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Analyse : Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert - Incipit : En quoi cette scène de première vu est elle parodique ?

Publié le 12/09/2006

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Problématique : En quoi cette scène de première vu est elle parodique ? Parodie : Ces limitations moqueuses ou ironiques d'une situation ou d'une personne, allant jusqu'à la caricature. Introduction : La scène de rencontre ( de première vue ) est une scène importante de l'écriture romanesque : deux êtres, un homme, une femme, se rencontrent, et dès le premier regard naît l'amour. Cette scène est souvent le point de départ d'une histoire d'amour. Flaubert, dans Bouvard et Pécuchet, roman inachevé car posthume, raconte l'histoire de deux hommes employés de bureau, qui se lancent dans l'étude des sciences. L'extrait se situe en ouverture du roman, et met en scène la rencontre de ces deux hommes. (incipit). Nous mettrons en évidence de quelle façon cette scène parodique constitue une imitation moqueuse de l'écriture romanesque : d'abord en rappelant les invariants de la scène de rencontre, puis en analysant cette réécriture parodique où l'auteur propose sa vision du monde. 1 / Imitation moqueuse de l'écriture romanesque. L'ouverture de Bouvard et Pécuchet correspond à la définition de la scène de première vue : deux personnes se rencontrent comme en direct → présence du présent dans les dialogues. La scene est rapportée du point de vue externe ( troisième personne ), le narrateur est extérieurs à l'histoire qu'il raconte et semble découvrir en même temps la rencontre des deux personnages → emploi des déterminants indéfinis, En fait, cette scène est organisé : le premier paragraphe est constitué de phrase minimale « deux hommes parurent « suit une brève discution en mouvement, indique leur provenance « Bastille « et « jardin des plantes « (ligne 3), introduit le décor parisien le récit reprend au paragraphe suivant : emploie du passé simple « ils s'assirent « (ligne 6) puis un brève dialogue entre les deux personnages : ils s'agit d'une double observation introduit par « même minute, sur le même banc « (ligne 7) reprise du dialogue qui termine la scène. En fait, cette scène reprend clairement les lieux communs de la scène de rencontre. 2 / Les lieux communs de la scene de rencontre. La scène est considéré comme un événement → emploi du passé simple dès la première vue « parure « Ainsi, tous les événements sont réunis, « alors ils se considérèrent « insiste sur le premier regard porté l'un sur l'autre. Cette observation attentive créé un effet proche d'un coup de foudre, comme en témoigne les verbes « charmé « (l.17) et « frappa « (l.23). Les deux hommes sont séduit l'un par l'autre, comme dans la plupart des scènes de rencontre amoureuse. L'auteur exploite même le motif de la prédestination des êtres : le destin lie les deux personnes faites pour s'aimer → romantique. En effet, des coïncidences provoque la sympathie réciproque soudaine. Leur gestes sont synchronisés. Ils ont la même idée de l'étiquette dans leur chapeau (ligne 10-11) Ces ressemblances sont accentués par des parallélismes : « l'un, l'autre « (ligne 2) Tout cela met en évidence l'événement extraordinaire de deux êtres fait l'un pour l'autre qui se rencontrent enfin. Transition : On assiste donc à une rencontre traditionnelle, mais toute fois cette réécriture se fait sur le mode parodique. 3 / Réécriture sur le monde parodique. D'abord, dans le choix des personnages : deux hommes. La scène décrit plus une rencontre amicale qu'amoureuse. Ce sont deux banales employés de bureau. Cependant, ils s'émerveillent à la vue de l'autre. Rien ne justifie donc le coup de foudre. Bouvard : le plus grand à les yeux « bleuâtre « (ligne 17), « entre clos « (ligne 18), même si son air « enfantin « donne au portrait une dimension méliorative : personnage ridicule. Pécuchet : « plus petit « (ligne 4), ses cheveux sont comparé à une « perruque « (ligne 24) et son nez « descendait très bas « (ligne 26), Ce double portrait ne les idéalisent pas. (comme celui de Madame de la Fayette) L'objectif parodique est explicite qui produit un effet sur le lecteur : le rire ou le sourire. Ensuite, le choix de leur costume. Bouvard et Pécuchet portent des vêtements de mauvaise qualité ; ou trop gros, ou trop petit pour eux Au contraire, le corps de Pécuchet est petit (noyé dans ses vêtements) ; « le corps disparaissait « (ligne 4) Ils sont tous les deux complémentaires. Enfin, les circonstances de leur rencontre sont banales. Ces banalités qui deviennent un événement. L'auteur insiste avec l'emploi de l'adverbe « même « (ligne 6-7-12). Cette insistance prend l'aspect d'un comique de répétition où perce l'ironique. L'auteur veut : CRITIQUER la médiocrité des gens simple dont le discours et la vie sont envahi par des clichés (=préjugés ; idées reçut). Leur nom même annonce leur bêtise : Bouvard, même racine latine que « bœuf « et Pécuchet vient de Pécus qui veut dire « mouton « → vision pessimiste du monde où les personnages sont comparés à des animaux. DENONCER l'écriture des lieux communs de la scène de première vue, et ses clichés romantique souvent placé sous le signe de l'idéalisation. Conclusion : Cet incipit présente les invariants de la scène de première vue, mais il les détourne de façon parodique et met en évidence la remise en question du roman par les réaliste face aux romans traditionnel. Flaubert propose un roman plus proche de la réalité et poursuit le travail commencé par Diderot au 18eme siècle et que l'on retrouve chez les auteurs du Nouveau Roman au 20eme siècle, où celui ci devient le lieu de nouvelles expérimentations.

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