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L'angoisse existentielle ?

Publié le 30/08/2009

Extrait du document

    Penser l'existence c'est penser :

    la finitude de la condition humaine, enserrée entre les barrières de la naissance et de la mort, qui apparaît alors dérisoire, mais aussi pathétique dans la mesure où cet être fini et périssable qu'est l'homme peut penser l'infini et l'éternité ;

    l'incompréhensible, l'existence, selon  Heidegger, ne pouvant se déduire de rien ;

    le néant la conscience de l'existence, toujours selon Heidegger, étant inséparable de la conscience du Néant qui enveloppe l'Être et où s'abîme toute existence (cf. p. 33 la conscience de la mort) ;

    l'inachèvement de l'homme, puisque, sans essence, il se fait sans cesse, qu'il est fondamentalement projet, seule la mort pouvant lui donner une essence en le privant de son existence : l'homme est alors ce qu'il a été ;

    la liberté absolue de l'homme, donc sa solitude absolue.

    Ainsi la conscience de l'existence est-elle toujours associée à l'angoisse.

1. En philosophie, concept qui caractérise, selon Kierkegaard (1813-1855), la condition de l'homme pécheur face à Dieu et à sa propre liberté. Kierkegaard L'existentialisme contemporain la définit comme une expérience métaphysique par laquelle l'homme prend conscience de la réalité du monde et de la sienne. Heidegger (1889-1976) lui oppose une version plus fataliste en décrivant l'angoisse comme la finitude de l'homme, jeté au monde pour y mourir. 2. En psychanalyse, elle est décrite comme la manifestation d'une inquiétude morale ou psychologique profonde. Elle est, en général, accompagnée d'un sentiment de peur, d'oppression et d'anxiété pouvant aller jusqu'à la panique. Selon Freud, l'angoisse est une réponse spontanée de l'organisme face à un déferlement non maîtrisable d'excitations liées à une situation de traumatisme ou à sa reproduction inconsciente. D'un point de vue pathologique, on la retrouve dans les psychasténies, les névroses d'angoisse, la mélancolie, etc. L'angoisse se traduit par de nombreux malaises physiques : - constriction épigastrique ou laryngée ; - oppression respiratoire ; - accélération du rythme cardiaque ; - sueurs, etc.

« Beaucoup de contresens sont couramment commis à propos de l'existentialisme.

Tout d'abord, il convient de ne pasle confondre avec le Sartrisme qui n'en est qu'un rameau.

La tradition existentialiste n'est pas uniquement porteused'un message de désespoir : c'est d'abord une philosophie de l'homme, et même une réaction de la philosophie del'homme contre l'excès de la philosophie des idées et de la philosophie des choses.L'existence de l'homme est le problème premier de la philosophie.

Cette affirmation est d'abord posée par Kierkegaardqui dénonce en Hegel le penseur abstrait qui prétend tout comprendre, mais qui ne se connaît pas lui-même.

Hegel atué la vie, qui est tout pour Kierkegaard, même et surtout si elle est souffrance : « Je souffre donc je vis ».A partir de Kierkegaard vont bifurquer deux grandes familles d'existentialismes.

L'une est de tradition chrétienneavec surtout Gabriel Marcel, mais aussi Karl Jaspers ou Scheler et Chestov.

Pour les uns et les autres, l'homme estd'abord une image de Dieu dont l'éminente dignité est posée en face de la nature.Mais l'existentialisme a aussi nourri des pensées qui se désespéraient de l'absence de Dieu et ne pouvaient sesatisfaire des mythes de remplacement.

Nietzsche est aux origines lointaines cette seconde famille, celle de ladétresse totale qui s'affronte au néant, avec Heidegger et Sartre.

Devant le problème qui, depuis Platon, se pose àtout philosophe : les rapports de l'essence et de l'existence, Nietzsche a choisi.

L'homme n'a pas d'essence, c'est-à-dire qu'il n'est pas la manifestation de l'idée et de l'intention d'un Dieu.

Aucontraire, pour Nietzsche, l'homme se réduit à la pure existence individuelle et temporelle, et n'a d'autre loi que saliberté personnelle qui fonctionne à partir du néant.Les deux familles abordent les mêmes thèmes mais n'y apportent pas les mêmes réponses.

Ces thèmes sont classésavec une grande vigueur éclairante par Emmanuel Mounier qui va nous guider dans la tradition existentielle.

Oncomprendra mieux alors comment elle traduit et accompagne le déclin de l'Occident.

Elle en arrive même àsymboliser pour beaucoup l'angoisse universelle depuis la dernière guerre.

La contingence de l'être humain Tous les hommes ont éprouvé un vertige devant le mystère qu'ils sont eux-mêmes.

Pourquoi suis-je ? Qui suis-je ?Certains construisent une certitude à partir de ce vertige, comme le rationaliste Descartes (« Moi qui suis, et quisuis sûr d'être, ne puis être ce qui, peut-être, n'est pas »).

D'autres, les existentialistes chrétiens, posent au départleur contingence, mais qui a sa racine dans la contingence originelle de l'acte créateur gratuit redoublé par lamiséricorde gratuite de l'Incarnation et de la Rédemption.Le mystère primitif est vertigineux, mais il est auréolé de bonté et l'homme qui ne participe pas à ce mystère —c'est-à-dire l'homme sans Dieu — est misérable.

C'est ce qu'affirme Kierkegaard dans l'École du Christianisme.

C'estun Christianisme dur, hostile à l'enseignement traditionnel de l'Église, coupable d' « installer » des vérités et desdogmes qui rassurent par leur stabilité même.

Or c'est s'aveugler que de se rassurer.

Nous devons vivre avec uneconscience permanente de notre contingence, et cet état est « terrifiant ».Chez les existentialistes athées, la contingence de l'existence n'est plus un mystère, mais une irrationalité pure, unfait absurde.

L'homme est là, comme ça, sans raison.

C'est la facticité de l'homme selon Heidegger et Sartre.Pour ce dernier, la stupidité injustifiable qu'il y a dans le simple fait d'exister est proprement insoutenable.

L'être estde trop, il s'encombre lui-même.

Roquentin, dans « La Nausée » est pris d'envie de vomir par la seule présence deson propre corps.

Ce sentiment avait commencé avec les choses qui le dégoûtaient (le contact d'un galet sur laplage lui donnait « une espèce d'écoeurement douceâtre (...) une sorte de nausée des mains ») et s'étend à lui-même.Ce thème se retrouve partout dans l'oeuvre de Sartre.

C'est, par exemple, Mathieu dans « L'âge de raison » quiaffirme : « Qu'est-ce qu'exister ? se boire sans soif »; et encore, Hugo dans « Les mains sales » : « Je suis de trop.»L'être de trop va du sentiment d'étouffement au sentiment de vide.

Il éprouve chez Heidegger le sentiment de sadéréliction absolue dans son néant de présence.

L'impuissance de la raison Cette impuissance se manifeste d'abord dans le fameux paradoxe kierkegaardien « qui ne donne pas de raison audoute, il lui ferme la bouche.

Il ne sollicite pas de l'esprit une démarche, un progrès, mais un saut.

Il est apparentéau scandale et au défi » (Emmanuel Mounier).

C'est ce saut, ici vers la croyance en l'Éternel, que Camus reprocheraà Kierkegaard, comme à Chestov d'ailleurs.Comprenons bien en quoi un saut est nécessaire dès lors que nous constatons l'impuissance de notre seule raison àdécouvrir le vrai.

Avec notre raison nous ne pouvons sortir du noyau central de l'incompréhensible : ce mélange desavoir et de non savoir qui trouble tous les philosophes au seuil de leur enquête.

Exemple chez Pascal : «Incompréhensible que Dieu soit.

Incompréhensible que Dieu ne soit pas.

» Kierkegaard s'insurge contre ceux quispéculent sur Dieu, qui croient pouvoir l'expliquer et le comprendre.« Le spéculant est peut-être de tous les hommes le plus éloigné du christianisme, et il est peut-être bien préférabled'être un homme que le christianisme scandalise et qui continue malgré tout à avoir un rapport avec lui, qu'unspéculant qui le comprend ».L'acte de foi central est toujours pour la raison une antinomie, une impossibilité.

Il faut que les deux affirmations del'antinomie se donnent une impulsion, et se surmontent pour déboucher sur autre chose en amorçant uneconstruction.C'est pour cela que Mounier peut affirmer que toute philosophie existentialiste est par essence une philosophiedialectique.C'est à partir de là que les existentialistes tentent de constituer une philosophie de l'impuissance.. »

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