le régime de l'éternité. La passion amoureuse est l'amour d'un être passé qu'elle confond avec ses substituts actuels. En ce sens, l'être passionné se singularise par la méconnaissance de son objet : il ne peut distinguer l'objet de sa passion tel qu'il est réellement aujourd'hui, de ce qu'il a été mais n'est plus à présent. Les marques qui témoignent de ce passé (une photographie, par exemple) se substituent à la réalité actuelle. Cette analyse permet à Alquié d'expliquer les malentendus qui s'instaurent inévitablement entre le passionné et une autre personne, bénéficiant d'un statut de neutralité : ils ne discernent pas, de l'objet, la même apparence ; même en adoptant le même angle de vue, ils ne « voient » pas le même objet. Ce sont deux regards, deux logiques qui entrent en conflit. Alquié en conclura que l'objet de la passion n'est qu'accidentel, que celle-ci n'est en fait qu'un amour de soi-même, issu de l'égoïsme. Et si le véritable amour est l'oubli de soi afin de faire le bien à venir de l'être aimé, la passion, tournée vers soi et vers le passé, s'avère être un obstacle à tout amour authentique.     B : La scolastique avait déjà opérée une distinction entre deux types d'amour : l'amour de concupiscence où j'aime l'autre pour mon bien à moi. Et l'amour de bienveillance, dans lequel l'autre est aimé pour son propre bien.

Etre amoureux c’est élire une personne par rapport à toutes les autres. Quand je suis amoureux je considère l’autre comme un Bien, comme un Absolu dont la seule présence me réjouit. Etre amoureux c’est aussi être prêt à tout pour celle ou celui qu’on aime. L’amour est donc un sentiment qui s’apparente à une puissance qui nous pousse à agir, qui nous pousse à entreprendre mille actions pour celui qu’on aime. Le sens commun a tendance à croire qu’un tel amour est de l’ordre de la passion, tant est si bien qu’on l’érige en modèle : mais en est-il ainsi ? Par conséquent l’amour doit-il être passionnel ? Certes la passion nous pousse à agir, mais elle possède aussi une dimension passive, car on peut affirmer que le passionné est enfermé, clôturé dans sa passion, en ce sens qu’il l’a subie. Or si l’amour est un sentiment dans lequel je me donne à l’autre, peut-il encore reposer sur la passion ? L’amour passionnel n’implique-t-il pas la négation de l’autre ? Ne peut-on aimer que passionnément ou l’amour revêt-il une autre forme ?

amour

« résoudre à ne le chercher plus.

» Alquié, « Le désir d'éternité ». La problématique de la passion est ici posée dans son rapport au temps : en cherchant à faire perdurer le passédans le présent, elle veut abolir la fuite du temps et instaurer le régime de l'éternité.

La passion amoureuse estl'amour d'un être passé qu'elle confond avec ses substituts actuels.

En ce sens, l'être passionné se singularise par laméconnaissance de son objet : il ne peut distinguer l'objet de sa passion tel qu'il est réellement aujourd'hui, de cequ'il a été mais n'est plus à présent.

Les marques qui témoignent de ce passé (une photographie, par exemple) sesubstituent à la réalité actuelle.Cette analyse permet à Alquié d'expliquer les malentendus qui s'instaurent inévitablement entre le passionné et uneautre personne, bénéficiant d'un statut de neutralité : ils ne discernent pas, de l'objet, la même apparence ; mêmeen adoptant le même angle de vue, ils ne « voient » pas le même objet.

Ce sont deux regards, deux logiques quientrent en conflit.Alquié en conclura que l'objet de la passion n'est qu'accidentel, que celle-ci n'est en fait qu'un amour de soi-même,issu de l'égoïsme.

Et si le véritable amour est l'oubli de soi afin de faire le bien à venir de l'être aimé, la passion,tournée vers soi et vers le passé, s'avère être un obstacle à tout amour authentique.

B : La scolastique avait déjà opérée une distinction entre deux types d'amour : l'amour de concupiscence où j'aimel'autre pour mon bien à moi.

Et l'amour de bienveillance, dans lequel l'autre est aimé pour son propre bien.

On voit icique l'amour passion fait partie de l'amour de concupiscence puisqu'il est avant tout désir de posséder l'autre.L'amour passion est donc narcissique, égoïste, possessif car le plaisir qui en résulte dépend de la possession de ceque l'on aime.

Inversement, l'amour passion est de l'ordre de la souffrance puisqu'il désire toujours ce dont ilmanque.

Or peut-on posséder ce qu'on aime, en particulier quand il s'agit de la beauté d'un être ? C : Dans le De la nature, IV , Lucrèce montre que l'amour est nécessairement de l'ordre de la souffrance puisqu'il est désir du néant, du rien.

En effet l'amoureux est victime de l'illusion provoquée par les simulacres qui viennent frapperla rétine de notre œil.

La beauté est une représentation, une image trompeuse de la réalité, un mirage de notreimagination provoqué par le jeu des simulacres, qu'il est impossible de posséder : les mains des amants ne peuventrien arracher « aux membres délicats ».

Si l'amour est souffrance Lucrèce préconise non pas la chasteté, maisl'amour vagabond, qui consiste à ne tirer des relations amoureuses que le plaisir concret de l'amour physique.L'amour passion est donc illusoire, souffreteux mais aussi égoïste.

Il ne saurait constitué un modèle.Archétype de la folie humaine, l'amour riait du dérèglement du désir sexuel sous l'influence de l'imagination.Attachant à la personne aimée des représentations illusoires, l'amoureux s'en rend entièrement dépendant, sans quela possession ne puisse jamais combler le désir : « l'amour est un abcès qui, à le nourrir, s'avive et s'envenime »(IV).

À l'amour, désir vain qui condamne l'homme à une perpétuelle souffrance, le sage préfère la « Vénusvagabonde », qui permet au désir naturel de se satisfaire dans « les premiers corps venus » (IV).

Grâce à la volonté,son âme évitera le piège de l'amour : elle repoussera l'invasion des simulacres émanant d'un seul et unique être etrestera réceptive à ceux de tous les êtres désirables rencontrés.

Mais si l'amour ne doit pas être passionnel, peut-on aimer d'une autre manière ? II L' amour comme dévotion A : Le véritable amour est peut être celui dans lequel je ne cherche pas à posséder l'autre mais plutôt dans lequel je veux son bien et non pas mon bien.

Aimer un être c'est aimer ce qu'il est et non pas ce qu'il me permet d'obtenir. De plus ce qu'il y a de merveilleux, c'est qu'en voyant l'autre heureux je le suis d'autant plus, ce qui signifie que mon. »

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