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Les animaux sont-ils comparables à des machines ?

Publié le 16/03/2004

Extrait du document

Enfin, si un corps animal ou un automate peut accomplir un nombre limité de tâches, parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà. Ce qui montre qu'ils agissent par la disposition de leurs organes, et non par connaissance. Ils sont dépourvus de pensée ou d'esprit. Il n'y a que l'homme à disposer de cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en toute occurrence afin d'agir comme il convient. Chaque organe de la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé. Il lui faudrait - ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faire autant de choses que notre raison nous le permet.Quelle stratégie adopter ?L'analyse du sujet doit s'attacher, comme nous l'avons dit, à faire comprendre le sens de la comparaison de l'animal à une machine. Au premier abord, cette comparaison semble bien réductrice, et l'on peut choisir de consacrer la première partie de cette dissertation à souligner les différences apparentes entre l'animal et la machine. Pour ce faire, signalons une référence très précieuse : le Discours à Madame de la Sablière, de Jean de La Fontaine (extrait du livre IX des Fables).
L'animal est incapable de penser. Il ne fait que réagir face aux circonstances dans lesquelles il se trouve. Cela prouve sa nature mécanique.
MAIS...
Les animaux ne sont pas des machines. A la différence de l'automate, ils sont capables de connaître. Si leur comportement est toutefois régulier et prévisible, c'est que leur intelligence est bornée.
  • I) Les animaux sont comparables à des machines.
a) La physique explique les mouvements du corps. b) L'animal est purement corporel. c) Les performances de l'animal prouvent sa nature mécanique.
  • II) Les animaux ne sont pas comparables à des machines.
a) L'aminal a un esprit. b) L'animal a une certaine forme d'intelligence.
..../...

« Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.

Aristote distinguait, dans son Traitéde l'Ame :• L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes;• L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez lesanimaux;• l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deuxprécédentes. b) Chose qui pense ou matière brute.

Descartes rejette absolument cesdistinctions.

« Il n'y a en nous, écrit-il, qu'une seule âme, et cette âme n'a ensoi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, ettous ses appétits sont des volontés » (Traité des Passions, art.

47; 1649).Ceci implique que les animaux, qui ne pensent pas, ne connaissent ni le plaisirni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.• Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à unemachine (un médecin du XVIIIe s.

écrira même un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748). Au XVIIIe siècle, le médecin philosophe matérialiste La Mettrie prendra très au sérieux la vision mécaniste des êtresvivants, en refusant la distinction de l'âme et du corps et en défendant la thèse de l'homme-machine : les hommes« ne sont au fond que des animaux et des machines perpendiculairement rampantes 9 »; la sensibilité et la pensée sont des propriétés de la matière organisée.

L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais LaMettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que lamétaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout enl'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte.• Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substancepensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus ducerveau moyen, que nous nommons aujourd'hui : épiphyse), le point de jonction entre les volitions de l'âme et lesmouvements du corps de l'homme.

(Evitez : « le gland pinéal », perle célèbre rencontrée dans certaines copies !)• « Toute l'action de l'âme consiste en ce que, par cela seul qu'elle veut quelque chose, elle fait que la petiteglande à qui elle est étroitement jointe, se meut en la façon qui est requise pour produire l'effet qui se rapporte àcette volonté » (Traité des Passions, art.

41; 1649). II/ La théorie des animaux machines n'épuise pas la totalité des caractéristiques des animaux : Le mécanisme permet de comprendre comment le vivant fonctionne, mais cela ne suffit pas à rendrecompte de toutes ses spécificités.

Comment expliquer les phénomènes de reproduction, d'autorégulation, decicatrisation, de croissance, d'interdépendance des organes...

? - Kant s'oppose à l'idée selon laquelle tous les phénomènes de la nature peuvent s'expliquer grâce à deslois, et montre dans La critique de la faculté de juger (partie téléologique) les spécificités des organismes vivants.

Ilcompare le vivant à une montre, et montre les insuffisances de la méthode : deux montres ensemble n'en ferontjamais une troisième, si un rouage se dégrade, il ne sera pas remplacé, et les parties sont indépendantes entre elles(un rouage est là pour l'autre, mais pas par l'autre) ; à l'inverse tout cela peut être attendu d'un animal.

à Dans une machine, il n'y a pas de lien indissoluble ou de liaison causale entre les parties.

- Ainsi, le vivant possède des caractéristiques propres, et une force formatrice, et non pas uniquement uneforce motrice.

C'est-à-dire qu'il n'a pas besoin d'une première impulsion pour se mouvoir, et qu'il se produit lui-même." Un tel être organisé et s'organisant lui-même peut être appelé une fin naturelle " CFJ, téléologique, § 65, il serapporte à lui-même à la fois comme cause et comme effet à Kant réintroduit la finalité dans la nature (adaptation fonctionnelle des organes à leur tâche), mais ce n'est qu'un principe régulateur et non constitutif (pas demétaphysique). III/ Les animaux vivent dans la durée, ce qui n'est pas le cas de la machine : Il est possible de comparer les animaux aux machines d'un point de vue uniquement heuristique, mais ilssont en réalité fondamentalement différents.

Le modèle mécaniste (Descartes) est utile mais au lieu de rendrecompte de la vie, il dévoile la structure de notre esprit et notre incapacité à saisir le mouvement.

Mettre l'accentsur l'autoformation...

(Kant) se rapproche plus du vivant, mais oublie que celui-ci avant tout, s'inscrit dans la durée.. »

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