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Les animaux sont-ils comparables à des machines ?

Publié le 12/01/2004

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« C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leurs organes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (- une horloge), qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps, plus justement que nous avec toute notre prudence « (Discours de la Méthode, 1637). Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote. Aristote distinguait, dans son Traité de l'Ame : * L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes; * L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez les animaux; * l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui - chez l'homme - couronne les deux précédentes. b) Chose qui pense ou matière brute. Descartes rejette absolument ces distinctions. « Il n'y a en nous, écrit-il, qu'une seule âme, et cette âme n'a en soi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, et tous ses appétits sont des volontés « (Traité des Passions, art. 47; 1649). Ceci implique que les animaux, qui ne pensent pas, ne connaissent ni le plaisir ni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.

« Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.

Aristote distinguait, dans son Traitéde l'Ame :• L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes;• L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez lesanimaux;• l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deuxprécédentes. b) Chose qui pense ou matière brute.

Descartes rejette absolument cesdistinctions.

« Il n'y a en nous, écrit-il, qu'une seule âme, et cette âme n'a ensoi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, ettous ses appétits sont des volontés » (Traité des Passions, art.

47; 1649).Ceci implique que les animaux, qui ne pensent pas, ne connaissent ni le plaisirni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.• Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à unemachine (un médecin du XVIIIe s.

écrira même un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748). Au XVIIIe siècle, le médecin philosophe matérialiste La Mettrie prendra très au sérieux la vision mécaniste des êtresvivants, en refusant la distinction de l'âme et du corps et en défendant la thèse de l'homme-machine : les hommes« ne sont au fond que des animaux et des machines perpendiculairement rampantes 9 »; la sensibilité et la pensée sont des propriétés de la matière organisée.

L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais LaMettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que lamétaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout enl'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte.• Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substancepensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus ducerveau moyen, que nous nommons aujourd'hui : épiphyse), le point de jonction entre les volitions de l'âme et lesmouvements du corps de l'homme.

(Evitez : « le gland pinéal », perle célèbre rencontrée dans certaines copies !)• « Toute l'action de l'âme consiste en ce que, par cela seul qu'elle veut quelque chose, elle fait que la petiteglande à qui elle est étroitement jointe, se meut en la façon qui est requise pour produire l'effet qui se rapporte àcette volonté » (Traité des Passions, art.

41; 1649). II/ La théorie des animaux machines n'épuise pas la totalité des caractéristiques des animaux : Le mécanisme permet de comprendre comment le vivant fonctionne, mais cela ne suffit pas à rendrecompte de toutes ses spécificités.

Comment expliquer les phénomènes de reproduction, d'autorégulation, decicatrisation, de croissance, d'interdépendance des organes...

? - Kant s'oppose à l'idée selon laquelle tous les phénomènes de la nature peuvent s'expliquer grâce à deslois, et montre dans La critique de la faculté de juger (partie téléologique) les spécificités des organismes vivants.

Ilcompare le vivant à une montre, et montre les insuffisances de la méthode : deux montres ensemble n'en ferontjamais une troisième, si un rouage se dégrade, il ne sera pas remplacé, et les parties sont indépendantes entre elles(un rouage est là pour l'autre, mais pas par l'autre) ; à l'inverse tout cela peut être attendu d'un animal. Dans une machine, il n'y a pas de lien indissoluble ou de liaison causale entre les parties.

- Ainsi, le vivant possède des caractéristiques propres, et une force formatrice, et non pas uniquement uneforce motrice.

C'est-à-dire qu'il n'a pas besoin d'une première impulsion pour se mouvoir, et qu'il se produit lui-même." Un tel être organisé et s'organisant lui-même peut être appelé une fin naturelle " CFJ, téléologique, § 65, il serapporte à lui-même à la fois comme cause et comme effet à Kant réintroduit la finalité dans la nature (adaptation fonctionnelle des organes à leur tâche), mais ce n'est qu'un principe régulateur et non constitutif (pas demétaphysique). Le jugement téléologique a pour objet la finalité dans les êtres naturels organisés.Comment, sans faire référence à un auteur intelligent de la nature, ce que nous interdit la Critique de la raison pure,rendre compte de l'harmonie auto-organisatrice qui se manifeste chez les êtres vivants ? Inversement, alors que laposition philosophique du mécanisme pense pouvoir rendre compte des êtres organisés comme s'ils étaient des êtresartificiels, comme une montre, par exemple, l'univers étant une vaste horlogerie, Kant souligne l'irréductibilité duvivant à ce modèle.

Un être vivant semble, à la différence d'une montre, pouvoir se reproduire lui-même, se réparerlui- même, comme si le tout et les parties étaient dans un lien d'implication causale réciproque et intentionnelle, etpas seulement le produit d'un jeu de causes aveugles.

Il faut donc aussi éviter la solution strictement mécaniste.

Ilfaut supposer l'idée d'une fin naturelle qui seule peut rendre compte des spécificités observables chez les êtresorganisés.

Cette idée de fin naturelle n'est cependant qu'une idée régulatrice de la faculté de juger et non une idéeconstitutive de l'entendement.. »

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